Racisme d’Etat : «la vie d’un noir américain vaut-elle celle d’un blanc ?»

De la Guerre de Sécession aux protestations actuelles contre les violences policières, en passant par Rosa Parks, Martin Luther King et Barack Obama, le sort des des esclaves venus d’Afrique et de leurs descendants est au cœur de l’élection présidentielle du 8 novembre.

cause d’une simple histoire de couleur de peau, l’arrivée à la Maison-Blanche d’Obama, en 2008, a été un symbole d’une force extraordinaire. Les cas innombrables de violences policières touchant toujours des Afro-Américains prouvent que les symboles ne suffisent pas toujours à changer la réalité des choses. « Black lives matter », dit le slogan forgé en 2013, après l’une de ces affaires. Trois ans plus tard, après d’autres morts, des manifestants continuent de défiler pour rappeler que « les vies noires comptent » à un pays qui semble avoir du mal à l’admettre. L’obsédante « question noire » est une vieille affaire aux Etats-Unis. La plupart des Européens ignorent à quel point son histoire a été brutale.

Elle prend racine dans ce que, par euphémisme, Jefferson, un des pères de l’indépendance, appelait « l’institution particulière ». L’esclavage est pratiqué massivement par les Etats du Sud et, pour ne pas se les aliéner, la Constitution adoptée en 1787, qui prétend célébrer la liberté et l’égalité, n’ose pas le supprimer. Durant tout le XIXe siècle, le fossé se creuse entre une Amérique du Nord-Est qui s’industrialise et les régions dont l’économie de plantation – tabac, et surtout coton – repose sur la main-d’œuvre servile.

La rupture a lieu en 1860 quand Lincoln, un républicain qui a fait campagne sur le thème de l’abolition, se fait élire à la Maison-Blanche. Sept puis onze Etats du Sud se retirent de la fédération pour former les « Etats confédérés d’Amérique », un nouveau pays qui entre en guerre avec celui qu’il vient de quitter. C’est la guerre de Sécession (1860-1865), sanglante, meurtrière, qui se termine par la victoire écrasante du Nord et la réalisation d’une promesse : en 1865 le 13e amendement abolit l’esclavage. Sortis des chaînes, 4 millions d’êtres humains pensent qu’ils vont enfin devenir des citoyens à part entière d’un pays où on les a installés de force.

Racisme d’Etat

Pendant une petite décennie, la période dite de « la Reconstruction », ils ont pu y croire. Les premières élections auxquelles les Noirs participent, massivement, portent au pouvoir des élus de couleur. L’idée est insupportable aux anciens maîtres. Dès que l’occupation par les armées du Nord cesse, en 1877, le vieux Sud met en place un effrayant racisme d’Etat qui vise à rappeler à chacun quelle est sa place dans la société. C’est le temps de la ségrégation. Elle a une face institutionnalisée, avec ses lois qui tracent partout, dans les bus, les écoles, les toilettes et même les cimetières une ligne de séparation entre « white » et « colored ».

Elle a aussi une face retorse. Le 15e amendement interdit spécifiquement que quiconque soit exclu du vote en fonction « de sa race ». Les Etats du Sud le bafouent par tous les moyens. Soit ils utilisent la ruse, en imposant par exemple aux électeurs noirs des tests d’alphabétisation, délibérément infaisables, dont les Blancs sont dispensés. Soit ils utilisent l’intimidation physique.

Dans ce monde, la violence est l’arme constante des dominants. Quand elle n’est pas le fait du Klu Klux Klan – il disparaît dans les années 1870 mais ressuscite dans les années 1920 –, elle est pratiquée par des foules entières, qui estiment de leur droit de se faire justice soi-même. Des années 1880 aux années 1950, environ 4.000 Noirs, hommes, adolescents, sont victimes de lynchages, c’est-à-dire qu’ils sont brûlés, torturés à mort ou encore pendus lors de cérémonies publiques auxquelles les foules blanches se pressent, le plus souvent en famille. Un quart de ces exécutions sont motivées par des accusations, fondées ou infondées, d’agressions sexuelles envers des femmes blanches.

