« Le fiasco », « le flop », la « cabale »… les articles sur le déplacement de Marine Le Pen au Canada, qui s’est achevé jeudi, se suivent et se ressemblent.
Les hommes politiques et la presse canadienne n’ont pas été plus tendres avec elle. Le cabinet du Premier ministre québécois, Philippe Couillard, a assuré qu’il ne rencontrerait pas la présidente frontiste. Un député du Parti québécois (PQ), Bernard Drainville, lui a conseillé à la radio de rentrer en France :
« Elle devrait débarquer de l’avion et rembarquer illico, retourner chez elle ».
Cette déconvenue n’étonne guère un ex-proche de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade (qui a quitté en novembre dernier le Front national en désaccord avec la direction, et après avoir été mêlé à l’affaire Air Cocaïne). Le député européen ne mâche pas ses mots sur ce qu’il appelle « les mésaventures internationales de Marine Le Pen » : il sait de quoi il parle puisqu’il était jusqu’en janvier 2015 son conseiller international. Il explique à « l’Obs » :
« Il n’y a pas de surprise pour moi ! Quand on préfère s’entourer de médiocres sans conviction plutôt que des gens qui travaillent et préparent les voyages, le résultat est sans appel. Quand on emporte dans ses bagages son arrogance et son inculture internationale, on ne récolte que le mépris en retour. »
L’eurodéputé cite en contre-exemple le voyage qu’avait effectué la présidente de la formation d’extrême droite en sa compagnie en Egypte en mai 2015. Marine Le Pen avait à cette occasion rencontré le grand imam d’Al-Azhar. La presse avait alors titré sur la volonté de la candidate de séduire un électorat musulman. Spécialiste des relations internationales, Chauprade avait mis ses réseaux, notamment russes, au service de la patronne du FN.
A un an de la présidentielle, la présidente du FN semble avoir de nouveau du mal à renforcer sa stature internationale. Une chose est sûre : ce voyage préparé en secret avec Ludovic de Danne, conseiller aux affaires européennes, et Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement Bleu Marine, ne l’aidera pas.
D’autres voyages sont en préparation : « Marine Le Pen envisage de se rendre en Afrique, en Australie et en Asie. L’idée fait son chemin ». Et si un jour elle devenait présidente, Sébastien Chenu n’est pas inquiet pour sa stature internationale : « Ceux qui ne voulaient pas la rencontrer lui ouvriront les bras »…
« Tout cela préfigure ce que serait l’amateurisme du FN au pouvoir : la vulgarité et l’inculture de Trump pour accroître un peu plus les tensions dans le monde. »
Les images sont d’une violence inouïe. Dans des extraits vidéo, Mediapart dévoile l’horreur de l’agression d’Édouard Klein à son propre domicile. On y voit Logan Djian, chef du GUD (« Groupe union défense », une organisation étudiante française d’extrême droite connue pour ses actions violentes), lyncher et humilier un autre ancien responsable du groupuscule d’extrême droite. Avec quatre acolytes, ils passent à tabac le jeune homme, car il aurait « trop parlé ». Comme le rapporte le site d’information, Logan Djian et Loïk Le Priol (qui filme) ont été mis en examen pour « violences aggravées » après une plainte déposée par la victime, qui a dû être hospitalisée.
Placés en détention provisoire, les deux agresseurs ont été libérés sous caution, une caution fixée à 25 000 euros chacun. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais, selon Mediapart, les enquêteurs soupçonnent maintenant Axel Loustau, proche du Front national, élu conseiller régional en Ile-de-France pour le FN et trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, d’avoir versé la caution de Logan Djian. Les raisons ? Un versement d’une somme équivalente a été effectué sur le compte de la compagne du chef du GUD, par la Financière Agos, une société créée sous le nom de Financière Sogax par Axel Loustau.
Un bide au Canada
D’autant que l’information de Mediapart a été révélée au moment-même où la présidente du Front national achèvait son voyage catastrophique au Canada. Marine Le Pen, qui voulait soigner son image internationale loin des médias français, est tombée sur un os au Canada : poursuivie par des groupes militants hostiles, boycottée par la classe politique canadienne (aucune personnalité politique n’a souhaité s’afficher officiellement avec elle), Marine Le Pen n’a pas pu visiter d’entreprises. Même l’une de ses réservations hôtelières, au Marriott de Montréal, ainsi que la réservation d’une salle de réunion au Sheraton, ont été annulées devant la pression.
