Au lendemain de l’incendie dramatique de Pantin où un homme de 58 ans a péri dans son appartement, les habitants de la résidence du 8, rue Auger sont encore sous le choc. Le sinistre a fait d’autres victimes : une jeune femme de 23 ans est toujours dans un état critique après avoir respiré des fumées toxiques, une femme de 85 ans, qui a été évacuée par la grande échelle, est plus légèrement blessée.

Les résidents de cette copropriété en parfait état ont tous le sentiment de l’avoir échappé belle. « Nous n’avons pas entendu de bruit ni senti d’odeur suspecte », indique Malik, un rescapé. Ils n’ont même pas perçu l’alarme. « C’est mon fils qui l’a déclenchée », explique Céleste Lopes, l’ancienne gardienne qui vit au rez-de-chaussée.
Les occupants de l’immeuble ne tarissent pas d’éloges sur le groupe de jeunes « de la cité d’en face » qui ont volé à leur secours. « Ils sont montés dans les étages en criant au feu, ils ont frappé aux portes et ont aidé les gens à sortir. Ils nous ont sauvés », martèle Malik.
« Sans eux, il y aurait eu plus de morts »
Dans la confusion, samedi après-midi, la police a d’abord cru que ces jeunes gens étaient venus mettre le feu. Des témoins les avaient vus escalader la grille d’enceinte et s’engouffrer dans l’immeuble, puis en ressortir à toute vitesse (en fait chassés par les fumées).
Ils se sont fait interpeller une cinquantaine de mètres plus loin. Malik qui venait d’être secouru par ces jeunes gens, a tenté d’expliquer la méprise. « Mais ils étaient déjà maîtrisés par la police qui me disait de ne pas m’en mêler », raconte-t-il. Finalement le quiproquo a été levé, et les garçons relâchés. Malik sait seulement que ses sauveurs habitent l’îlot Scandicci, une cité difficile de Pantin. « Ce sont des jeunes héroïques, sans eux il y aurait eu plus de morts », insiste-t-il.
L’origine de ce feu particulièrement violent est toujours inconnue, même si la piste accidentelle est privilégiée. Samedi à 17 heures, lorsque les pompiers interviennent, ils n’arrivent pas à ouvrir la porte du studio du 2e étage d’où sont parties les flammes. Quand enfin ils y parviennent, ils découvrent un corps complètement carbonisé appuyé contre la porte d’entrée.
Le Parisien