#Esclavage : Henry de Lesquen, soutien de Marine Le Pen, affirme que l’on devrait dire merci

(…) Vers 1660, au moment de l’ouverture des hostilités entre les puissances européennes, les engagés se reconvertissent massivement dans la guerre de course. Les planteurs cherchent donc une autre main-d’oeuvre.

Ils auraient pris des Chinois ou des Indiens si la Chine ou l’Inde avaient vendu des esclaves. Ils se sont tournés vers l’Afrique parce que, depuis la nuit des temps, les Africains vendaient des Africains. Là encore, les historiens sont formels, ainsi que les sources de l’époque.(…)

Lesquen2017

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Jean-François Jalkh, président du FN par intérim, défend des thèses négationnistes et est un admirateur du Maréchal Pétain

Sur le plateau du journal télévisé de France 2, Marine Le Pen avait annoncé ce lundi 24 avril se mettre en congé de la présidence du parti.

Comme l’explique Le Figaro, selon l’article 16 des statuts du parti, c’est l’un des vice-présidents du FN, Jean-François Jalkh, qui prend temporairement les rênes du parti, jusqu’à la fin de campagne.

(…)

Le Figaro rappelle que ce proche de Jean-Marie Le Pen a participé en 1991 à la commémoration de la mort de Philippe Pétain à l’église Saint-Nicolas du Chardonnet.

En 2000, tout en rejetant l’étiquette de négationniste, il déclare souscrire à l’affirmation de Robert Faurisson selon laquelle il est « impossible d’utiliser le Zyklon B dans des exterminations de masse ».

La République

Victor Barthélémy, auxiliaire de la rafle du Vél d’Hiv en 1942 puis cofondateur du FN en 1972

Fondation front national fn 1972 fondateurs

(…) Mais les lepénistes, voulant peut-être maladroitement préempter le souvenir gaulliste pour l’entre-deux-tours, rappellent ainsi à notre souvenir un homme-clef de cette période: Victor Barthélémy. Car la rafle du Vél d’Hiv ne fut pas faite que par la police française: cette dernière était aidée, les 16 et 17 juillet 1942, par plusieurs centaines d’hommes du Parti populaire français de Jacques Doriot, PPF dont Barthélémy était alors le numéro 2. Avant de devenir, trente ans plus tard, le numéro deux du Front national. Son trajet est celui d’un siècle.

(…)

Très lié aux néofascistes italiens, Barthélémy est de toutes les tentatives de reconstruction de l’extrême droite radicale à l’échelle européenne. En France, la guerre d’Algérie paraît pouvoir redonner des perspectives: il entre donc au comité directeur du Front national pour l’Algérie Française fondé par Jean-Marie Le Pen en 1960. Ce dernier anime la campagne de Jean-Louis Txier-Vignancour à l’élection présidentielle de 1965, et, là encore, l’ancien du PPF participe à la direction. Face à l’insuccès, Barthélémy s’efface, et ne réapparaît que lorsque le mouvement néo-fasciste Ordre nouveau décide de lancer le FN en octobre 1972.

Slate

Dans son livre consacré aux numéros 2 du parti d’extrême droite, l’historien Nicolas Lebourg (co-auteur avec le documentariste Joseph Beauregard) révèle une autre histoire du FN.

(…)

Vous définissez François Duprat comme « L’inventeur du Front ». Pourtant, Victor Barthelemy l’a structuré avant lui et du point de vue idéologique, même si Duprat a fait de l’immigration un thème prioritaire du discours frontiste, l’extrême droite l’avait déjà employée (Ordre Nouveau est dissous après un meeting sur « l’immigration sauvage » en 1973).

Je définis Victor Barthélémy comme « le passeur » et François Duprat tel « l’inventeur ». En effet, Ordre Nouveau avait usé du thème de l’immigration mais sous un point de vue ethno-racial. Duprat, lui, écrit une note aux militants pour leur interdire toute référence ethnique ou raciale et dire que le seul angle c’est que les immigrés occupent des emplois au détriment des Français. Il le fait en pensant ainsi arracher des voix des classes populaires au Parti communiste français et en assurant que le parti doit d’abord faire ce socle électoral pour pouvoir nouer de vraies alliances avec les droites. Barthélémy lui conçoit le positionnement du FN sur le thème du barrage à l’union de la gauche signée à l’été 1972. Il poursuit son vieux combat anticommuniste. Sur ce créneau, avec des partis de droite puissants, le FN serait demeuré un groupuscule conservateur sans autonomie. Ce qui fait que le FN est le FN, la dénonciation tout ensemble de la droite et de la gauche, c’est le couronnement de la stratégie Duprat.

