La présidente du Front national, Marine Le Pen, a perdu ce mardi la procès en diffamation qu’elle avait fait à l’avocate de Jean-Luc Mélenchon, pour des propos relatifs à l’affaire dite du « faux tract » pendant la campagne des législatives de 2012 dans le Pas-de-Calais.
Fin mai 2012, les équipes de Marine Le Pen avaient distribué un tract comportant une photo de Jean-Luc Mélenchon et reproduisant l’une de ses phrases prononcées lors d’un discours à Marseille le 14 avril précédent: « il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb. » Le tract sur fond vert, couleur de l’islam, comportait également la mention « Votons Mélenchon » et sa traduction dans un arabe approximatif.
Dans une dépêche de l’Agence France-Presse annonçant le 4 juin 2012 la décision de Jean-Luc Mélenchon de poursuivre Marine Le Pen, son adversaire du FN aux législatives dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, pour « manoeuvre frauduleuse », l’avocate du candidat Front de gauche, Raquel Garrido, déclarait: « nous sommes sûrs de nous quant au fait que Marine Le Pen est une délinquante ».La présidente du FN avait alors poursuivi en diffamation, mais le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Raquel Garrido et le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog. »
Dans le contexte de la violente polémique politique » opposant les deux candidats », « malgré des propos vifs qui, avant toute décision de justice, ont pu choquer » Marine Le Pen, Raquel Garrido n’a « pas dépassé les larges limites de la liberté d’expression qui doit être reconnue à un avocat s’exprimant pour le compte de son client, dans le cadre exclusif de la défense de ses intérêts, à l’occasion d’un litige opposant, de manière particulièrement médiatisée, deux personnalités publiques », ont estimé les juges qui ont rendu le verdict.