Policiers frappés, chants nazis, insultes et agressions racistes : 4 identitaires interpellés puis relâchés

Quatre membres de Génération identitaire, interpellés après une nuit de violences à caractère raciste en octobre, dans l’hypercentre d’Angers, font l’objet d’une enquête. Le parquet doit annoncer des poursuites ce lundi 21 novembre.

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Des chants nazis entonnés en plein centre-ville d’Angers. Des insultes racistes proférées en direction des personnes typées maghrébines ou noires. Et, souvent, une pluie de coups. Cette affaire qui remonte à la nuit du vendredi 21 au samedi 22 octobre dernier devrait connaître, ce lundi 21 novembre, des développements judiciaires.

Plusieurs faits

Cette nuit-là, vers 3 h, trois hommes sont placés en garde à vue. Les policiers de la brigade anticriminalité (Bac) les interpellent à l’angle des rues Lenepveu et David-d’Angers. Les faits d’une extrême violence ont connu plusieurs épisodes avec différents protagonnistes. Ils se déroulent d’abord dans la rue Bressigny, connue pour ses bars et ses restaurants rapides nocturnes, puis place du Ralliement. Et même au commissariat.

Six dépôts de plainte

Le bilan est lourd : six plaignants identifiés dont des policiers, qui ont été pris à partie. Les trois agresseurs présumés arrêtés cette nuit-là, âgés de 17, 19 et 39 ans, ont rapidement été identifiés comme militants de Génération identitaire d’Angers.

Situé à l’extrême droite, ce mouvement présente, sur internet, une profession de foi sans ambiguïté « face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l’uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l’immigration massive ». Fondé en 2012, ce groupuscule se montre de plus en plus présent à Angers.

À nouveau en garde à vue

jeudi 17 novembre, à 9 h, les trois protagonistes et un quatrième homme ont de nouveau été placés en garde à vue. Ils ont été relâchés deux heures plus tard. Le parquet, qui prend cette affaire très au sérieux, tente de retracer précisément les étapes de cette soirée et les rôles de chacun.

Ouest France

Agression d’une sexagénaire : à Arzon, les habitants sont plus effrayés par les identitaires que par les migrants

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L’affaire en question, c’est l’agression sexuelle dont a été victime, le 10 novembre, une riveraine de 67 ans. Un geste déplacé dont s’est rendu coupable un Soudanais de 16 ans, l’un des trente mineurs isolés récemment hébergés dans le centre de colonie de vacances de Port-Navalo depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais. Le premier média à s’en faire l’écho est le site identitaire breton Breizh-info le 13 novembre. Le cocktail « migrants + agression sexuelle » agite immédiatement la fachosphère. Le lendemain, le procureur de la République de Vannes confirme les faits tout en rectifiant certains éléments avancés par le site. « La dame et le jeune ont échangé des banalités avant que ce dernier ne lui donne un baiser. Après cinq baisers, la femme, excédée, s’est dégagée. Le jeune lui a alors touché le sein gauche, avant de mimer une masturbation et de s’enfuir. La victime n’a pas eu peur mais a porté plainte », relate le procureur à l’AFP. Placé en garde à vue, le jeune a été remis en liberté. Il est convoqué en mars devant le juge des enfants.

Des manifestants… venus d’ailleurs

L’affaire aurait pu en rester là mais c’était sans compter la mobilisation des identitaires. Lundi, une centaine de personnes se regroupe devant la mairie d’Arzon. Sur plusieurs vidéos postées sur Internet, on entend les manifestants proférer des slogans racistes et appeler à « l’expulsion » des migrants. La situation dégénère lorsque le cortège se présente devant le centre. Plusieurs manifestants identitaires défoncent le portail à coups de pied et les gendarmes sont obligés de faire usage de gaz lacrymogène.

De l’aveu d’un des rares manifestants, le cortège est très majoritairement composé de personnes extérieures. « Je ne connaissais pas 95 % des présents », confesse ce retraité qui revendique d’avoir défilé « pour la sécurité de nos femmes ».».

Dans les rues paisibles de Port-Navalo, l’irruption de ces manifestants au crâne souvent rasé a impressionné les riverains. « L’agression est désagréable, mais la victime n’a pas été traumatisée. Alors que la présence de ces manifestants fait froid dans le dos, confie un couple. Hormis cet incident, il n’y a jamais eu aucun problème ici avec les migrants. Il faut que tout le monde vive.»