Les Inrocks

Rappel : Les fondateurs du Front National étaient à Vichy, pas à Londres #veldhiv

La création du Front national, il y a quarante ans, ne doit pas grand-chose à Jean-Marie Le Pen. C’est faute de mieux qu’il est choisi par les cadres d’Ordre nouveau. Il n’en devient pas moins dès 1974 le leader incontournable.

Ils avaient 20 ans, arboraient la croix celtique et maniaient la barre de fer contre les gauchistes. Fascinés par la violence, allergiques à la démocratie, ils défendaient l’Algérie française et rêvaient d’en découdre avec le régime gaulliste. Le nom de leur mouvement se voulait un défi lancé aux fervents de la Chine maoïste et autres émules de l’Est marxiste : Occident. Ils avaient 20 ans et composaient les forces vives de la principale formation d’extrême droite au sein des universités dans les années 1960.

Très vite, les dirigeants de cette jeunesse énervée remisèrent blousons noirs et poings américains. De guerre lasse, ils renoncèrent à renverser la république et reprirent sagement leur place sur les bancs de la faculté de droit d’Assas ou de l’ENA. L’activisme musclé est une chose, l’ambition et les études en sont une autre et le choix fut vite fait après la dissolution d’Occident en octobre 1968. De brillantes carrières à l’enseigne de la droite classique attendaient ces têtes bien faites: Gérard Longuet, Alain Madelin, Claude Goasguen, Patrick Devedjian

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Le petit-fils de Mendes France exhume les courriers antisémites des fans de Le Pen

Réagissant à une affiche diffusée par cette association étudiante frontiste, affirmant que Pierre Mendes France « voterait Front national » de nos jours, Tristan Mendes France s’était indigné que le FN puisse se revendiquer de son aïeul. Et notamment, parce que son fondateur Jean-Marie Le Pen n’avait pas hésité à l’attaquer dans les années 50 par des sous-entendus antisémites.

(…)

Signés « patriotes pur sang » ou « Français pur sang », ces courriers sont explicitement antisémites, barrés des mots « sale juif ». L’un d’entre eux cite nommément les propos de Jean-Marie Le Pen prononcés à l’Assemblée nationale en 1958. « Vous n’ignorez pas que vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physiques », avait alors adressé le futur cofondateur du FN (qui n’était alors que député poujadiste) à Pierre Mendes France.

Huffington Post

Benoît Loeuillet, patron du FN à Nice, tient des propos négationnistes et vend des livres d’Adolf Hitler dans sa librairie

Benoît Loeuillet, ex-dirigeant identitaire et désormais patron du FN à Nice, tient des propos négationnistes dans un documentaire diffusé ce soir sur C8, tourné pendant deux mois début 2017 dans la fédération FN des Alpes-Maritimes.

Ce documentaire, qui visait au départ à comprendre l’attraction du parti sur les jeunes, a été tourné en caméra cachée par les journalistes, qui affirment s’être vu refuser une autorisation de tournage par le parti. «Il n’y a pas eu de morts de masse comme ça a été dit», déclare notamment à propos de la Shoah Benoît Loeuillet, ex-dirigeant de Nissa Rebela, branche locale du mouvement identitaire et depuis fin 2015 conseiller régional FN en Paca, qui vend des livres d’Adolf Hitler ou du négationniste Robert Faurisson dans la librairie qu’il gère à Nice.

Libération

Quand la France interdisait l’avortement… sauf aux femmes noires

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d’Etat oublié.
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(…)

Ces femmes étaient noires, et pauvres. Dans la presse, les témoignages se multiplièrent. Citons celui d’une femme enceinte de trois mois, entrée dans cette même clinique pour une douleur au ventre, à laquelle on avait annoncé une opération de l’appendicite, et qui s’était rendue compte au réveil qu’on avait mis fin à sa grossesse et qu’on lui avait ligaturé les trompes. Certaines patientes de la clinique de Saint-Benoît étaient enceintes de six, sept, huit mois.