La stratégie de dédiabolisation du Front national n’a pas convaincu Outre-Atlantique. Et avec cette nouvelle affaire d’agression supposément cautionnée par un proche de Marine Le Pen, les vieux démons du parti ressurgissent aussi en France. Marine Le Pen a décidément bien du mal à faire de son FN un parti comme les autres.
Le 8 octobre 2015, 5 hommes font irruptions au domicile d’Edouard Klein, ancien leader du GUD, l’un des principaux mouvements étudiants d’extrême droite. Pendant plusieurs dizaines de minutes le groupe va faire vivre un véritable calvaire à Edouard Klein : insultes, passage à tabac et humiliations. Il finira à l’hôpital.
Trois des membres de ce petit commando ont été identifiés. StreetPress vous en parlait, Loïk Le Priol, le fondateur de la marque de fringues « Babtou solide certifié » figure parmi les agresseurs.A ses côtés Logan Djian et Kleber Vidal, également membres du GUD.
Les faits
Il est un peu plus d’1 heure du matin, le 9 octobre, quand la petite bande arrive au domicile d’Edouard Klein. Sur les images, on le voit avachi dans son canapé, visiblement éméché. L’ex-gudard n’en mène pas large. Première claque balancée par Logan, ce n’est qu’un avant-goût.Nouvelle claque. Le choc est violent : Klein tombe du canapé.
« Lève-toi », lance ensuite à plusieurs reprises Loïk Le Priol avant d’ajouter :
« C’est toi l’idole du fascisme ? C’est toi le patron du GUD ? Mais t’es personne, regarde toi ! T’es personne, t’es qu’une merde ! »
Logan Djian :
« Dernière chance de te lever ou bien on te fout à poil ! »
Les injonctions à se déshabiller se poursuivent et Loïk Le Priol chuchote à Logan : « Et on le sodomisera à la fin ! » Avant de partir dans un éclat de rire. Logan tente d’arracher les vêtements de Klein, désormais au sol. Le Priol semble surexcité. Il hurle. « Enlève ton pull pédé ! » Toujours caméra à la main, il lui marche sur le visage. Des images que Mediapart a choisi de ne pas diffuser.
Humiliations
Les agresseurs entraînent la victime dans sa chambre. La lumière est éteinte, on ne distingue que des silhouettes mais on entend le son. Des insultes, des bruits de coups aussi. Klein les supplie de s’arrêter. Rien n’y fera. Loïk Le Priol se déchaine :
« Magne ta chatte putain, t’attends quoi pour te foutre à poil, dépêche-toi ! [bruit de coup] (…)Tu te dépêches ou on te pend avec [son foulard, ndlr.] »
Sur la vidéo suivante, retour dans le salon. Klein, nu comme un vers, est à genou. Son visage et une partie du parquet sont maculés de sang. Pour s’assurer du silence de la victime, Logan menace de faire circuler la vidéo. Nouveau coup de pied au visage, venu d’on ne sait où. Le Priol sort ensuite un couteau qu’il place sur la gorge de Klein.Terrorisé, il l’implore de s’arrêter.
Dernière vidéo. Klein, toujours nu, est allongé sur le sol. Ses tortionnaires le forcent à se lever. Commentaires scabreux et menaces fusent encore. En fond sonore, on entend la Macarena. Klein est contraint à danser. Dernière phrase :
« Tu bouges bien en plus, comme une petite salope, comme tu es en fait. »
Qui sont les agresseurs ?
Derrière la caméra ce 9 octobre, l’ex-militaire Loïk Le Priol. Dans la vidéo, il se vante d’avoir « buté plus d’un mec là-bas ». StreetPress l’avait rencontré tout début mars en compagnie de sa copine Louise. Ensemble ils ont fondé la nouvelle marque de fringue à la mode à l’extrême droite, Babtou Solide Certifié. A l’époque il nous affirmait ne pas faire partie du GUD.