La loi et les faits

Dès la fin du XIXe siècle, par centaines de milliers, les Noirs quittent ces terres de malheur pour tenter leur chance dans les grandes villes industrielles du Nord comme Chicago ou Detroit. Ils y découvrent les emplois sous-payés et les ghettos d’un monde où l’exclusion ne passe pas par la loi, mais par l’économie. Le racisme ne s’arrête pas, en effet, aux frontières du Sud. Comment oublier que la Cour suprême fédérale elle-même a pu, dans un arrêt de 1896, approuver la ségrégation ? Comment oublier que l’armée américaine, qui est entrée dans deux guerres mondiales au nom de la justice et du droit, était une armée dans laquelle les soldats noirs n’étaient armés que par exception, parce qu’on avait peur de ce qu’ils pouvaient faire avec un fusil ?

Depuis toujours, des militants courageux ont lutté pour abattre ces murs d’injustice. Il faut attendre les combats éclatants des années 1950-1960 – Rosa Parks, qui refuse de se lever devant un Blanc dans un bus de l’Alabama ou l’immense « marche pour les droits civiques », conduite par Martin Luther King, qui aboutit à Washington en 1963 – pour que les pouvoirs publics se décident à agir. En 1964, le Civil Rights Act, signé par le président Johnson, déclare illégale toute discrimination. Plus d’un demi-siècle plus tard, l’actualité prouve que les faits ont du mal à suivre la loi.

L’Obs

Le Musée du Quai Branly apprend aux enfants que certains esclaves avaient une vie « agréable »

Un livret pour enfants du Musée du Quai Branly commence avec plusieurs paragraphes douteux affirmant que certains esclaves avaient des vies « agréables » et que le Civil Rights Act de 1964 a marqué « la fin de la discrimination raciale » aux Etats-Unis. Certains invités du vernissage outrés parlent de révisionnisme. 

La grande institution parisienne Musée du Quai Branly vient d’inaugurer ‘The Color Line’, une exposition très ambitieuse sur l’Histoire des Afro-Américains. Bien que certaines parties du projet puissent paraître trop « timides » et peu menaçantes compte tenu de la gravité des sujets qu’elles abordent, on ne peut nier le travail considérable du commissaire d’exposition et de son équipe.

Des artistes Afro-Americains notables sont inclus, tels que Archibald John Motley, Junior et des artistes plus jeunes comme Hank Willis Thomas, Mickalene Thomas et Ellen Gallagher. L’exposition comprend également de nombreux documents d’archives au sujet de l’esclavage, de la ségrégation, de certaines parties du mouvement des droits civiques, et bien plus.

Cependant, l’élément le plus douteux du projet semble être un livret pédagogique destiné aux enfants, distribué gratuitement à l’événement. Dès les premiers paragraphes, il est question des vies « agréables » de certains esclaves. L’introduction du livret affirme également que le Civil Rights Act de 1964 marque « la fin de la discrimination raciale » aux Etats-Unis (!), ignorant de facto le racisme institutionnel qui sévit toujours aux Etats-Unis.

Le texte fait également appel à un vieil argument selon lequel les esclaves « avaient été vendus par des Africains à des Européens ». Nous savons aujourd’hui qu’un tel argument est anachronique et simpliste: à l’époque il n’était pas question « d’Africains » en Afrique ou de « noirs », et encore moins de « noirs vendant d’autres noirs ».Ces constructions de langage européennes ne s’appliquaient pas en Afrique durant la traite et ceux qui ont vendu des esclaves aux Européens ne se voyaient pas comme « vendant leurs frères et soeurs noirs ».

Ces précisions sont importantes car les affirmations douteuses contenues dans le livret du Musée du Quai Branli font écho à des arguments communément utilisés pour nuancer la responsabilité des Européens dans la traite des esclaves, et pour minimiser les horreurs de l’esclavage, de la ségrégation et du racisme institutionnel. Certains invités du vernissage de l’exposition considèrent qu’il est irresponsable d’enseigner de telles affirmations à des enfants, à plus forte raison dans le cadre d’un projet qui prétend mettre en lumière les combats des Afro-Américains.

