Le Washington Post critique la «paranoïa collective» de la France face à l’Islam

Le quotidien déplore que la dernière édition de Charlie Hebdo soit devenue l’expression de la «paranoïa française» envers l’Islam. Pour le Washington Post, le journal satirique accuse les «musulmans ordinaires» d’être responsables du terrorisme.

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L’édito de Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, aura réussi à faire parler de lui et à s’attirer des critiques même chez ses confrères américains. Dans son édition du 5 avril, le célèbre quotidien américain analysait le dernier edito du journal satirique, et critiquait ce qu’il considère comme un grossier amalgame nourrissant la «paranoïa collective» en France.

Charlie Hebdo, à travers son dernier éditorial, pointe du doigt l’ensemble de la communauté de confession musulmane, à travers plusieurs personnages, dont Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques à Oxford, analyse le Washington Post.

Reprenant chaque point de l’édito, le quotidien souligne que Tariq Ramadan est présenté comme une tête de turc, étant accusé de participer à une islamisation rampante à travers ses conférences en France, consistant, selon Charlie Hebdo, à dissuader les étudiants, «futurs journalistes ou élus locaux», de se montrer critiques envers l’Islam.

Selon Charlie, décrypte avec ironie le Washington Post, le rôle de l’islamologue ne serait pas de «se saisir d’une Kalachnikov et de tirer sur des journalistes», ni de «fabriquer des bombes utilisées dans un aéroport». Plus pernicieuse, sa mission consisterait plutôt à mettre à mal la «laïcité» des gens pour qu’ils n’osent plus critiquer l’Islam, de peur d’être taxés d’islamophobie.

Outre Tariq Ramadan, le quotidien américain rappelle également que Charlie Hebdo voit dans les individus anonymes du quotidien une menace : une femme voilée et un boulanger musulmans sont là pour mettre les gens mal à l’aise dans la rue et les «empêche[r] d’acheter des croque-monsieur gorgés de porc et des baguettes jambon beurre, des droits nationaux de naissance». Des personnages qui forcent les Français «à s’adapter, comme le demande Tariq Ramadan».

Ajoutées aux propos des intellectuels français (Alain Finkielkraut, et Michel Houellebecq en particulier), qui selon le Washington Post surfent sur cette vague anti-islamique, ce sont toutes ces considérations et visions apocalyptiques de l’Islam qui nourriraient la paranoïa française.

RT

Pour Charlie Hebdo, Tariq Ramadan et les femmes voilées sont complices du terrorisme

Dans son dernier édito publié sur Charlie Hebdo, le dessinateur Riss assimile directement le travail de Tariq Ramadan, le port du voile et la pratique religieuse de l’islam à un vaste projet dont le terrorisme ne serait que la partie émergée.

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Le dernier édito de Riss dans Charlie Hebdo est passé inaperçu dans la presse française. Alors que la Une de l’hebdomadaire satirique sur Stromae, qui avait été jugée choquante sur les réseaux sociaux, a été très diffusée, en revanche aucun article, billet, éditorial ou chronique de la presse française n’a été consacré au dernier édito du dessinateur.

Et pourtant, la charge éditoriale est violente : le journal satirique établit en effet une continuité directe entre le terrorisme des attentats de Bruxelles, les conférences de l’intellectuel suisse Tariq Ramadan, le port du voile par des musulmanes, jusqu’au…. boulanger barbu qui ne vend plus de sandwichs au jambon !

Tariq Ramadan, la femme voilée et le … boulanger barbu

«Tariq Ramadan ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction et ne confectionnera jamais de bombes destinées à des halls d’aéroport. D’autres le feront à sa place. Ce n’est pas son rôle. Le sien, sous prétexte de débattre, est de dissuader ses interlocuteurs de critiquer sa religion (…)

Pourquoi critiquer encore le port du voile et heurter ces femmes dignes en les montrant du doigt ? Taisons-nous, regardons ailleurs, fuyons les polémiques et les esclandres de rue. Leur rôle, même si elles ne se rendent pas compte qu’elles en jouent un, ne va pas au-delà (…)

Le boulanger qui a remplacé le précédent, parti à la retraite, fait de bons croissants. Il est aimable et a toujours un sourire pour le client. Il est parfaitement intégré au quartier, sa longue barbe et son petit cal sur le front qui indiquent sa grande piété ne gênent pas sa clientèle, qui apprécie aussi ses sandwichs à midi.