Bientôt, on évoqua le chiffre de 8000 avortements par an, pour 16.000 naissances annuelles sur toute l’île de la Réunion.

(…)

La politique «antinataliste» conduite à la Réunion reposait sur tout un réseau de médecins rabatteurs, qui allaient chercher les jeunes femmes, et sur des institutions semi-officielles, comme l’Association réunionnaise d’orientation familiale, qui diffusait des tracts où on voyait des Noires pauvres submergées par une misérable marmaille, avec comme seul slogan: «ASSEZ !» Michel Debré recevait des rapports qui décrivaient la population créole comme composée de «femmes débiles, amorales, cyclothymiques» et d’hommes qui ne sont que «paresse, veulerie, éthylisme et violence».

Lire la suite sur l’OBS

Enzo Traverso « L’extrême droite reprend les codes de l’antisémitisme des années 1930 »

Dans les Nouveaux Visages du fascisme (1), l’historien analyse les mutations des mouvements d’extrême droite européens issus « de la matrice fasciste ». Selon lui, la gauche doit « redonner des perspectives politiques » pour occuper « l’immense vide » entre le « post-fascisme », qui met au ban des musulmans, et le djihadisme.

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L’islamophobie a remplacé l’antisémitisme comme préoccupation majeure de l’extrême droite, française notamment, même si l’antisémitisme militant n’a pas disparu.

Enzo Traverso De même que les juifs apparaissaient comme une minorité pourrissant la France de l’intérieur, infiltrant l’État, les cercles de pouvoir, les musulmans de France sont présentés comme un corps étranger à la nation qui est en train de la gangrener : l’ennemi intérieur.

C’est de cette façon qu’on présentait le juif dans les années 1930, travaillant de concert avec le bolchevique assaillant extérieur. Aujourd’hui le musulman agit à l’intérieur, disent-ils, et les États islamiques, les puissances d’argent étrangères comme le Qatar veulent s’accaparer la France avec de l’argent. Des années 1930 à aujourd’hui, il faut que l’extrême droite caractérise une menace pour s’y opposer.

L’Humanité

Colonisation et crimes contre l’humanité : une majorité des Français partagent la position d’Emmanuel Macron

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Dans un sondage exclusif commandé par TSA auprès de l’un des principaux instituts de sondage français, l’Ifop, 51% des Français affirment être d’accord avec les déclarations de Macron sur le fait que « la colonisation est un crime contre l’humanité ». Tandis que 52% des Français interrogés estiment que « le gouvernement français devrait présenter des excuses officielles pour les meurtres et exactions commis durant la colonisation ».

« J’ai toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie. La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité », déclarait Macron lors d’un entretien accordé à Echourouk News.

TSA Algérie

Benjamin Stora « Il est quasiment interdit d’évoquer tout acte de violence commis par la France pendant la colonisation »

Après les propos d’Emmanuel Macron sur la colonisation qu’il a qualifiée de «crime contre l’humanité», l’historien Benjamin Stora réagit. Il donne raison au candidat. 

Pour illustrer le papier de Rébecca Frasquet : "Benjamin Stora: "Il faut affronter la guerre d'Algérie" ". Algerian born historian and writer Benjamin Stora poses on May 6, 2010 at his home in Asnieres-sur-Seine, a Paris suburb. Stora is one of 12 intellectuals who published a text on yesterday replying to accusations of colonial history "falsifications" in the Franco-Algerian film "Hors-la-loi", by Rachid Bouchareb to be presented at the Cannes Film Festival this month. AFP PHOTO BERTRAND LANGLOIS

La colonisation est-t-elle un crime contre l’humanité ?

BENJAMIN STORA. La définition juridique est très large : elle englobe aussi bien la Shoah que l’esclavage ou la colonisation. Cela fait très longtemps que les historiens ont apporté la preuve de massacres, de crimes, de tortures durant la longue période de la colonisation. En 1959, Michel Rocard publiait un rapport concluant à des déplacements de 2 millions de paysans en Algérie. Mais la France a construit un système juridique qui fait qu’aucune plainte ne peut aboutir et que cette période ne peut être jugée.