David et Gaël de Calais. Julien Rochedy, l’ex-FNJ. Et le général Piquemal.
Ce 9 octobre, un autre « Babtou solide certifié » également membre du mouvement étudiant d’extrême droite, est présent dans l’appartement d’Edouard Klein : Kleber Vidal.Sur Facebook et Instagram, le barbu bodybuildé, joue l’homme sandwich pour la marque de fringue et précise qu’on peut le contacter pour passer commande. Mediapart précise qu’aucune image ne le montre portant des coups.
Chez les Vidal, l’engagement à l’extrême droite radicale est une affaire de famille.Kleber et son frère Hugo auraient grenouillé dans l’entourage de pas mal de groupuscules radicaux comme le Renouveau Français et l’Action Française. Leur père, Marc Vidal, n’est pas en reste : il serait passé par le Grece et tient aujourd’hui la librairie« Les oies sauvages », à Pontault-Combault (77). Au catalogue,on trouve le gratin des auteurs antisémites : le collaborationniste Henry Coston, le dignitaire nazi Hermann Goering…
Le Priol en compagnie de Logan Djian puis de Kleber Vidal. Ce dernier fait l’homme-sandwich pour la marque Babtou solide. / Crédits : FB et Instagram
Le troisième larron impliqué dans ce passage à tabac, présenté par Le Priol comme « le patron de nous tous ici », est Logan Djian. Le jeune homme, au bras tatoué aux couleurs de la division SS Charlemagne, est passé par l’Oeuvre Française et les Jeunesses Nationalistes avant de prendre la tête du GUD à la suite d’Edouard Klein. Il est aussi mis en examen pour violence aggravée (link is external) à l’encontre de Caroline Fourest et des Femen à l’occasion d’une manif organisée par Civitas, un groupuscule catholique d’extrême droite. Il est par ailleurs le gérant du Crabe Tambour, le bar à la mode chez les « gentlemen fascistes ».
Les deux pilotes de l’affaire «Air Cocaïne» ont été remis en liberté ce jeudi et placés sous contrôle judiciaire. Pascal Fauret et Bruno Odos, qui avaient fui la République dominicaine fin octobre, avaient été placés en détention provisoire quelques jours après leur retour en France.
Ils devront désormais remettre leurs passeports aux autorités judiciaires et pointer une fois par semaine à la gendarmerie la plus proche de leur domicile, dans l’Isère pour Bruno Odos, et dans le Rhône pour Pascal Fauret.
Arrêtés en mars 2013 à l’aéroport de Saint-Domingue (République dominicaine) à bord d’un Falcone 50 au sein duquel près de 700 kilos de cocaïne avaient été retrouvés, les deux pilotes avaient été inculpés pour trafic de drogue. Tout comme un troisième pilote et leur unique passager, Pascal Fauret et Bruno Odos ont été condamnés par la justice dominicaine à 20 ans de prison en août 2015.
Pour s’évader du territoire dominicain, les deux hommes avaient été aidés par des membres du FN, Aymeric Chauprade et Pierre Malinowskiet par Christophe Naudin, un spécialiste de la sûreté aérienne, extradé de l’Egypte vers la République dominicaine début mars.
Poursuivie par des groupes militants hostiles, boycottée par la classe politique canadienne, Marine Le Pen n’a pas pu visiter d’entreprises. Même l’une de ses réservations hôtelières a été annulée devant la pression.
Ce devait être une escapade outre-Atlantique loin des médias. Soucieuse de se tenir loin des médias français, auxquels elle impute une partie de ses difficultés d’image auprès de la presse étrangère, Marine Le Pen ne s’est pas pour autant trouvée bien accueillie au Canada, où elle a prévu de passer six jours pour soigner sa stature internationale.
Boudée par les responsables locaux qui n’ont pas souhaité la rencontrer, la présidente du FN s’est attiré les foudres de l’opinion canadienne en attaquant la politique du gouvernement d’Ottawa dans la crise des migrants. Pire: talonnée par des groupes militants hostiles à l’extrême droite, Marine Le Pen a vu ses réservations hôtelières annulées d’office à Québec.