Le Parisien

Extrême droite : les identitaires utilisent de faux sites d’info locale pour faire leur propagande

« Trois nouveaux radars installés sur la rocade de Bordeaux » Le titre qui s’affiche à la « une » du site infos-bordeaux.fr, ne pose que peu question. Mais les autres articles mis en avant sur ce qui a tout l’air d’un site consacré à l’actualité bordelaise sont plus étranges :« Le local du Front national de nouveau vandalisé » ; « Des soldats d’Odin [milices d’extrême droite scandinaves] patrouillent dans les rues de Bordeaux » ; « Tentative d’incendie du futur centre de migrants » ; annonce d’une conférence d’Eric Zemmour…

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Sur la page d’accueil d’Infos Bordeaux, on trouve dix occurrences du terme « migrant », mais pas une seule pour évoquer le classement de la ville en tête des cités les plus « branchées » selon le guide Lonely Planet, qui a pourtant fait la une de la presse locale.

Le phénomène est le même sur Breizh Info, un site qui dit traiter « de l’actualité bretonne et internationale », et qui affiche dès sa page d’accueil douze fois le terme « migrants » et huit fois celui d’« islam »…

On pourrait faire le même constat sur Rhône-Alpes Info, là encore un site censément neutre et consacré à l’actualité régionale, sur Nord Actu, pour les Hauts-de-France, ou sur Lengadoc Info, son équivalent pour le Sud : autant de sites qui ressemblent à de petits portails d’information locale et qui n’annoncent jamais leurs réelles intentions, bien différentes. Seul un mot peut mettre en garde, et encore faut-il en connaître le sens : tous ces sites d’apparence banale évoquent le concept de « réinformation », une formule chère à l’extrême droite.

La mouvance identitaire, qui gravite autour du Bloc identitaire, groupuscule d’extrême droite héritier d’Unité radicale (dont l’un des militants, Maxime Brunerie, avait tenté d’assassiner Jacques Chirac en juillet 2002), est en pointe dans ces nouvelles stratégies. Et à l’instar des ultracatholiques d’Alliance Vita et de leur réseau de vrais faux sites d’information sur l’IVG, des groupes de militants d’extrême droite ont, ces dernières années lancé toute une série de vrais faux sites locaux.

Un réseau de sites « faux nez »

Malgré des apparences de sites d’information « neutres », il suffit de se promener quelques minutes sur Info Bordeaux, Rhone-Alpes Info et leurs homologues pour constater que quelques sujets (migrants, islam, chrétienté, insécurité) y occupent la majeure partie de la couverture éditoriale.

Plus ou moins mis à jour et fréquentés, il en existe désormais un par région française ou presque. Ils présentent de nombreux points communs, tant par leur nom que par leur forme générale, comme l’a noté le site « Debunker de hoax » spécialisé dans la vérification de rumeurs venues de l’extrême droite, qui a déniché nombre de ces faux nez.

LES « RÉGIONAUX » :

– Sur Rhone-Alpes Info, l’orientation du site n’est pas très difficile à deviner si l’on prend la peine de chercher un peu : le site mentionne dans sa page « A propos » (quelque peu cachée) le nom de Sébastien Jallamion comme directeur de publication. Celui-ci est relativement connu dans les cercles de l’extrême droite. Policier proche du FN (il est membre du mouvement « frère » SIEL, Souveraineté, identité et libertés), il écrit ainsi régulièrement sur le blog islamophobe Riposte laïque ou sur le site Boulevard Voltaire, lancé par Robert Ménard.

– Breizh Info se trahit également à quelques détails, comme ce titre de rubrique « La Bretagne orange mécanique » (allusion à un livre, La France orange mécanique, très populaire à l’extrême droite) ; cette interview du fondateur très islamophobde l’Observatoire de l’islamisation, Joachim Véliocas ; ou cette annonce d’un forum de la Fondation Polémia (créée par Jean-Yves Le Gallou, le théoricien cité plus haut). Parmi les membres de la rédaction, on compte d’ailleurs l’ancien président du mouvement identitaire Jeune Bretagne Yann Vallerie, ou un ancien candidat FN à Nantes, Thierry Monvoisin.

– Lengadoc Info est du même tonneau : parmi ses rédacteurs, Philippe Lambertin, qu’on retrouve dans les intervenants d’un colloque des identitaires du Midi en 2012 ; ou encore Jordi Vives, lui aussi présent sur le site des identitaires de la région, et contributeur au site d’extrême droite suisse Les Observateurs.