Ceux qu’il propose sont très bons, même s’il n’y en a désormais plus aucun au jambon de pays ou aux rillettes (…) On s’y fera. Comme le prêche Tariq Ramadan, on s’adaptera. Le rôle de ce boulanger travailleur est ainsi rempli.»

Zaman

Quand Pierre Bergé associé a Yves Saint Laurent introduisait le voile dans la mode

Photos tirées de revues de mode des années 70, dont L’OFFICIEL DE LA MODE.

En 1966, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé fondent Saint Laurent rive gauche, le prêt à porter de luxe, selon la formule suivante : modèles dessinés par le créateur, réalisés par un industriel extérieur, et diffusés dans un réseau de boutiques franchisées.

Wikipédia

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Actions anti-islam: deux identitaires armés d’extrême droite arrêtés à Molenbeek

Une trentaine de personnes ont mené de courtes actions à Dilbeek, Molenbeek-Saint-Jean et Bruxelles samedi matin.

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Selon la RTBF, la police aurait interpellé deux militants d’extrême droite qui se trouvaient dans une voiture à proximité de la place communale. Les deux individus étaient en possession d’armes prohibées et de cocktails molotov.

Les manifestants anti-islam se sont rassemblées au centre culturel Westrand, dans la commune brabançonne de Dilbeek. Ils se sont ensuite rendus à Molenbeek, où ils ont brandi une banderole et ont scandé des slogans. Après un quart d’heure, le groupe s’est dirigé vers l’Atomium.

Cette action survient alors que la manifestation annoncée par le groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire ce samedi à Molenbeek a été annulée. Le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a en effet annoncé qu’un « arrêté d’interdiction de manifestation sur le territoire régional a été officiellement pris ce vendredi ».

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Selon des chercheurs americains, la laïcité à la française favoriserait la radicalisation

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Les valeurs politiques et culturelles françaises jouent paradoxalement un rôle clé dans la radicalisation islamiste, affirment deux chercheurs aux États-Unis qui ont étudié la mouvance extrémiste sunnite autour du monde.

Les récents attentats de Bruxelles, précédés de ceux de Paris en janvier et novembre 2015, « illustrent une vérité troublante : le danger que posent les djihadistes est plus grand en France et en Belgique que dans le reste de l’Europe », écrivent William McCants et Christopher Meserole de la Brookings Institution, un prestigieux centre d’études américain.

De fait, « aussi bizarre que cela puisse paraître, quatre des cinq pays enregistrant les plus forts taux de radicalisation dans le monde sont francophones, dont les deux premiers en Europe », relèvent ces deux chercheurs dans un article intitulé « The French Connection », publié jeudi dans la revue Foreign Affairs.

Les deux auteurs ont étudié le contexte d’origine des étrangers ayant basculé dans le jihadisme, pour aboutir à cette conclusion « surprenante » : le premier facteur n’est pas qu’ils viennent d’un pays riche ou non ou d’un pays éduqué ou non; le premier facteur n’est pas non plus qu’ils soient eux-mêmes riches ou non, qu’ils aient un bon accès à l’internet ou pas. Le premier facteur est selon eux qu’ils proviennent d’un pays francophone ou qui a eu le français comme langue nationale.

L’explication qu’ils avancent se résume en trois mots : la « culture politique française ».

Laïcité plus « virulente »

« L’approche française de la laïcité est plus incisive que, disons, l’approche britannique. La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays européens à bannir le voile dans les écoles publiques » , notent MM. McCants et Meserole.