Dès l’arrivée de la fille de Jean Marie Le Pen vendredi, un groupe de militants antifascistes et de gauche radicale avaient préparé un comité d’accueil. Une ambiance tendue qui, semble-t-il, donne le ton de l’ensemblede ce séjour mouvementé.
Selon plusieurs médias canadiens, aucun représentant politique n’a accepté de s’entretenir avec la candidate à la présidentiellece week-end, malgré le programme annoncé par le FN. «Elle aurait bien aimé discuter d’immigration avec les politiciens québécois. Or, la majorité d’entre eux refuse de la rencontrer», écrivait samedi Radio Canada. Même fin de non-recevoir exprimée par le cabinet du premier ministre Couillard. Le parti de centre droit Coalition Avenir Québec a lui aussi été approché, mais a décliné l’invitation.
Même lorsque quelques militants souverainistes du Parti québécois ont souhaité tourner quelques images en compagnie de la présidente du FN, le président de leur parti s’est rapidement désolidarisé. Tout au long de son voyage, Marine Le Pen à multiplié les critiques à l’encontre de la classe politique canadienne.
Pour couronner le tout, Marine Le Pen n’a pas pu visiter d’entreprises, comme elle l’avait initialement prévu.Selon l’eurodéputée, le gouvernement Trudeau aurait fait annuler toutes ses visites d’entreprises, dont une chez Bombardier. Elle devait participer à ces rencontres en tant que membre de la délégation du commerce international du Parlement européen.
Mediapart s’est procuré neuf vidéos où l’on voit le chef du GUD à Paris, Logan Djian, agresser et violenter l’un des anciens responsables de ce groupuscule extrémiste.Mis en examen pour « violences aggravées », Logan Djian a vu sa détention provisoire levée contre une caution de 25 000 euros.
Des enquêteurs s’interrogent sur l’origine de cette somme, qui pourrait être liée à une société créée par Axel Loustau, trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, conseiller régional FN et responsable du FN dans les Hauts-de-Seine.
Ce sont des images qui pourraient être gênantes pour Marine Le Pen. Elles mettent en scène un proche du Front national et du trésorier de son micro-parti, Jeanne: il s’agit de Logan Djian, le chef du GUD à Paris (Groupe Union Défense), un groupuscule d’extrême droite violent. Dans neuf vidéos, que Mediapart s’est procurées, le leader du GUD passe à tabac et humilie, le 9 octobre 2015, avec quatre militants, l’un de ses anciens camarades, qui finira à l’hôpital.
La présence de Fabien Engelmann, maire FN d’Hayange en Moselle, à l’anniversaire d’un acteur porno gay amateur dans un établissement de nuit de Metz vendredi 11 mars n’est pas vraiment passée inaperçue. Dans un communiqué, l’association Couleurs Gaies, s’interroge sur la présence de l’élu frontiste à une soirée organisée dans une boîte gay messine.
Le maire FN d’Hayange, interrogé par LORACTU.fr, s’est indigné de l’exploitation de «photos privées et volées».«J’ai simplement été boire un verre avec des élus Front national après une réunion à Metz. Ce n’est d’ailleurs pas à l’Endroit mais à l’Appart que nous avons partagé un verre. Cet établissement n’est pas un bar homosexuel mais mixte qui diffuse de la musique électro et ouvert à tous» se justifie Fabien Engelmann. «Je suis contre l’homophobie mais aussi contre le mariage homosexuel qui donne le droit à l’adoption, ce n’est pas incompatible» poursuit-il.
Assurant «ne pas fêter l’anniversaire de ce jeune homme», l’élu Front national précise avoir «accepté de prendre une photo avec lui car c’est un sympathisant de la Manif pour Tous qui s’oppose au mariage gay». «Je suis un homme libre ! Je vais boire un verre où je veux et je prends des photos avec qui je veux» s’indigne M. Engelmann, attaquant l’association Couleurs Gaies qu’il qualifie de «lobby d’extrême gauche qui dessert la cause des homosexuels».