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– Nord Actu ressemble fort, graphiquement, aux autres sites de notre liste. Ici, le seul responsable identifié se nomme Antoine Decoster, un nom qui ne renvoie à aucun autre résultat. Par ailleurs, le nom de domaine est enregistré au nom de l’association Réinformation en Nord. Là aussi, il suffit de quelques clics pour y trouver un « entretien exclusif » avec le patron de Génération identitaire Flandre-Artois-Hainaut, ou de nombreuses reprises d’autres sites de la mouvance, comme Breizh Info.

LES « CITADINS »

– Infos Toulouse est un autre site local, auquel le site de France 3 Midi-Pyrénées a consacré un article, expliquant qu’il était tenu par quelques « étudiants », qui admettent leur proximité avec l’extrême droite. On y trouve ainsi des « tribunes libres » de militants de La Manif pour tous, une rubrique « islamisation » et une autre « vivre ensemble », deux mots-clés du jargon des militants d’extrême droite, ou une annonce pour le prochain « opus » de Dieudonné, « fin connaisseur de la haine médiatique ». 

– Infos Bordeaux est le plus discret : nulle mention de ses responsables dans la page « A propos », qui se contente d’évoquer une « agence de presse indépendante », qui « analyse les faces cachées de l’actualité, dont les grands médias ne parlent pas ». Plusieurs éléments permettent pourtant de deviner qui est derrière ce site : un renvoi vers TV libertés, webTV d’extrême droite ; ou celle d’un bandeau guidant vers un dossier sur le « mariage » homosexuel, où le terme est placé entre guillemets. Le nom du directeur de la publication du site, Bertrand Lescure, qui pourrait être un pseudonyme, ne renvoie aucun écho, sinon une chaîne YouTube contenant une quinzaine de vidéos stigmatisant les migrants, le mariage homosexuel ou l’islam.

– Paris Vox : La région parisienne dispose aussi de « son » site local de réinformation. Là encore, sous une apparence « banale », les titres et les sujets traités laissent peu de place au doute : évocation régulière d’actions de militants identitaires ou de militants de la mouvance La Manif pour tous, sans parler des conférences de la Fondation Polémia de M. Le Gallou. Quant aux contributeurs de ce site, le directeur de la publication, Xavier Neman, comme le rédacteur en chef, Pierre d’Her, sont tous deux membres actifs de la mouvance identitaire. Le premier est chroniqueur à Elements, la revue du Gréce (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne, l’un des creusets de l’extrême droite moderne) ; le second est trésorier d’une association, Solidarité identités, qui gravite dans la sphère identitaire.

– Nice Provence : Une nouvelle fois, sous des dehors de site d’informations locales, Nice Provence cache mal un certain tropisme identitaire. Et pour cause : son rédacteur en chef, Georges Gourdin, fut membre du bureau directeur du Bloc identitaire en 2012. Un autre chroniqueur, Pierre Lance, est également une figure intellectuelle à l’extrême droite.

Faire masse et tromper le public

L’objectif de tous ces sites est de contribuer à gonfler les résultats des recherches sur quelques thèmes, toujours les mêmes : islam, immigration, insécurité, défense des traditions, etc.

Forts tout au plus de quelques milliers de militants, les identitaires, grâce à ces tactiques, se font plus gros que ce qu’ils sont, et contribuent avec bien d’autres à mettre en avant des thèmes qui correspondent à leur agenda politique, bernant au passage des lecteurs qui cherchaient simplement une information locale.
Le Monde

Contre le club identitaire La Citadelle interdit aux « non blancs », la mobilisation se construit

L’ouverture en septembre du club identitaire la Citadelle dans le centre de Lille continue de susciter de farouches oppositions. Samedi, le mouvement Action antifasciste NP2C organisait une réunion publique de mobilisation.

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Ne pas sous-estimer l’adversaire. Chef régional de Génération identitaire, Aurélien Verhassel aura eu droit à toute l’attention des intervenants d’une rencontre entre une cinquantaine de militants antifas, samedi à Lille. «  Son intention n’est pas simplement de former une armée de dix mecs  », met en garde un orateur. En clair, le patron des identitaires se voit volontiers à la tête d’une école de cadres. Objectif : mettre la main, à plus ou moins long terme, sur le Front national et son épais bas de laine de voix.

