Racisme, homophobie, antisémitisme : la galerie des horreurs des candidats FN aux législatives

En épluchant la liste des 570 candidats FN investis aux législatives, Marianne a découvert que nombre d’entre eux ont allègrement dépassé les limites de l’acceptable : provocations racistes, adhésion à des thèses d’un autre âge… Retour sur quinze cas particulièrement marquants.

Au Front national, on est très attaché aux traditions : il faut les préserver, les diffuser, les défendre. Dans ses investitures pour les élections législatives, le parti d’extrême droite a consciencieusement appliqué ce principe en respectant une part fondamentale de son identité : les fameux « dérapages », ces saillies racistes, antisémites, homophobes dont les membres du FN sont coutumiers. L’examen attentif des candidats frontistes aux législatives nous a permis de déterrer quelques prises de position pleines d’esprit. Nous en avons sélectionné quinze.

Il y a d’abord un grand classique du Front national, quelque peu oublié depuis la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen : les sorties douteuses sur la Seconde guerre mondiale et la Shoah. Ainsi Christophe Boudot, candidat dans la 9e circonscription du Rhône, a réclamé l’arrêt des subventions à la Maison de Lizieu, jugeant que l’association était « trop politisée, un peu too much ». La Maison de Lizieu est un mémorial des enfants juifs exterminés pendant la guerre. Dans le même style, Bertrand Iragne, qui concourt dans la 1ère circonscription du Morbihan, a réclamé au préfet le retrait d’une exposition sur la Shoah et le rôle des Justes durant la guerre de 1939-1945. Selon lui, cette exposition placée non loin d’un bureau de vote durant la présidentielle aurait « porté atteinte au libre-arbitre des électeurs ».

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3 lycéens de Calais menacés de mort pour avoir alerté sur le parti d’extrême droite Civitas

Le brûlot en ligne d’extrême droite Riposte Laïque a encore frappé sous la plume de Martin Moisan. Sa cible cette fois-ci sont les trois élèves du lycée Sophie Berthelot Manon, Théo et Alexandre. Les menaces sont caractérisées. Face à cette violence, les étudiants devaient écrire au procureur de la République hier soir, après avoir été au commissariat dans la journée.

Le « crime » qui leur est reproché est simple: ils ont dénoncé dans les colonnes de Nord Littoral la haine qui entoure Civitas, ce parti catho-intégriste, qui participe à des manifestations et des réunions où l’on entend régulièrement des propos racistes, homophobes, antisémites ou négationnistes.

Ils ont dénoncé cette haine car une professeure de leur lycée se présente sous cette étiquette lors des législatives de juin. Et c’est cette prise de position qui leur vaut aujourd’hui le papier du site de la fachosphère qui les décrit comme « trois petits blancs de leur temps », « trois blancs-becs décérébrés » venant de se « comporter en minables soumis de la dictature du politiquement correct. »

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L’article de Riposte Laïque a déclenché un torrent de messages de haine. Si quelques-uns, bien rares, vont dans le sens des trois élèves, la plupart les attaquent. Et les pires sont d’une violence inouïe ou riches de sous-entendus : « Quand est-ce que quelqu’un va les attraper et leur casser les jambes à ces trois affreux ? », lâche Adrien qui ajoute « Une balle à chacun, au demeurant, pour haute trahison »

Nord Littoral

Trois élèves d’un lycée de calais indignés par l’engagement d’une prof dans le mouvement intégriste Civitas

« Les idées racistes, antisémites, homophobes…, ce n’est pas la liberté d’expression. » Manon, Théo et Alexandre, trois élèves du lycée Sophie Berthelot à Calais, sont indignés par les valeurs portées par Civitas, un parti politique pour lequel une enseignante du lycée se présente aux législatives. « La revendication de Mme Vincent d’appartenir à un tel parti est trop grave pour continuer à se taire», écrit Manon dans un courrier qu’elle a transmis au journal.

« Mme Vincent se réclame d’un parti catholique extrémiste, contraire aux valeurs que l’Education nationale défend, les valeurs de la République et de la démocratie », ajoute-t-elle.

Il faut dire qu’Alain Escada, le président du parti de Marie-Jeanne Vincent, était encore récemment du fameux banquet du journal d’extrême-droite Rivarol. En avril dernier, les propos négationnistes, antisémites et racistes y avaient toute leur place. Le parquet de Bobigny avait même été saisi par le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) après des propos niant la réalité de l’extermination des Juifs, qui y avaient été prononcés.

Nord Litoral

Chantal Clément, élue d’Épernay, claque la porte du FN à cause de « l’image déplorable qu’a donnée Marine Le Pen »

Et de deux ! Après Sébastien Durançois, c’est Chantal Clément, élue au conseil municipal dans l’opposition à Épernay et à l’agglo qui claque la porte du parti frontiste.

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Ensuite, je n’ai pas aimé la manière dont s’est déroulé l’entre-deux tours de la campagne présidentielle : l’image qu’a donnée Marine Le Pen a été déplorable.

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Je suis une déçue de la droite et de Sarkozy. Je pensais qu’il ferait plus pour la sécurité même si je suis une sympathisante FN depuis longtemps. J’ai pris ma carte en 2010 suite à un cambriolage. J’ai sauté le pas comme ça. Je pensais que le FN était plus proche des gens, et qu’après avoir essayé la droite et la gauche, il fallait tenter autre chose. À présent, je suis déçue par le comportement sectaire que j’ai vu constater au niveau de la fédération.