Une plainte envisagée par le maire FN
Une plainte pour atteinte à la vie privée est envisagée contre l’association, assure le maire qui ne comprend pas «comment on peut exploiter de simple selfies à des fins politiques et de publicité».
Les relations entre le maire FN d’Hayange et l’association Couleurs Gaies sont tendues depuis la victoire du parti à Hayange. Régulièrement attaqué sur son double langage sur l’homosexualité par l’association, le maire frontiste réplique que la structure est un «parti politique d’extrême gauche».
Marine Le Pen mettra le pied à Montréal aujourd’hui et y passera six jours au total. Elle se déplacera dimanche à Québec dans le cadre de la journée de la francophonie, où elle prendra la parole. Une autre conférence de presse est prévue mardi, dans un hôtel de Montréal.
La présidente du parti d’extrême droite rencontrera des politiciens fédéraux, nous a confié l’élu du Front national Sébastien Chenu, qui l’accompagne. Il n’a toutefois pas précisé de qui il s’agit : « ils ne nous ont pas donné l’autorisation de le dire ». En ce qui concerne une éventuelle rencontre avec des politiciens québécois, « c’est en construction », dit-il.
Le premier ministre Philippe Couillard ne la rencontrera pas, assure son cabinet. Le chef de l’opposition Pierre Karl Péladeau non plus. De passage à l’émission Gravel le matin, le député péquiste Bernard Drainville s’est déclaré surpris de cette visite. Il pense qu’elle n’a rien à faire ici.
« Elle devrait débarquer de l’avion et rembarquer illico, retourner chez elle. »— Bernard Drainville, député du Parti québécois
La Coalition avenir Québec a été approchée par le Front national pour une rencontre, mais le parti de François Legault a décliné. Quant au parti conservateur fédéral, il indique que sa chef Rona Ambrose ne rencontrera pas la politicienne controversée.
Aux élections présidentelles de 2012, les Français de Montréal ont voté à 6,8 % pour Marine Le Pen, doublant ainsi le score de son père Jean-Marie Le Pen en 2007.
La présidente du FN Marine Le Pen a été définitivement déboutée mardi d’une action en diffamation contre Le Canard Enchaîné, qui affirmait qu’elle aurait injurié des policiers en 2003 lors d’une soirée arrosée, selon une décision de la Cour de cassation consultée par l’AFP.
Dans une édition spéciale des « Dossiers du Canard Enchaîné » de juillet 2011, le journal satirique revenait sur l’incident qui aurait eu lieu dans la soirée du 20 février 2003, chez un ancien leader du GUD (Groupe union droit, une organisation étudiante d’extrême droite) dans le XVIe arrondissement de Paris.
Le Canard écrivait que c’était une Marine Le Pen « passablement éméchée » qui avait ouvert la porte aux policiers appelés pour tapage nocturne. Le journal faisait état d’injures à l’encontre des fonctionnaires, attribuées à Marine Le Pen ainsi que la phrase « il est plus facile de s’en prendre à de bons Français qu’aux bougnoules ».
L’article précisait ensuite que l’intéressée affirmait que « tout cela est totalement faux ». En première instance comme en appel, elle avait été déboutée, la justice ayant retenu la bonne foi du Canard enchaîné.
La présidente du parti d’extrême-droite avait formé un pourvoi, qui a été rejeté mardi par la Cour de cassation.
L’équipe de France 3 Poitou-Charentes n’en a pas cru ses oreilles. Alors qu’ils interviewaient des militants FN dans la Vienne lundi dernier, les journalistes ont demandé aux deux hommes de marcher côte à côte dans le but de tourner des plans d’illustration.
L’un des militants, Patrick Martinet, s’est alors laissé aller à quelques commentaires désobligeants. « Marchez pas trop vite pour qu’ils aient le temps de filmer correctement, cette bande de chiens », persifle-t-il. « Est-ce qu’on a le droit de leur donner une prime ou c’est eux qui nous en donnent une ?
Pour passer à la télé, c’est quand même gratuit, c’est dommage ! » Le militant FN pensait qu’il était trop loin pour que les journalistes l’entendent… mais il avait oublié que son acolyte portait un micro-cravate !