Les deux chercheurs affirment se fonder sur les nombres de djihadistes rapportés à la population musulmane des pays observés. Ainsi, disent-ils, « par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie Saoudite ».

Auteur de l’ouvrage « The ISIS Apocalypse » sur le groupe Etat islamique, William McCants est un spécialiste reconnu du monde islamique au sein du Center for Middle East Policy, spécialisé dans l’implication des États-Unis dans cette région. Il conseille d’autre part le département d’État américain sur les questions d’extrémisme religieux.

Face à ce cocktail mêlant culture politique française, urbanisation et chômage des jeunes, William McCants et Christopher Meserole concèdent en être réduits à une « conjecture » qu’ils développent ainsi :

« Nous supposons que lorsqu’il existe de fortes proportions de jeunes sans emploi, certains d’entre eux sont voués à la délinquance. S’ils vivent dans des grandes villes, ils ont davantage d’occasions de rencontrer des gens ayant embrassé une doctrine radicale. Et quand ces villes sont dans des pays francophones ayant une conception virulente de la laïcité, alors l’extrémisme sunnite apparaît plus séduisant ».

La Presse

Comment reconnaître un vrai «expert» antiterroriste, florilège

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Depuis les attentats de Bruxelles, ils investissent les différents plateaux télé ou radio pour livrer une expertise sans faille sur le terrorisme, analyser comme personne les motivations des djihadistes, balancer des informations exclusives sur les enquêtes en cours. Et combler le vide.

On a choisi de retenir quelques noms bien connus comme Thibault de Montbrial (avocat et expert), Mohamed Sifaoui (journaliste et expert), Claude Moniquet (ex-agent de la DGSE et expert), Pierre Martinet (ex-agent de la DGSE et expert), Roland Jacquard (consultant et expert) et Jean-Paul Ney (journaliste et expert).

Comment savoir reconnaître un véritable expert d’un imposteur? Voici quelques caractéristiques précises pour cerner leur profil:

1. L’expert antiterroriste veut que vous ne ratiez aucune de ses apparitions télé.

2. L’expert antiterroriste a des informations exclusives… qui sont parfois des intox.

Thibault de Montbrial, qui partage (malgré lui) quelques intox, a retweeté ce hoax d’un compte proche de la fachosphère. En réalité, la RTBF n’a jamais écrit que Salah Abdeslam avait assisté à l’enterrement de son frère.

Régulièrement invité sur I24News, Jean-Paul Ney a balancé mardi le nom d’un prétendu suspect sur son compte Facebook. En réalité, il s’agissait de fausses accusations. Cet «expert» est d’ailleurs poursuivi par le parquet de Paris pour avoir fait fuiter d’autres noms lors des attentats contre Charlie Hebdo.

3. L’expert antiterroriste l’avait dit bien avant les autres.

3. L'expert antiterroriste l'avait dit bien avant les autres.

4. L’expert antiterroriste se félicite d’avoir été le premier à le dire.

4. L'expert antiterroriste se félicite d'avoir été le premier à le dire.

5. L’expert antiterroriste est le seul à pouvoir dire tout et son contraire.

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Caroline Fourest réclame 15 000 euros à un blogueur qui l’a qualifiée de «désinformatrice»

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Le fondateur du site Panamza est attaqué par Caroline Fourest pour «diffamation publique». La journaliste demande 15 000 euros pour «préjudice morale» à Hicham Hamza, qui l’avait traitée de «désinformatrice» dans l’un de ses articles.

Le début du procès avait lieu ce mardi 22 mars. Le responsable de Panamza explique sur sa page Facebook s’être «présenté à la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris» pour «répondre de l’accusation de « diffamation publique » envers Caroline Fourest». Le blogueur explique que, dans un article de 2013, il «révélai[t] son altération d’un témoignage relatif à l’arrestation – par la police américaine – d’agents du Mossad, le 11 septembre 2001.»