Afro Punk

USA : Une Texane réduit 2 Mexicaines en esclavage pendant 14 ans en leur récitant la Bible

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Olga Murra a retenu deux femmes chez elle durant plus d’une décennie. Elle répétait à ces deux mexicaines qu’elles risquaient d’être tuées par les services d’immigration si elles lui désobéissaient.

Et les mensonges de la Texane ne s’arrêtaient pas là. Pendant 14 ans, la femme de 64 ans les persuadait qu’elle était la «voix de Dieu», leur lisant même des versets de la Bible pendant qu’elles nettoyaient des maisons, parfois sept jours par semaine.

Jusqu’à 50 ans de prison

Les deux Mexicaines dormaient par terre, devaient demander l’autorisation d’aller aux toilettes et n’étaient nourries que d’eau et de pain. Elles ne voyaient jamais la couleur de l’argent récolté par les ménages qu’elles faisaient dans «trois à quatre maisons par jour».

Olga Murra aurait fait entrer les deux Mexicaines, âgées de 21 et 33 ans au moment des faits, avec elle en revenant du Mexique. La semaine dernière, elle a été inculpée pour «travail forcé» et «hébergement d’étranger en situation illégale». Son procès aura lieu en novembre. Elle risque jusqu’à 50 ans de prison.

Direct Matin

Des « esclaves » nord-coréens en plein cœur de l’Europe

La Corée du Nord aurait envoyé des milliers de travailleurs en tant qu’« esclaves d’Etat » dans des pays de l’Union européenne. Le régime contrôlerait ces ouvriers en laissant planer des menaces sur leur familles restées au pays.

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L’esclavage aboli en Europe ? Ce n’est pas ce qu’affirme une ONG de défense des droit de l’homme. Selon elle, plusieurs pays européens se rendraient coupable d’un tel crime en signant des accords avec la Corée du Nord lui permettant d’envoyer des travailleurs qui reverserait la plus grande partie de leur salaire à l’Etat de Kim Jong-Un.

Dans un rapport présenté ce mercredi en partenariat avec le centre LeidenAsia , l’ONG Alliance européenne pour les droits de l’Homme en Corée du Nord (EAHRNK) affirme que la Corée du Nord a envoyé des centaines, voire des milliers, de personnes travailler en tant qu’ « esclaves d’Etat » dans des pays de l’Union européenne, particulièrement en Pologne.

Des conditions proches de l’esclavage

Ces Nord-Coréens travaillent 10 à 12 heures par jour, six jours par semaine, mais ils reversent jusqu’à 90% de leurs salaires à leur Etat, selon l’ONG britannique. Les Nord-Coréens n’ont pas de contrats de travail en bonne et due forme, pas de fiches de salaires, ils doivent remettre leurs passeports et voient leurs déplacements limités, indique l’ONG. Ils sont maintenus sous surveillance et doivent participer à des séances d’éducation idéologique.

Mais selon le syndicat polonais Solidarnosc cité par un reportage d’Arte , qui pointe du doigt cette dérive notamment dans le port de Gdansk, ces travailleurs seraient bien soumis à un contrat. Selon le célèbre syndicat, c’est à l’Etat ainsi qu’aux entreprises qui utilisent cette main d’oeuvre de prendre leurs responsabilités.

Dans quels pays se trouvent ces travailleurs ?

La majeure partie d’entre eux sont employés sur des chantiers navals, sur des chantiers du bâtiment et dans des fermes en Pologne. L’ambassade de Corée du Nord à Varsovie a démenti que ces travailleurs se voient confisquer leur salaire. « Tout ça est absurde », a dit un fonctionnaire de l’ambassade. « Personne ne leur prend (leurs salaires), ils travaillent et gagnent leur argent ». Des Nord-Coréens travaillent également dans des usines textiles à Malte, ou dans d’autres pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et les Pays-Bas, selon l’ONG.

Dans un rapport rendu public l’an dernier, les Nations unies estimaient à plus de 50.000 le nombre de Nord-Coréens travaillant à l’étranger. La majeure partie d’entre eux travaillent en Russie et en Chine. D’autres sont employés dans des pays d’Afrique et sur des chantiers du bâtiment au Moyen-Orient, notamment au Qatar où près de 1.800 nord-coréens prépareraient les installations pour la Coupe du monde de football 2022.