Une des journalistes a posté la vidéo compromettante sur Twitter avec le hashtag ironique #bandedechiens.
« Le FN montre à nouveau son vrai visage. Celui de la haine de l’autre, de la division et des discriminations assumées », c’est en ces termes que le mouvement des jeunes socialistes de l’Hérault s’indigne des propos « haineux et insultants » tagués sur les murs d’Alignant-du-Vent et qui seraient attribués au Front national.
Ces propos “Boulade mange boul ! Ici c’est FN” attaquent la vie privée et intime d’un colistier de Carole Delga, la présidente de la région LRMP et recouvrent de nombreux murs de la commune.
La victime, Geoffrey Boulade,est militant MJS et PS et aussi secrétaire de la section PS d’Alignan-du-Vent. « Nous apportons tout notre soutien à Geoffrey dans cette épreuve difficile, insiste l’ensemble des représentants du parti socialiste de l’Hérault et des jeunes de ce même parti. Le ou les auteurs de ces actes doivent faire l’objet d’une enquête policière et de poursuites pénales.
La démocratie impose de ne pas laisser passer une telle offense à la liberté individuelle et au respect de la vie privée des personnes. La République exige de réprimer sévèrement les ennemis de ses valeursintrinsèques que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. L’extrême droite n’a pas changé. La République, elle, doit être intransigeante face à ses ennemis. »
Geoffrey Boulade, la victime a déposé plainte à la gendarmerie de Pézenas.
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire contre David Rachline, sénateur maire FN de Fréjus. L’enquête vise des propos injurieux à l’encontre d’une sénatrice diffusés sur la page Facebook de l’élu.
L’affaire remonte au mois de juillet dernier lorsque David Rachline critique l’intervention de la sénatrice Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa sur la crise des migrants.
De nombreux internautes ont profité de la critique faite par le sénateur maire frontiste pour poster des commentaires très virulents. Parmi les commentaires violents, injurieux et dégradants, celui d’un internaute qui appelle même au viol de l’élue écologiste selon les éléments de la plainte enregistrée.
Des commentaires qui passent un temps inaperçus jusqu’au mois d’octobre. La ministre de la Justice Christiane Taubira interpelle l’élu frontiste au sénat. S’en suit une plainte déposée par Esther Benbassa.
Selon l’avocat de la sénatrice EELV, David Rachline n’a fait retirer les commentaires qu’après l’intervention de Christiane Taubira. C’est donc son inertie et sa complaisance qui sont en cause: le sénateur maire de Fréjus est directeur de publication de sa page Facebook, autrement dit, responsable des commentaires qui y sont écrits.
Une vague peut en cacher une autre. Épisodiques jusqu’à il y a quelques mois, les démissions se sont multipliées au sein de la fédération Flandre maritime du Front national, et sortent au grand jour. Démissionnaires et membres de la fédération mettent directement en cause la personnalité de Philippe Eymery.
« Ça va tomber en cascade », lâche Laurent Renaudin. Élu municipal à Grande-Synthe, il a attendu le lendemain des élections régionales pour officialiser sa démission de la fédération Flandre maritime du Front national, « pour ne pas faire de vague. Je m’y étais engagé auprès du Défi grand-synthois », explique-t-il.
Par respect pour la section, il a mis de côté ses griefs à l’encontre de Philippe Eymery, tête de liste pour le Nord aux régionales. L’ex-syndicaliste carté FN depuis 2011 a quitté la fédération, pas le parti. « J’attends qu’on me vire du FN », précise-t-il. Fabienne Bolle, conseillère grand-synthoise FN, lui a emboîté le pas. Le duo explique son choix par la personnalité de Philippe Eymery. « C’est un homme procédurier, qui n’aime pas le débat et fait le vide autour de lui. Son ambition prime. Il va reproduire le même schéma à la Région, ce sera dramatique », prédisait Laurent Renaudin avant le second tour.