Caroline Fourest ne se serait pas déplacée à l’audience. Par le biais de son avocat, elle réclame 15 000 euros de dédommagement en raison du «préjudice moral» qu’elle dit avoir subi. Le verdict sera rendu avant l’été.

Le fondateur de Panamza explique se trouver dans plusieurs affaires judiciaires : contre l’émission Envoyé Spécial sur France 2, contre Caroline Fourest, et «dans l’attente de la décision du Parquet de Paris (sous tutelle du ministère de la Justice) qui [l]’a fait mettre en garde à vue» pour avoir diffusé une photo choc de l’intérieur du Bataclan après les attentats. Il a même recours à un appel aux dons sur son site pour couvrir ses frais de procédure.

RT France

Jérôme Jamin «L’extrême droite influence les partis traditionnels»

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Le professeur belge Jérôme Jamin explique comment les mouvements populistes profitent de la crise des réfugiés et la présence de l’Islam en Europe pour gagner du terrain sans pour autant proposer des solutions valables

Dimanche dernier, l’Alternative für Deutschland (AfD), populiste et d’extrême droite, a fait une percée dans des élections régionales. Début mars, c’était Notre Slovaquie du néofasciste Marian Koleba qui est entré au parlement de Bratislava.

En Finlande, Les Vrais Finnois sont entrés au gouvernement l’année dernière. Les partis d’extrême droite gagnent en effet inexorablement du terrain. Jérôme Jamin, professeur de Science politique à l’Université de Liège, et auteur de L’Extrême droite en Europe (Bruxelles, Bruylant, 2016), décortique le phénomène.

Le Temps: L’extrême droite devient de plus en plus fréquentable en Europe, non?

Jérôme Jamin: On définit un parti d’extrême droite à partir d’au moins trois critères. Premièrement: la croyance fondamentale dans l’inégalité entre les peuples, les cultures, les races et les civilisations et le sentiment que ces inégalités sont une bonne chose, parce qu’elles sont naturelles, et qu’à ce titre, elles ne doivent en aucun cas être altérées. Deuxièmement: le nationalisme est brandi comme un outil pour protéger un peuple supérieur contre des ennemis intérieurs et extérieurs. Enfin, pour atteindre ses objectifs, un parti d’extrême droite tolère l’usage de méthodes radicales pour arriver à ses fins jugées justes, incontestables et indispensables.

– Quelles sont les formations qui incarnent ces critères?

– Jobbik en Hongrie, Aube dorée en Grèce, le British National Party au Royaume-Uni et la Ligue du Nord en Italie rencontrent sans ambiguïté ces critères. La situation est plus complexe avec le Front national français ou le Parti de la liberté autrichien qui ont opéré des changements au niveau du discours. Il en va de même pour des partis qui peuvent avoir une rhétorique très agressive contre l’immigration et l’islam sans avoir historiquement des liens avec le fascisme des années 1930, comme l’Union démocratique du centre en Suisse ou le Parti de la liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas.

– L’extrême droite n’influence-t-elle pas aussi les partis traditionnels?

– C’est réciproque. Depuis déjà pas mal d’années, les partis traditionnels s’emparent de thèmes qui étaient dans les années 1980 exclusivement du ressort de l’extrême droite: immigration, mythe de l’invasion de l’Europe, insécurité et chômage. Je pense surtout au lien en termes de causalité. Plus récemment, les partis traditionnels se sont également emparés de la question de l’islam. Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas parler de ces sujets. Je souligne simplement qu’ils sont devenus banals dans le débat public et ils ne suscitent plus l’indignation.
Le Temps

Converti à l’islam, cet ancien catholique demande le statut d’apatride

Dans le contexte d’opposition entre ceux qui sont en faveur de la déchéance de nationalité et ceux qui y sont opposés, Thomas Marchal a choisi d’ouvrir une troisième voie.