L’Echos

Prostitution: la nouvelle traite des noires

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Venues du Nigeria, ces femmes pensaient trouver l’eldorado à paris. Elles sont réduites en esclavage.

Ce matin est le premier du reste de sa misérable vie. Diana* vient d’atterrir en France. Elle a 18 ans, le gris de Paris l’émerveille. Elle se dit qu’elle a eu raison de quitter la pauvreté de Benin City, sa ville natale, immense et violente, dans le sud du Nigeria. Elle va devenir étudiante, la femme qui l’accompagne le lui a promis. « J’ai juré que je rembourserais le prix de mon passage en Europe sans savoir combien et en pensant que cela incluait le coût de mes études », explique Diana. Le taxi longe un grand boulevard, Barbès, le quartier de Château- Rouge, la rue des Poissonniers, une petite Afrique où les boutiques ressemblent à celle que son oncle tient au pays.

Soudain, tout s’assombrit. Diana se souvient de la minuscule chambre d’hôtel, du verrou qui se ferme et du premier mot de français qu’elle comprend : prostitution. Le jour se lève et ses rêves s’écroulent. La bienfaitrice devient la « mama », une mère maquerelle qui lui réclame 60 000 euros, le coût de son voyage en enfer. Au début, la mama suit sa « fille » sur le trottoir : c’est elle qui parle aux clients. « Je ne savais pas encore dire “20 euros la passe, 100 euros la nuit”. Alors elle traduisait », raconte Diana. La mama a deux alliés, une barre de fer et le « juju ». La magie noire est la clef de voûte de ce commerce humain transnational en pleine expansion. Quelques jours avant leur départ du Nigeria, la mama avait conduit Diana et d’autres jeunes filles dans la maison d’un sorcier, le « jujuman ».

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5 mai 1889. La France expose fièrement ses «nègres», Kanaks et Annamites à l’Expo universelle

Les Français se précipitent pour visiter le village indigène reconstitué sous la tour Eiffel.

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Le 5 mai 1889, quelque quatre cents Africains et Asiatiques prennent possession du Champ-de-Mars. Ce n’est pas une manif de sans-papiers avant la lettre, ni une réunion de rappeurs, mais les habitants du village indigène de l’Exposition universelle dont l’ouverture officielle est pour le lendemain. Attraction phare de l’Exposition, ces Africains, Kanaks et Annamites ont l’immense honneur (!) d’être les habitants du premier « village indigène » organisé dans le cadre d’une « exhibition ethnologique ». Plusieurs expositions précédentes en Europe et en Amérique ont déjà montré de petits groupes.

Le Point

Jacques, esclave pendant 30 ans, Gérard, son maître condamné à du sursis

Dans les Cévennes, une famille d’agriculteurs faisait travailler gratuitement un homme, allant jusqu’à lui ponctionner ses prestations sociales. Le mari a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.

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Un matelas en mousse moisie. Un toit en tôle. Des murs et un sol en planches. Une ampoule au plafond. Et un tas graisseux de haillons pour seule garde-robe. C’est dans ce taudis de 3 mètres sur 3, sans eau ni chauffage, que Jacques passait ses nuits. Il avait 42 ans quand il s’est pour la première fois couché sur ce grabat humide ; il y a dormi jusqu’à ses 71 ans, sans draps, sans rien, avec pour seul compagnon un vieux réveille-matin, détail sordide, quand on sait que Jacques vivait ici, sur le terrain de la famille André, pour travailler chaque jour de l’année, du matin au soir. Il ne s’agissait donc pas de traînailler au lit… Quand il est parti d’ici, après trente ans de labeur, le dos de Jacques formait presque une équerre. Son compte en banque, lui, affichait une platitude totale : 1,48 euro d’économies. Le reste avait disparu dans la poche du couple André.

A Saint-Florent-sur-Auzonnet, le village cévenol dans lequel cette histoire d’esclavage moderne s’est écrite durant toutes ces années, personne n’a réalisé que Jacques, un brave gars simple et sans malice, était exploité par Gérard André.