Une vision partagée par Anita Ginko. Élue à Coudekerque-Branche, elle a quitté le FN, où elle était adhérente depuis 1989. L’élue est devenue militante active quand on est venu la chercher pour les municipales de 2014. « À partir de là, j’ai rencontré des adhérents et les dirigeants du FN, dont Philippe Eymery. » Très vite, elle a « été interpellée par le nombre de critiques dont il fait l’objet. Il est détesté… ». Son organisation décousue dérange aussi : « Il n’y a pas de planning des réunions. Nous recevons des mails : Demain soir, rendez-vous rue Oscar-Delille (le siège dunkerquois du FN, ndlr) ».
Sous couvert d’anonymat, des militants engagés décrivent des scènes ubuesques. « Philippe Eymery débarque chez nous à n’importe quel moment », y compris la nuit. Ils évoquent aussi des scènes d’humiliation, comme après le premier tour des Départementales, « toujours sous couvert de propos mal compris ».
« Il dit que nous sommes des fantômes, que les électeurs votent pour Marine. Dans son cas aussi alors ! », ajoute Anita Ginko. Cette année, en voulant savoir combien de candidats aux régionales de 2010 remettaient le couvert en 2015, elle a découvert que son nom figurait à la 44e place sur la liste il y a cinq ans… « Je n’étais pas au courant, je n’ai rien signé. »
Dépité, Laurent Renaudin ne mâche plus ses mots : « La fédération Flandre maritime est une branche pourrie dont nous souhaitons nous désolidariser ».
Comme les démissionnaires déclarés et à venir (certains annonceront leur départ en janvier, lors du conseil municipal de la commune où ils sont élus), il attendait beaucoup du passage de témoin à la tête de la fédération entre Philippe Eymery et Adrien Nave, fin août. Mais « Adrien Nave doit faire son compte-rendu tous les jours à Philippe Eymery. » D’où les démissions.
Il est élu, pourtant il ne siégera pas. Louis Aliot, le candidat FN arrivé deuxième en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (33,87%) lors du second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre, a annoncé en fin de soirée qu’il avait choisi de privilégier ses autres mandats.
Louis Aliot annonce qu’il ne siègera pas au conseil régional, préférant rester député européen et conseiller municipal. Cherchez l’erreur…
A l’issue du scrutin, le FN a obtenu 40 sièges sur 158 au sein du conseil régional. Louis Aliot est conseiller régional en Languedoc-Roussillon depuis 2010. Auparavant, il avait exercé ce mandat en Midi-Pyrénées, entre 1998 et 2010. Il est aussi député européen et conseiller municipal de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Egalement vice-président du Front national, il avait déjà fait part de ce choix. Sa déclaration de dimanche soir confirme cette intention. Il est néanmoins la cible de critiques de la part de Dominique Reynié, le candidat de la droite arrivé en troisième position (21,32%) en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
L’imposture FN : Louis Aliot ne siégera pas au Conseil régional. Il voulait simplement favoriser la réélection du PS. C’est fait.
Le mouvement grandit sur les réseaux sociaux. Lancé à l’initiative de militants et d’associations, le hashtag #PasDeJusticePasDeVoix connaît un grand succès… dans l’isoloir. Sur Twitter, de nombreux électeurs ont ainsi pris des photos de leurs bulletins, qu’ils ont remplacé par un mot où était inscrit le hashtag.
Si ces votes seront comptabilisés comme nuls, un bulletin blanc devant être vide ou comporter un papier blanc, ils n’en restent pas moins l’expression d’un mouvement d’ampleur. Un mouvement qui entend remettre en cause, notamment, le principe du front républicain. Au premier tour déjà, de nombreuses personnes avait prévenu qu‘elles ne soutiendraient pas le Parti socialiste, estimant que celui-ci avait trahi ses promesses de campagne après l’élection de François Hollande.
Des griefs regroupés cette semaine sous le hashtag #LeCopainPS, qui entendait mettre en lumière les contradictions entre les discours tenus par les ténors socialistes et les actions du gouvernement de Manuel Valls, notamment. Les musulmans stigmatisés Particulièrement visé par les internautes, l’attitude du gouvernement à l’égard de la population musulmane de France, stigmatisée par l’état d’urgence et les centaines de perquisitions décidées par le ministère de l’Intérieur.
#LeCopainPS C’est celui qui a ouvert les vannes du FN et qui te demande après d’y faire barrage…