C’est-à-dire ?

Il est indispensable, pour qu’un crime contre l’humanité soit reconnu, qu’un Etat ou un particulier dépose plainte. C’est ce qu’avait tenté de faire Rocard en attaquant en 1986 Jean-Marie Le Pen pour torture pendant la guerre d’Algérie. Mais, en raison des lois d’amnistie votées dans les années 1960, aucune plainte ne peut aboutir. Seules des poursuites devant des tribunaux internationaux pourraient débloquer le processus. C’est un problème d’autant plus insoluble qu’en France, dès que l’on prononce les mots « crimes contre l’humanité », le débat se clôt ou se politise.

Il est quasiment interdit d’évoquer tout acte de violence commis par la France pendant la colonisation. On oppose immédiatement l’apport des « Lumières », l’oeuvre civilisatrice de la France… Or, en matière de colonisation, la France a bâti un faux modèle républicain : elle a proclamé le principe d’égalité mais ne l’a que rarement mis en pratique.

Le Parisien

Bougnoule, youpin, négro… les origines des insultes racistes décryptés

Avec Maudit mots (Tohubohu éditions), la linguiste a mené l’enquête. Sérieusement. Avec sa curiosité en guise de lampe-torche, elle est partie explorer la forêt dangereuse des insultes racistes.

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Elle nous éclaire sur les racines du mal, qu’elle exhume avec précaution pour mieux les porter à notre connaissance. « Je m’intéresse aux mots et à ce qu’il y a derrière. Les mots sont le miroir de notre société. Ils apparaissent dans un certain contexte » dit-elle. Son champ exploratoire concerne les mots  outrageants et humiliants, les mots qui blessent, les mots qui tuent.

Voici donc quelques insultes et leurs origines dévoilées.

L’auteure a pris soin, pour chacun de ces mots, de l’illustrer avec des extraits d’ouvrage où l’on trouve les « mots maudits ». Les exemples empruntés relèvent de textes signés parmi les écrivains les plus fameux de la langue française : Maupassant, Cendrars, Céline,  Pérec etc. Marie Treps compartimente ses chapitres avec un catalogue d’insultes adressées aux Allemands, aux Arabes, aux Asiatiques etc.
Nous ne donnons ci-dessous, en guise d’amuse-bouches,  que quelques précisions sommaires.

Bamboula

Terme culturel africain devenu appellation raciste à l’égard des personnes noires, des Africains en particulier. Ka-mombulon, kam-bumbulu, « tambour », emprunté aux langues sarar et bola, parlées en Guinée portugaise, est introduit par

Michel Jajolet La Courbe, de la Compagnie du Sénégal, dans Premier voyage fait par le sieur La Courbe a la coste d’Afrique en 1685. (…) Entre 1914 et 1918, par l’intermédiaire de l’argot militaire des tirailleurs algériens, bamboula en vient à désigner une fête exubérante, notamment dans l’expression faire la bamboula. Il désigne dans un même temps un tirailleur sénégalais

Boucaque

Terme injurieux raciste, récemment apparu. Il est notamment utilisé dans le sud de la France à l’encontre de personnes dont la peau est sombre. Ce mot-valise, association de bougnoul, mot raciste appliqué aux Arabes, et de macaque, mot raciste appliqué aux Noirs, surgit à la fin des années 1990. (…) Toute référence raciale ou culturelle particulière étant gommée, boucaque est une sorte de terme générique, une injure raciste passe-partout.

Youpin, youpine

Désignations injurieuses et racistes appliquées aux personnes juives. C’est dans le Tam Tam, revue créée en 1867 par le caricaturiste Alfred Le Petit, que youpin apparaît en 1878. ainsi vouée d’emblée à un usage dépréciatif, il a été créé par déformation de l’hébreu yëhûdî « Juif », selon certains, de youdi ou de youtre, selon d’autres. Et au moyen du suffixe argotique – pin, que l’on retrouve également dans Auverpin, désignation péjorative de l’Auvergnat.

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