La tranquille exploitation de cet homme va s’interrompre en mars 2014 : pour la seconde fois, Jacques est hospitalisé, il souffre d’un œdème pulmonaire. Paul-Michel Gaultier, un voisin,  va lui rendre visite. Jacques lui confie alors ce curieux secret : «Il ne faut pas que je dise que je vis dans la petite maison en bois.» Intrigué, le voisin décide d’aller voir cette maison en l’absence des André. «En découvrant ce taudis, j’ai compris que j’avais fait une grave erreur d’appréciation sur mes voisins : je n’avais pas affaire à la famille Groseille mais aux Thénardier. J’ai vomi en rentrant chez moi.»

Entre-temps, à l’hôpital, Jacques est interrogé sur sa situation administrative. Ne parvenant à obtenir aucune réponse claire, notamment sur ses revenus, une autre assistante sociale, celle de l’hôpital, commence à suspecter un vrai problème concernant ce patient squelettique qui a englouti trois plateaux-repas dès son arrivée. Un signalement est transmis au procureur. L’enquête va révéler que le RSA et la petite pension d’invalidité de Jacques sont retirés chaque mois, en liquide, par les André.

«Pendant trente ans, ils ont utilisé leur procuration pour ponctionner tous les revenus de Jacques, soit environ 850 euros par mois, tout en laissant un euro pour ne pas clôturer le compte, détaille Lionel Marzials, avocat de la victime. Pendant toutes ces années, Jacques n’a touché aucun salaire, et n’a pas fait un seul acte d’achat. Tous ses courriers administratifs ainsi que ses papiers d’identité étaient détenus par le couple André

Face aux gendarmes, Gérard André, 76 ans, ne se démonte pas. Non, la cabane n’est pas insalubre. D’ailleurs, il s’agit «d’une dépendance». De toute manière, c’est «mieux que sous un pont». L’hygiène ? Jacques n’avait qu’à faire ses besoins dans le jardin, «naturellement», «comme dans l’ancien temps».

Libe

Inde : La police découvre une « ferme à bébés »

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Selon le Times of India, c’est la police de Madhya Pradesh, en Inde, qui a découvert ce qui n’est autre qu’un centre de revente et d’échange d’enfants. Situé dans le district de Gwalior, un hôpital privé se « fournissait » auprès de parents d’enfants non désirés. Et les revendait ensuite à des couples en manque de progéniture.

Les enfants étaient nés de relations interdites, voire de viols, a expliqué la police. Ce que la presse locale nomme « la ferme à bébés » contenait 30 lits. La police a pu sauver deux bébés, tandis que trois autres venaient d’être vendus. Cinq personnes ont été arrêtées, dont le directeur qui n’a pu expliquer la provenance des deux nourrissons découverts. Les personnes interpellées sont poursuivies pour  achat et esclavage d’êtres humains, commerce d’esclaves et ventes de mineurs dans un but de prostitution.

La technique étaient semble-t-il rodée: lorsqu’une jeune femme enceinte ou ses parents venaient à l’hôpital en vue de l’accouchement, les docteurs de la « ferme à bébés » tentaient de les convaincre d’abandonner l’enfant en échange d’un accouchement discret, a expliqué un enquêteur. Comble de l’atroce, un couple qui avait deux garçons n’a pas hésité à échanger l’un d’eux contre une fille.

RTBF

Au Brésil, une photo réveille le fantôme de la fracture sociale et raciale

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Les manifestations contre le gouvernement de Dilma Rousseff mobilisent surtout les classes moyennes et supérieures. Un cliché d’un couple de manifestants blancs aisés suivi de sa nounou noire souligne le fossé social et racial toujours en vigueur dans le pays.

La question raciale et sociale au Brésil s’est invitée dans les manifestations réclamant la chute du gouvernement de Dilma Rousseff. Une photo qui a fait le tour des réseaux sociaux au Brésil a illustré la persistance de ce fossé: celle d’un couple en route pour une manifestation anti-Dilma Rousseff, paré d’un T-shirt aux couleurs du drapeau brésilien. Et à son côté, la domestique, noire, vêtue d’un uniforme blanc, conduisant la poussette des deux bébés du couple.

