
L’information a fait le tour des rédactions locales vendredi : une prof stagiaire de l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) de Lyon a été interpellée jeudi pour avoir envoyé des mails « faisant l’apologie du terrorisme » et menaçant des membres du personnel et des élèves « de religion catholique ».
C’est la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de Lyon qui a communiqué sur le sujet.
Sitôt mise en ligne, la fachosphère s’est empressée de reprendre cette information pour mettre en accusation, une fois de plus, d’éventuels musulmans. Sauf que nous apprenions dès le lendemain que cette future prof se déclare elle-même catholique.
Des mails envoyés depuis l’université Lyon 1
Les enquêteurs n’arrivent pas à remonter jusqu’à l’expéditeur du mail. Mais ils ont établi que les mails ont été envoyés d’une machine de l’université Lyon 1 dont dépend l’ESPE.
Le 5 janvier, un cinquième mail est envoyé. Là, les enquêteurs parviennent à remonter jusqu’à un ordinateur de la bibliothèque des sciences du campus de la Doua à Villeurbanne.
Après l’ordinateur, les enquêteurs identifient l’utilisateur, en l’occurrence une prof stagiaire de l’ESPE de 24 ans.
Précisons que l’ESPE est située sur le plateau de la Croix-Rousse (Lyon 4e) alors que la plupart des locaux de Lyon 1 se trouvent sur le campus de la Doua à Villeurbanne.
Convoquée à l’hôtel de police jeudi 21 janvier, la future prof est interpellée puis placée en garde à vue. Elle reconnaît immédiatement les faits.
La prof stagiaire est elle-même catholique
La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) décide de communiquer sur le sujet.
Après un premier élément de synthèse envoyé vendredi à toutes les rédactions lyonnaises, les enquêteurs donnent des précisions aux journalistes qui les contactent.
Dans la dépêche AFP (via Actu.Orange), la prof stagiaire de 24 ans est décrite par une source policière comme étant « originaire de La Réunion (…) » et « en difficulté dans sa formation d’enseignante ».
Les explications de la jeune femme sont « confuses pour expliquer ses messages » qui font tous référence à des menaces d’attentats et à des groupes djihadistes.
Dans son édition de samedi, le Progrès (article payant) raconte que « ses motivations laissent les enquêteurs sans voix ». Car, explique le quotidien, la prof stagiaire est « catholique elle-même » :
« La jeune femme âgée de 24 ans a expliqué qu’elle avait agi pour montrer que les personnes de religion catholique étaient menacées ».
Rue 89