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Ce natif de Rodez, âgé de vingt-trois ans, a en effet pris la décision, il y a deux semaines, de solliciter auprès des pouvoirs publics l’apatridie, afin de rompre avec son pays et, plus globalement, avec un système dans lequel il ne trouve pas sa place, sans que sa démarche trouve son origine dans une quelconque rancœur. «Je suis né en France, j’aime le peuple français mais la francophonie ne constitue pas l’ensemble de mon identité, qui est bien plus grande que ça», explique-t-il.

Ce sentiment, le jeune homme, aux questionnements constants («déjà tout petit, je m’interrogeais sur le but de la vie, sur la mort»), en a réellement pris conscience lors de sa conversion religieuse, qui l’a vu passer d’une «tradition chrétienne mais sans conviction» à l’islam. «Le Coran a pour moi apporté des réponses, il y a plusieurs siècles», explique-t-il. Se sentant aujourd’hui victime d’un «manque de tolérance» et d’une certaine incompréhension, y compris de la part de certains de ses proches, celui qui a passé quatre mois dans les geôles marocaines au début de l’année 2015, après avoir été soupçonné de préparer des attentats terroristes, et avant d’être innocenté, recherche aujourd’hui «le bien-être intérieur», grandement lié, selon lui, à une absence d’appartenance à une nation en particulier. «J’aimerais être un citoyen du monde entier et que l’on puisse tous vivre en paix», lâche-t-il.

«Il faut revenir à des choses plus simples, plus essentielles, et pour moi, les notions de nationalité et de frontière n’ont plus de valeur. C’est pour ça qu’en tant que musulman, j’ai envie de vivre à La Mecque ou à Médine mais que j’aimerais également, par la suite, aller à Jérusalem.»

La Depeche

L’ex-porte-parole des Républicains s’en prend au Grand Journal qui «défend le voile»

Invitée dans On n’est pas couché pour promouvoir son livre #Je suis Marianne, Lydia Guirous a expliqué que les médias, notamment l’émission de Maïtena Biraben, promouvaient le port du voile.

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Évincée il y a quelques jours du poste de porte-parole des Républicains, Lydia Guirous a insisté à plusieurs reprises, samedi soir dans On n’est pas couché (France 2), sur sa liberté de ton retrouvée. Mais les chroniqueurs ont, quant à eux, préféré mettre en évidence la langue de bois de Madame Guirous lorsqu’il s’agissait de parler de politique.

Pour évoquer la laïcité, en revanche, Lydia Guirous était plus prolixe, n’hésitant pas à critiquer notamment Le Grand Journal de Canal+ qui accorde, selon elle, trop de place aux femmes musulmanes voilées. En s’appuyant sur le livre de Lydia Guirous avec un regard critique, la journaliste et chroniqueuse Léa Salamé déclame ainsi: «Vous avez des certitudes sur ce que doit être la laïcité et vous les assénez. Et vous assénez donc à travers ce livre-là […] que Madame Maïtena Biraben doit apporter ses excuses parce que toutes les semaines dans Le Grand Journal, il y a un sujet qui défend le voile».

Et l’invitée de commenter: «Je n’aime pas l’image que donnent les médias de la femme musulmane, systématiquement voilée. Et oui, au Grand Journal, notamment après les attentats du 13 novembre, ils ont invité une étudiante, qui représentait une association d’étudiants musulmans. Et bien, c’était pas une étudiante dévoilée, c’était une étudiante musulmane absolument voilée. Je trouve que ça donne une image déplorable.»

https://dailymotion.com/video/x3lnhgv

Au-delà de cette critique, la présence de Lydia Guirous a suscité des réactions. Que ce soit sur le plateau, où les chroniqueurs ont difficilement caché leur agacement après la lecture du livre, ou même sur Twitter. Les internautes ont ainsi été parfois très virulents en découvrant la séquence.