Une photo parlante, partagée des millions de fois

Prise le 13 mars à Ipanema, l’un des quartiers les plus riches de Rio de Janeiro, par le photographe du Correio Braziliense Joao Valadares, la photo a été partagée des milliers de fois sur Facebook et a donné lieu à de nombreux détournements. Beaucoup y ont vu la perpétuation de clichés historiques témoignant de la discrimination raciale et sociale toujours en vigueur au Brésil, pays qui a été le dernier du continent à mettre fin à l’esclavage, en 1888.

Le père de famille photographié s’est défendu sur sa page Facebook en expliquant qu’il gagnait honnêtement sa vie et que sa nounou était payée au-dessus de la moyenne. Interrogée par le journal O Globo la nounou s’est de son côté dite heureuse de son travail, partisane de l’opposition et embarrassée d’avoir été utilisée comme icône de la ségrégation sociale.

Pour autant, « la photo de la nounou en uniforme blanc promenant des bébés blancs est typique des quartiers aisés de Rio ou de Sao Paulo », relève la correspondante du site portugais Publico. Si le cliché d’Ipanema a tant ému, assure l’historienne Maria Helena Machado à Publico, c’est qu’il met en avant un type de représentation hiérarchique datant de l’époque de l’esclavage illustrée par la différence vestimentaire de la domestique noire et sa façon de marcher derrière le couple blanc.

Les classes moyennes supérieures largement représentées dans les manifestations

Cette image met en évidence la composition sociale des défilés qui exigent la démission de la présidente: dans le plus grand rassemblement anti-Rousseff, à Sao Paulo, le 13 mars, la moitié des manifestants ont déclaré gagner cinq à 20 fois le salaire minimum; 77% d’entre eux s’identifiaient comme blancs et 77% avaient des diplômes universitaires, selon l’institut de sondages Datafolha.

Or, la moitié de la population brésilienne est noire ou métisse, et « la proportion de Brésiliens ayant eu accès à l’éducation supérieure est très faible », souligne pour L’Express Walter Nique Franz, doctorant à l’université Paris I.

Longtemps l’un des pays les plus inégalitaires au monde, le Brésil a vu 40 millions de citoyens sortir de l’extrême pauvreté, en 13 ans de pouvoir du parti de Lula et de Dilma Roussef, grâce à des programmes sociaux, mais aussi à un cycle économique favorable. Mais le fossé racial et social persiste: en 2012, selon la BBC, le revenu moyen d’un travailleur blanc dans six grandes villes du Brésil était de 2237 reais par mois mais de 1255 reais pour une personne d’origine africaine.

Les trois quarts des 10% plus pauvres de la population brésilienne sont des Noirs. Enfin, rappelle Walter Nique Franz, « seuls un dixième des candidats aux législatives de 2014 étaient noirs et moins de 5% ont été élus ». La politique de discrimination positive à l’université mise en place par le gouvernement a toutefois nettement fait progresser la part des noirs et métis à l’université.

Manifestation en soutien à Lula et Rousseff sur l'avenue Paulista à Sao Paulo, le 18 mars 2016.

Manifestation en soutien à Lula et Rousseff sur l’avenue Paulista à Sao Paulo, le 18 mars 2016.

Reuters/Paulo Whitaker

L’Express

Gérard condamné pour avoir réduit en esclavage et spolié un homme durant 30 ans

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Sans salaire, ses prestations sociales détournées, ses comptes vidés, la victime habitait dans un taudis de 12 m2 pendant une trentaine d’années.

L’enquête des gendarmes a révélé des faits particulièrement sordides. Durant trente ans, un homme, aujourd’hui âgé de 72 ans, a travaillé dans une ferme de Saint-Florent-sur-Auzonnet, au Nord d’Alès, sans recevoir de salaire. Ses courriers administratifs et ses pièces d’identité étaient détenus par les propriétaires, à qui il avait confié une procuration de ses comptes bancaires à son arrivée en 1985.

Les conditions de vie de ce qu’il convient d’appeler un esclave, sont « atroces ». L’homme vivait dans une cabane, « un taudis fait de planches et de tôles, sans eau courante ni chauffage. » Une unique ampoule éclaire “l’habitation” de quatre mètres sur trois.

