C’est un phénomène politique à lui tout seul et qui n’est pourtant pas beaucoup relayé : l’hémorragie de démissions des élus Front national depuis les municipales de 2014. Pourquoi le parti d’extrême droite, arrivé en tête aux deux dernières élections, voit-il ses élus claquer la porte par centaines ?
Le chiffre est impressionnant, puisqu’il représente 28% des élus FN, selon un décompte de l’AFP. En deux ans, le « premier parti de France » a donc vu 400 de ses élus envoyer leur mandat aux orties et quitter le parti. Quelque chose semble ne pas fonctionner correctement au sein du Front national, entre les annonces pré-électorales de campagne, puis la réalité du terrain et la pratique du pouvoir.
14 municipalités françaises sont dirigées par le Front national aujourd’hui, et le bilan de l’action politique du parti d’extrême droite n’est pas encore effectué, mais la stratégie de sa présidente est clairement établie : démontrer que son parti est parfaitement en mesure de gouverner… grâce au bilan de son action locale.
La fuite d’élus en cours n’est donc pas faite pour conforter ce discours du parti « aux mains propres, qui ne s’entre-déchire pas et sait agir au plus près des besoins des gens » que le FN — par la voix de Marine Le Pen — tente d’imposer.
Le Front national est un parti d’extrême droite, et il n’est pas un parti politique comme les autres : que ce soit dans ses propositions ou dans sa gestion du pouvoir, la formation de Marine Le Pen est singulière dans le paysage politique français. Au point de ne pas pouvoir conserver plus d’un quart de ses « fraîchement élus » locaux.