Groupusculaire

Dans ce contexte, l’ouverture de la Citadelle (un club privé bunkerisé dans une courée du centre-ville) trouve tout son sens. C’est un bureau «  pour rabattre pour le FN, y compris dans la frange violente  », estiment les opposants. «  Dans leurs rangs, il y a des bourrins et des intellectuels  », rappelle un participant.

Alors, comment agir ? Le testing ? «  Cela ne sera pas efficace, balaie un animateur de la rencontre. La Citadelle ne se veut pas un bar, mais un club privé. Pour y aller, il faut payer sa cotisation. » Sensibiliser les voisins ? «  Pourquoi pas  ?, approuve un autre militant. On a déjà reçu une dizaine de messages de riverains pas très contents. » L’idée des échanges est également de marteler l’aspect groupusculaire de Génération identitaire. Avec l’ambition de décourager les personnes n’appartenant pas au noyau dur de franchir le seuil de la Citadelle. «  Verhassel voudrait que ce lieu soit dynamique, relève un militant. C’est peut-être là qu’il faut agir. En créant un climat local défavorable. » Peut-être en stimulant une «  contre-culture antiCitadelle. » Le 24 septembre, une manifestation avait réuni de 500 à 1 000 opposants au club. Une pétition a réuni, elle, plus de 60 000 signatures. Et maintenant ?

La Voix Du Nord

Néo-Nazis : 400 suprémacistes blancs venus de toute l’Europe rassemblés en Angleterre

« Blood and Honour » a déclaré aux autorités que leur rassemblement était un événement caritatif au profit d’une organisation venant en aide aux militaires blessés et dans le besoin.

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La police britannique a été trompée lors de l’octroi d’une autorisation de réunion publique qui s’est tenue le mois dernier. Ainsi, l’événement caritatif de plein air qui devait bénéficier aux soldats blessés s’est révélé être un rassemblement néo-nazi.

Ce sont environ 400 suprémacistes blancs venus de toute l’Europe qui se sont rassemblés aux environs du village campagnard et tranquille d’Haddenham les 23 et 24 septembre pour commémorer l’anniversaire de la mort d’Ian Stuart Donaldson, fondateur du groupe suprémaciste et raciste « Blood and Honour ».

Selon la BBC, les organisateurs de l’événement avaient déclaré à la police du Cambridgeshire que le rassemblement permettrait la levée de fonds en faveur de l’organisation « Help for Heroes », association caritative d’aide aux personnels militaires et à leurs familles. La demande d’autorisation soumise à ce moment-là à la police et au conseil local de planification des événements avait défini le rassemblement comme étant une « fête musicale privée ».

L’agriculteur qui avait loué son champ au groupe a également affirmé ne pas avoir eu connaissance de la nature exacte de l’événement.

« Quand nous avons compris de quoi il s’agissait, nous n’avons pas pris l’argent », a-t-il indiqué au journal britannique. « Et nous ne louerons plus jamais ce champ à qui que ce soit ».

« Blood and Honor » se qualifie lui-même comme mouvement offrant un “style de vie alternatif à la scène pro-drogue, pro-homosexuelle, pro-mixité raciale qui est mise en avant de manière fanatique par les soi-disantes puissances d’aujourd’hui”.

Le groupe a été interdit dans un certain nombre de pays à travers l’Europe et en Russie. Des reportages parus dans les médias britanniques dévoilent que les trois-quarts des participants à l’événement ont fait le déplacement depuis l’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas.

 

TTOI

«On ne peut pas être français sans être blanc» les identitaires ouvrent un bar privé à Lille

La Citadelle, un club privé douillet comme un estaminet flamand, sera inaugurée le 24 septembre à deux pas de la Grand-Place. Génération identitaire, mouvement de jeunesse d’extrême-droite, aura désormais pignon sur rue.

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« On ne peut pas être français sans être blanc »

Pas mécontent, Aurélien Verhassel. En 2014, au sortir d’une médiatique opération de « sécurisation » du métro, le trentenaire l’avait promis : Génération identitaire allait se doter d’un pied-à-terre lillois. Mission accomplie dès janvier 2015 et la location d’un immeuble de cachet au cœur de la ville. Le cercle privé, accessible sur adhésion, sera inauguré le 24 septembre prochain, après 18 mois de travaux. Le dogme ethnique des identitaires, pour qui « on ne peut pas être français sans être blanc, sauf exception », n’a visiblement pas refroidi le propriétaire.

