Rodolphe Crevelle, personnage sulfureux et figure de l’extrême droite, était poursuivi par le tribunal de grande instance de Perpignan pour « délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes, en l’occurrence les gitans de Perpignan et la population maghrébine de Perpignan, en raison de leur appartenance à une ethnie, une nation, ou une race. »
Des propos racistes et xénophobes
En cause: la parution de deux dossiers de l’hebdomadaire local provocateur, Le Petit journal catalan, en août 2015. L’un d’entre eux titrait en une: « A quoi servent les Gitans de Perpignan? ». La Ligue des droits de l’homme et deux autres associations, qui se sont portées parties civiles, dénoncent des préjugés racistes et xénophobes. Elles avaient porté plainte pour discrimination.
Pour l’avocat des plaignants, il existe également « un facteur aggravant car la parution des dossiers coup sur coup n’est pas anodine. Il y a une volonté d’attiser les haines« , précisait-il au quotidien régional. Le titre, « inadmissible », et l’article avaient « énormément choqué » l’association Gitans de France, dont le président avait déclaré: « On est français, comme vous, comme n’importe qui ».
« Je suis royaliste »
Le polémiste, passé par le Gud – syndicat étudiant ultra-radical et violent – a déjà été condamné à une vingtaine de reprises, dont une à trois mois de prison ferme en 2010 par la cour d’appel de Toulouse pour incitation à la haine. Dans un courrier adressé « aux juges de la République maçonnique » lu à l’audience, il justifie son absence.
« Je ne me présenterai pas à l’audience ubuesque à laquelle j’ai été convoqué (…). Je n’ai pour cela, pas assez confiance dans mon calme, ni dans l’honnêteté de votre justice de fantaisie. Je suis royaliste et je ne reconnais pas le régime mafieux et oligarchique que vous défendez et qui vous rétribue pour cela ».
Le procès a été renvoyé à septembre.