L’Union

« En Marche » retire des législatives des candidats dénonçant l’occupation en Palestine sur demande du CRIF

 

Julien Schénardi, élu FN de l’Essonne, quitte le parti car « le Front national n’incarne plus l’espoir ni le changement »

« Le Front national n’incarne plus l’espoir ni le changement dont le pays a tant besoin. » Fort de ce constat et pour des raisons « d’ordre personnel », Julien Schénardi, élu d’opposition à Mennecy, a démissionné ce jeudi matin de son parti.

« Je quitte le groupe « Mennecy Bleu Marine », qui est par conséquent dissous puisqu’il était composé de deux élus (NDLR : avec Valérie Girard) », indique Julien Schénardi, 35 ans.

Il estime que « Marine Le Pen a perdu deux fois » : « aux élections régionales de 2015 et au débat de l’entre-deux tours, un désastre. » Il va poursuivre son action « en faveur des habitants de Mennecy en qualité d’élu non inscrit ».

Le Parisien

Florian Famchon, élu FN dans le Nord, claque la porte et dénonce un parti qui n’a jamais cessé d’être « d’extrême droite »

À 18 ans, Florian Famchon était un peu la fierté de son village. À Ambleteuse, il s’engageait dans la liste d’Arnaud Lelièvre du Brœuille, élu maire en mars 2014. Il était l’un des plus jeunes conseillers du Boulonnais.

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Voilà que trois ans plus tard, quelques jours après l’éviction de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, il a décidé de quitter le Front National. Il s’en explique dans un communiqué :

« Le manque flagrant de communication, le désintérêt de la fédération départementale et les égos de certains élus et cadres locaux du parti m’ont poussé à agir ainsi. De plus, les positionnements du parti sur certains sujets ne me correspondent plus et sont pour la plupart dangereux s’ils étaient mis en place dans notre pays.

J’ai constaté que le FN était bel et bien un parti d’extrême droite. Les dérapages nauséabonds, qu’ils soient télévisés ou non, durant la campagne présidentielle n’ont fait qu’accroître mes soupçons.

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Les élections législatives à venir seront cruciales. Je prendrai parti pour un(e) candidat(e) dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais et je m’engagerai pour dénoncer les fourberies du programme proposé par le FN.

La Voix du Nord

Perpignan : un proche de Louis Aliot claque la porte et dénonce « l’illusion » du FN

Jean-François Fons a décidé de quitter le Rassemblement Bleu Marine qu’il avait rejoint en 2015. Proche de longue date de Louis Aliot, il explique ne plus vouloir « être assimilé à ces gens-là ».

L’annonce risque de faire grand bruit dans le milieu politique perpignanais. Jean-François Fons, ami intime de Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, a décidé de quitter le Rassemblement Bleu Marine qu’il avait rejoint en 2015 et dénonce « l’illusion » du Front National dans des propos rapportés par L’Indépendant ce mercredi 10 mai.

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« Très sincèrement, à l’époque j’y ai cru. A tel point que je n’ai pas hésité à mettre un terme à ma carrière professionnelle pour pouvoir me consacrer entièrement à mon nouveau mandat politique. J’ai pensé que je pourrais inverser le cours des choses. En tout cas, j’ai essayé » explique l’ancien adjoint au maire UMP de Perpignan avant de confier sa « désillusion » au milieu « d’un océan, sans cap, sans capitaine et, surtout, sans boussole, entouré (presque) de fantômes. » Après avoir prévenu Louis Aliot qu’il quitterait le Rassemblement Bleu Marine à défaut de changements, il a donc décidé de quitter le groupe FN parce qu’il ne s’y sentait « plus à l’aise ».

Midi Libre

Sur facebook, le photographe de Marine Le Pen partage son amour du nazisme et de la jeunesse hitlérienne

Le photographe des meetings de Marine Le Pen est un jeune homme d’une vingtaine d’années amateur de pages et de d’images nazies. Il s’appelle Laurent L., mais se promène sur internet sous le pseudonyme d’Alex Vril.

Ceci n’est pas une anecdote ni un hasard. Laurent-Alex Vril est employé par e-Politic, la boîte de communication dans laquelle Frédéric Chatillon, l’ami intime de Marine Le Pen, ancien du Gud, est impliquée.

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Pourquoi Laurent avait-t-il choisi comme pseudo « Alex Vril » ? Etait-ce un pseudo inspiré de la « société du Vril« , « sorte de cercle intérieur de la société de l’ordre de Thulé », une société secrète nazie pré-Troisième Reich ?

En regardant de plus près : sur Facebook, le jeune photographe s’active sur des pages comme « Natiocratie » (regardez bien sur la photo de profil, le signe en blanc qui se confond avec les nuages) et « Ghettoinfini » (où l’on ambiance les boîtes de nuit à base de saluts nazis) : clairement – et ultra – néonazies.

Sur ces pages, les membres discutent « beauté aryenne » et « homogénéité ethnique », ils encensent la Waffen-SS et se parlent à base de citations de Himmler. Alex Vril sur les réseaux, Laurent à la ville, like régulièrement des posts à l’image de ces deux soldats SS :

Ou de ce post appelant à « faire rejaillir la puissance de notre lignée », illustré par une image des jeunesses hitlériennes :

Sur la page « Un jour, un héros », qui célèbre « la crème de chaque race », Laurent-Alex Vril aime la photo d’Otoya Yamagushi, étudiant nationaliste japonais qui a assassiné à l’aide d’un sabre le chef du parti socialiste.

L’OBS