Pour son QG lillois, le mouvement de jeunesse « flamand, français et européen », violemment anti-immigrés, a choisi le nom de « Citadelle ». Dans la ville de la reine des citadelles, le symbole s’imposait : « Une citadelle, on s’y retranche quand on est assiégés, mais on peut aussi y lancer la reconquête. » Pour les identitaires, obsédés par le concept de « grand remplacement» en vogue dans l’extrême-droite, Roubaix est ainsi une ville « occupée par les populations étrangères ».

L’identitaire ne se prive pas du plaisir de ressortir une affiche maison barrée du slogan « On ne recule plus », désormais adopté par les Copé et autres Sarkozy. « Ce sont nos porte-paroles », rigole Verhassel. Qui n’en préfère pas moins l’original à la copie et assurera à Marine Le Pen, l’an prochain, le soutien de la Citadelle lilloise.

Euro 2016 : la France portugaise ou la nouvelle défaite des identitaires

L’image est si belle qu’elle fait le tour du web. Le petit supporter du Portugal qui console le grand supporter français. Qui est cet enfant? Un petit Portugais? Un petit Franco-Portugais, binational? Et qui sait s’il n’est pas seulement Français, fils ou petit-fils de Portugais? Mais peu importe en vérité, puisqu’à lui seul il incarne ce qui aura fait sens politique tout au long de cet Euro de football: la France des communautés heureuses peut l’emporter contre la France des identitaires haineux.

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Dans les minutes qui ont suivi le dénouement de Saint-Denis, les supporters de l’équipe du Portugal se sont retrouvés, à Paris comme ailleurs, dans la rue afin de célébrer ce titre de Champion d’Europe conquis de haute lutte. Sur les Champs-Elysées, à Paris, ils étaient des milliers.

Notons bien l’essentiel: au lendemain de cette célébration de victoire d’une équipe étrangère sur le sol français, il n’est pas un politique ou un intellectuel réactionnaire pour la déplorer, la condamner et stigmatiser ceux qui auraient osé s’affranchir d’un supposé devoir de patriotisme lié au football. Nadine Morano est silencieuse. Alain Finkielkraut aussi. Et c’est bien. Cela repose.

Mieux encore, cette célébration par ses supporters de la victoire du Portugal a paru atténuer la défaite. Quitte à perdre, autant se réjouir de voir les Portugais vainqueurs

Je suis Portugais

Cela dit, nous y sommes. A constater l’acceptation tacite et consensuelle de la célébration de la victoire de leur équipe par les Portugais, à partager même un peu de cette victoire… Jusqu’à s’émouvoir de ce qu’un enfant en vienne à consoler un adulte, bien que ne portant pas le même maillot. Faut-il s’en inquiéter? Du coup, on s’interroge, quitte à faire frémir Eric Zemmour ou Alain Finkielkraut: sans nous en rendre compte, puisque personne ne dit rien, ne serions-nous pas devenus un peu Portugais?

Un peu sans doute. A l’image d’un Euro qui aura été, comme l’avait voulu Platini, celui des nations européennes de la mondialisation heureuse. Les Français ont aimé les supporters irlandais (des deux Irlande), islandais et turcs, italiens et allemands. 

L’enfant portant le maillot portugais, venant consoler le grand supporter français qui pleure la défaite de Lloris et des siens, est l’enfant de cette mondialisation du football développée à l’échelle européenne. Il aime son équipe, mais il aime aussi l’autre. L’adversaire est son ami. Le vaincu son frère. Le football est une supranationalité qui se partage.

La binationalité n’est pas un problème

D’un certain point de vue, cette image donne sens à ce qu’écrit Jacques Attali, « La joie des supporters portugais de France démontre que la binationalité n’est pas un problème mais une réalité tranquille et heureuse ». Et à le lire, de se poser, encore et encore, la question : ne sommes-nous pas déjà devenus un peu Portugais?

La réponse est oui. Griezmann lui-même n’est-il pas le petit-fils d’un footballeur professionnel portugais? De même que nous avons été et sommes sans doute un peu Polonais avec Kopa. Italien avec Platini. Arménien avec Djorkaeff père et fils. Et Algérien avec Zidane.