« Il s’agit d’un cas d’esclavagisme moderne »

Fin 2013, la victime tombe gravement malade. Elle contracte un œdème pulmonaire. C’est à la suite de son hospitalisation, et à son arrivée dans une maison de retraite en février 2014 que sa situation financière intrigue. Il apparaît que sa pension versée par la Carsat, le RSA et l’argent sur son livret A sont prélevés par le couple de Thénardier moderne.

Ce vendredi, Gérard, 77 ans, était jugé au tribunal correctionnel d’Alès. Le patron se défend : « Je lui ai rendu service. Il me donnait la main pour les petits travaux : nourrir les bêtes, couper du bois… Je lui ai fourni la famille qu’il n’a jamais eue. Il vivait dans une « dépendance » et ne voulait jamais sortir ».

« Travail clandestin pendant trente ans »

Me Lionel Marzials, dans les intérêts de la victime, estime que « les faits sont révoltants. On est dans un dossier d’esclavage moderne. Ce n’est pas la petite maison dans la prairie. Pendant trente ans, la victime s’est occupée du potager, des animaux, de divers travaux, a signé une procuration qui a permis à cette famille de prélever 52 000 € en sept ans. On serait en droit d’exiger 370 000 € pour le travail clandestin sur trente ans. » Et le conseil de réclamer la somme forfaitaire de 185 000 € de réparation.

Au final, Gérard est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, 1 000 € d’amende et devra verser 185 000 € de dommages et intérêts à la victime. Le dossier est loin d’être clos puisque son domaine pourrait faire l’objet d’une saisie immobilière.

Midi Libre

 

Au Soudan du Sud, les combattants autorisés « à violer les femmes en guise de salaire »

2015_07_afr_south_sudan_dsc_5478_resize Un rapport de l’ONU révèle des faits sordides : outre l’arme du viol, les bourreaux n’hésitent pas à brûler vives et à découper en morceaux leurs victimes

La situation au Soudan du Sud est des plus inquiétantes. Un rapport de l’ONU publié vendredi révèle que des combattants alliés au gouvernement avaient été autorisés « à violer les femmes en guise de salaire ». Et ce au nom du principe : « Faites ce que vous pouvez et prenez ce que vous voulez ».

« Il s’agit d’une situation des droits de l’Homme parmi les plus horribles dans le monde, avec une utilisation massive du viol comme instrument de terreur et comme arme de guerre », a déclaré le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Il précise :

« L’échelle et le type de violences sexuelles – qui sont principalement le fait des forces gouvernementales SPLA (Armée populaire de libération du Soudan, ndlr) et des milices qui leur sont affiliées – sont décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs, tout comme l’attitude – presque désinvolte mais calculée – de ceux qui ont massacré les civils et détruit des biens et des moyens de subsistance ».

Le rapport contient des témoignages sur des civils soupçonnés de soutenir l’opposition, y compris des enfants et des personnes handicapées, qui ont été assassinés, brûlés vifs, asphyxiés dans des conteneurs, tués par balle, pendus à des arbres ou découpés en morceaux.

Sud Ouest

Nestlé est poursuivi en justice pour utilisation d’enfants esclaves en Afrique

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Le plus grand producteur alimentaire du monde Nestlé vient d’être poursuivi suite aux allégations selon lesquelles il a utilisé des enfants-esclaves pour récolter le cacao en Côte-d’Ivoire.

La Cour suprême américaine a rejeté l’appel de Nestlé et deux autres sociétés suite aux plaintes déposées à la Haute Cour en Décembre 2014, selon Reuters.

Les plaignants, originaire du Mali, disent que les entreprises ont aidé et encouragé les violations des droits de l’homme à travers l’achat de cacao en Côte-d’Ivoire. Les entreprises auraient été au courant du problème de l’esclavage des enfants dans la région et continuaient à fournir une assistance financière aux agriculteurs locaux pour obtenir le produit le moins cher.

Citant un rapport du Département américain du Travail parrainé depuis Juillet 2015, il ya 2,12 millions d’enfants travailleurs en Côte d’Ivoire et au Ghana, employés dans la production de cacao, une forte augmentation d’environ 1 million.