Zidane? Algérie? Nous touchons ici aux limites de ce que nous louangeons ici en ce lendemain de clôture de l’Euro. Certains sympathisants ou seulement indifférents à la célébration par les supporters de l’équipe du Portugal montreraient-ils la même empathie ou indifférence à l’endroit des supporters de l’équipe d’Algérie, probablement tout aussi nombreux en France que ceux de la ‘Seleçao’ de Ronaldo?

Il y a deux ans, lors de la Coupe du Monde, leurs manifestations de joie suite au beau parcours de leur équipe, « One, two, three, viva l’Algérie! » avaient donné lieu à des polémiques comme aiment les entretenir les assiégés de l’identité qui voient de l’insécurité partout, y compris dans des manifestations de joie autour du football… Il n’est pas dit, hélas, que ceux-là attendent la prochaine Coupe du Monde en Russie en espérant encore et toujours agiter les peurs et les angoisses. Car il est vrai que le football est laid quand il est pris en otage et tombe en de bien vilaines mains. De ce point de vue, le spectacle offert durant cet Euro par les supporters russes expédiés par la Russie de Poutine laisse augurer une Coupe du Monde 2018 de type Argentine 1978, nationaliste et sous pression politique. On en reparlera. Mais curieusement, cela n’émeut pas ceux qui sont des affolés de l’identité nationale appliquée au football en mal de 5e colonne à démasquer.

Cela étant, soyons des optimistes de la volonté. C’est une question de temps, comme avec les Portugais de France. Il se produira un jour avec d’autres pays ce qui se produit aujourd’hui avec le Portugal. Un jour, l’Algérie battra la France dans une Coupe du Monde de football, et nous serons la France accomplie des communautés heureuses quand l’image d’un gamin portant le maillot algérien, consolant un supporter des Bleus, fera le tour du monde.

Il n’y a pas lieu de le redouter, ni de le déplorer, sauf à se complaire dans la peur et la haine, mais il faudra bien qu’un jour, en France, la joie des supporters algériens devienne aussi une réalité tranquille et heureuse.

Challenges

Dieppe : le rassemblement des islamophobes décomplexés de Pegida

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Le siège social de l’association est fixé à Ferrières-en-Bray, en Seine-Maritime, à la frontière de l’Oise. Déclarée le 19 octobre 2015 selon le Journal Officiel (mais fondée dès juillet 2015), elle revendique comme objet la « valorisation des anciennes cultures et traditions françaises ».

Cette association n’est autre que Pegida France, émanation hexagonale du mouvement apparu en Allemagne fin 2014 « contre l’islamisation » en Europe. Après avoir déjà organisé des manifestations anti-migrants à Calais – dont l’une avait donné lieu à des échauffourées avec les forces de l’ordre le 6 février dernier – Pegida France avait bien l’intention de réitérer l’opération à Dieppe.

Paris Normandie

5 identitaires corses condamnés à du sursis pour incitation à la haine contre les arabes

Cinq personnes ont été condamnées aujourd’hui par le tribunal correctionnel de Bastia à des peines de deux à six mois de prison avec sursis pour « incitation à la haine raciale » pour des propos anti-arabes sur internet.

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L’un des prévenus, Patrick Pozzo di Borgo, ex dirigeant d’un mouvement identitaire « Vigilenza naziunale corsa », aujourd’hui dissous, avait protesté sur internet contre un instituteur qui avait évoqué avec ses élèves l’origine arabe de l' »abricot ».

Lors d’un cours de corse auquel assistait la fille de Patrick Pozzo di Borgo, au printemps dernier, cet enseignant Christophe Limongi avait expliqué qu’il existait pour certains mots des racines communes entre le corse et d’autres langues dont l’arabe.

Le parent d’élève et les autres prévenus avaient vivement réagi sur internet et appelé à protester contre l’enseignant, qui s’est dit menacé, provoquant un vague d’insultes et de propos anti-arabes. L’académie avait porté plainte contre les auteurs de ces propos.

Le Figaro

Antisémitisme et négationnisme: l’identitaire Henry De Lesquen se lâche sur twitter

 

 

Allemagne: 5 identitaires arrêtés pour tentative de meurtre, coups et blessures et fabrication d’engins explosifs

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Cinq membres présumés d’une organisation violente d’extrême droite, notamment soupçonnée d’avoir attaqué des foyers de réfugiés en Saxe (est de l’Allemagne), ont été arrêtés par la police, a annoncé mardi le parquet fédéral.