Independent

Hubert condamné à trois ans de prison pour avoir prostitué 2 742 fois sa compagne

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Dans le box, Hubert, 54 ans s’appuie sur la rambarde comme au comptoir. L’autre main, figée sur son front qu’il plisse à l’écoute du récit accablant de la présidente du tribunal qu’il a pourtant reconnu.

« Madame a remis aux gendarmes cinq agendas dans lesquels étaient mentionnés les rendez-vous que vous fixiez pour elle par SMS depuis 2011 », commence la présidente qui comptabilise 2 742 passes sur une période de quatre ans. Des prestations -70 € la fellation, 100 € le rapport sexuel de 45 minutes et jusqu’à 500 € pour une nuit entière- à raison de deux à cinq passes par jour, qui pouvaient rapporter jusqu’à 1 500 euros par semaine.

« Nous allions dans un club libertin, et quelques fois au bois, à Ferrières-en-Brie. Mais un jour, il m’a demandé de me prostituer parce qu’il venait de perdre son travail et qu’il avait des dettes.

Au début j’ai accepté mais très vite j’ai voulu tout arrêter », témoigne-t-elle timidement.

Jocelyne raconte : « Déjà pour le libertinage, il me forçait, il me serrait fort les poignets et me disait qu’il fallait que je sois gentille », se justifie Jocelyne qui a glissé du libertinage à la prostitution en quelques mois sous l’emprise de son compagnon.

Et elle déroule. Les vêtements qu’il la forçait à acheter et à porter, les teintures capillaires rose, turquoise, violet imposées, la perte de poids forcée jusqu’à maigrir de 23 kg, l’interdiction de parler de son activité à sa fille aînée ou à quiconque, de conduire, d’avoir un téléphone portable… Et tout aurait sûrement continué si leur fils de cinq ans n’avait pas lâché quelques bribes de ce qui se déroulait à la maison à l’école en septembre dernier.

Car au proxénétisme, il faut ajouter que durant les passes de sa compagne, Hubert attendait avec son fils dans la voiture. « Les clients auditionnés racontent avoir croisé le petit garçon et le compagnon de madame », insiste l’avocate de Jocelyne qui rappelle « les passes imposées alors que madame était enceinte de leur fils »

Il a été condamné ce mardi soir à trois ans de prison dont un an de sursis mise à l’épreuve par le tribunal correctionnel de Meaux.

Le Parisien

Monique jugée pour avoir exploité une salariée déficiente mentale et détourné ses économies

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Sur le banc des prévenus, Monique, une Châteaurenardaise de 71 ans à la mise élégante. L’ancienne propriétaire d’une auberge sur la route de Noves, à Saint-Rémy-de-Provence, comparaissait hier pour abus de faiblesse sur personne vulnérable. À côté d’elle, Josette*, une petite dame au dos voûté, couverte d’un poncho de laine, âgée de 59 ans. Dont plus de 30 passés auprès de cette famille d’hôteliers-restaurateurs.

La procédure judiciaire démarre un matin d’août 2007, lorsqu’une employée en intérim à l’auberge se présente à la gendarmerie pour dénoncer des maltraitances. Elle décrit Josette comme une bonne à tout faire, qui n’a ni jour de repos, ni salaire, et qui est logée dans un cabanon dans le jardin. Les gendarmes constatent une partie des faits. Devant eux, Josette confirme. Les expertises concluent à une « légère insuffisance mentale » qui en fait « une personne vulnérable« .

« On n’y met même pas des animaux »

L’intérimaire qui a dénoncé parle aussi d’insultes lancées par la patronne : « Tu vas morfler« , « langue de p…« . Josette vit dans une cabane installée dans le jardin. « Un abri de jardin de 2 m sur 2, sans électricité. Ce n’est pas fait pour garder quelqu’un. On n’y met même pas des animaux. .

Le président note aussi ce chèque de 20 000 €, « cadeau » de Josette à… la fille de Monique. Ainsi qu’une assurance-vie. Son bénéficiaire ? « C’était aussi votre fille« , note le président. « C’était un placement« , plaide l’hôtelière.

La Provence