Tous de nationalité allemande et âgés entre 18 et 39 ans, les suspects sont soupçonnés d’avoir fait partie d’une organisation baptisée «Gruppe Freital» (du nom d’une commune de la proche banlieue de Dresde) menée par deux autres Allemands identifiés comme Timo S., 27 ans, et Patrick F., 24 ans.

Ces deux hommes ainsi qu’un autre membre présumé du groupe avaient déjà été interpellés.

Les membres du «Gruppe Freital» sont mis en cause pour tentative de meurtre, coups et blessures ainsi que fabrication d’engins explosifs.

Selon les enquêteurs, ce groupe aurait lancé un engin explosif à travers la fenêtre d’un foyer d’accueil de réfugiés à Freital, dans la nuit du 19 au 20 septembre dernier. Personne ne se trouvait dans la pièce où avait été lancé l’engin qui n’avait provoqué que des dégâts matériels, a précisé le parquet général dans un communiqué.

Ils auraient également pris pour cible, dans la nuit du 18 au 19 octobre, un projet d’habitat associatif à Dresde ainsi que, de nouveau, un foyer de réfugiés à Freital, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, avec des engins explosifs qui, en faisant voler en éclats les fenêtres du foyer, avaient cette fois blessé un résident, selon la même source.

Les enquêteurs estiment en outre que le groupe a pu se rendre coupable d’autres actions violentes.

La ville est située à quelques kilomètres de Dresde, berceau du mouvement islamophobe et antiréfugiés Pegida.

Libe

Actions anti-islam: deux identitaires armés d’extrême droite arrêtés à Molenbeek

Une trentaine de personnes ont mené de courtes actions à Dilbeek, Molenbeek-Saint-Jean et Bruxelles samedi matin.

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Selon la RTBF, la police aurait interpellé deux militants d’extrême droite qui se trouvaient dans une voiture à proximité de la place communale. Les deux individus étaient en possession d’armes prohibées et de cocktails molotov.

Les manifestants anti-islam se sont rassemblées au centre culturel Westrand, dans la commune brabançonne de Dilbeek. Ils se sont ensuite rendus à Molenbeek, où ils ont brandi une banderole et ont scandé des slogans. Après un quart d’heure, le groupe s’est dirigé vers l’Atomium.

Cette action survient alors que la manifestation annoncée par le groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire ce samedi à Molenbeek a été annulée. Le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a en effet annoncé qu’un « arrêté d’interdiction de manifestation sur le territoire régional a été officiellement pris ce vendredi ».

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Un musulman de 17 ans lynché par des identitaires à Lyon

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Un jeune musulman a été agressé violemment dans le centre-ville de Lyon par une dizaine d’individus issus d’un groupuscule radical identitaire.

Le jeune Jassim, à peine 17 ans, a été lynché au sol pendant que les agresseurs se sont mis à lui crier « Islam hors de France », explique Abdelaziz Chaambi de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI).

C’est grâce à l’intervention d’un passant qui a dû lâcher son chien pour faire fuir les agresseurs que la vie de Jassim a été épargnée.

Jassim s’en sort avec des vertèbres brisées, des contusions et des hématomes et s’est vu prescrire 30 jours d’incapacité temporaire de travail par le médecin.

Le CRI a décidé de porter plainte et demandé l’accès aux caméras de surveillance de la Place Belcour (centre de Lyon) pour mettre la main sur les agresseurs et les sanctionner.

Bladi

Des identitaires tentent de brûler un exemplaire du Coran lors d’une manifestation à calais

Des identitaires tentent de brûler un exemplaire du Coran ( vidéo à 1:08 )

Venu de Normandie, Loïc Perdriel représente en France le mouvement Pegida (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident). C’est lui qui, via les réseaux sociaux, a mis sur pied la manifestation de ce dimanche.

Loïc Perdriel dit qu’il n’est pas raciste : « Je suis islamophobe. Je hais l’Islam. » D’ailleurs il prononce « Je haï ». On le constate souvent sur les réseaux sociaux : ceux qui prétendent défendre la France ont une maîtrise toute relative du français.

Après une longue hésitation, les manifestants décident de marcher vers le théâtre. Parmi les slogans, notons « La France aux Français », « Islam dehors ».

Au milieu du boulevard Jacquard, un homme s’avance et commence à brûler un exemplaire du CoranDes flammes jaillissent mais l’un des organisateurs de la manifestation le saisit.

Un Noir hurle son incompréhension. « Sale bougnoule », lui répondent des manifestants.

la voix du nord