Le Figaro

 

Record d’audience sur Arte pour le documentaire consacré à Jésus et l’islam

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Gros succès pour la série documentaire d’Arte consacrée aux premiers temps de l’islam et à la place de Jésus dans le Coran. « Arte se réjouit de l’accueil réservé hier soir à Jésus et l’islam, une série documentaire en 7 épisodes réalisée par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur – déjà coauteurs de trois séries sur le christianisme – dont le premier épisode diffusé en prime time a réalisé une excellente audience, en réunissant 1 156 000 téléspectateurs, soit 4,3% de part d’audience », a ainsi indiqué la chaîne franco-allemande dans un communiqué ce mercredi. « Il s’agit de la quatrième meilleure audience en nombre de téléspectateurs de l’année pour un prime time du mardi. »

Lors de cette première soirée dédiée à la série documentaire – les deux autres auront lieu ce mercredi à 23h00 et jeudi à 22h25 –, la chaîne a également réalisée une belle performance globale, réunissant en moyenne 858 000 téléspectateurs, soit 3,9% de part d’audience.

Pour mener à bien leur enquête, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont fait appel à près de trente spécialistes internationaux, notamment plusieurs chercheurs de tradition musulmane. « Avec eux, nous explorons en sept épisodes la prédication de Mahomet en nous appuyant essentiellement sur le Coran et sur la littérature de la tradition musulmane », peut-on ainsi lire dans le communiqué diffusé par Arte.

Une enquête d’envergure qui permet, selon Gérard Mordillat, d‘affronter « justement ce mur de l’ignorance que veulent toujours construire de plus en plus épais tous les fondamentalistes du monde. Qu’ils soient musulmans, catholiques, juifs, etc… On veut toujours que l’intelligence soit, par nature, ennemie de la foi. »

Revoir les 3 premiers épisodes

Jésus et l’islam (1/7)

https://www.youtube.com/watch?v=lCNZ2ce3vIA

Jésus et l’islam (2/7)

https://www.youtube.com/watch?v=Kxi5UKwjGYw

Jésus et l’islam (3/7)

https://www.youtube.com/watch?v=2Mau0JDhv4Q

L’Express

On dénombre au moins trente-cinq attaques islamophobes depuis le 13 novembre

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Depuis les attentats du 13 novembre, trente-cinq actes racistes à l’encontre des musulmans ont été dénombrés dans le pays, selon un bilan de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA).

Son président, Gilles Clavreul, indique à Libération que sept agressions physiques sont à déplorer, dont une particulièrement violente sur une femme voilée à Marseille. Les 28 autres faits consistent en des dégradations de lieux de culte et des menaces (nous en avions recensés certains dans cet article).

Le bilan de la DILCRA se rapproche de celui de l’Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (34 actes en dix jours). La DILCRA relève que si les faits constatés depuis le 13 novembre sont en hausse par rapport à la moyenne, ils sont en nette baisse comparés aux 116 actes relevés dans les 14 jours qui avaient suivi l’attentat contre Charlie Hebdo.

Une amélioration relative qui peut notamment s’expliquer, selon Gilles Clavreul, par «la protection des lieux de culte par la police».

Libération

« Moi, le Coran, je m’en tape » les jihadistes sont attirés par l’ultraviolence, pas par l’islam

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« Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle », confie à l’AFP Peter Harling, du groupe de réflexion International crisis Group (ICG). « En fait ceux qui ont la culture musulmane la plus solide sont les moins susceptibles de se ranger du côté de l’EI ».

Un policier spécialisé a confié à l’AFP que, pendant un interrogatoire, un apprenti-jihadiste lui avait déclaré: « Moi, le Coran, je m’en tape. Ce qui m’intéresse, c’est le jihad ». Cette thèse de l’instrumentalisation de l’islam par des jeunes jusqu’au-boutistes en quête d’un idéal violent est également défendue par le politologue spécialiste de l’islam Olivier Roy, qui dans une tribune intitulée « Le jihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste », explique que « Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle ».

« Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam mais de l’islamisation de la radicalité ». Les chefs du groupe État islamique, parmi lesquels figurent des anciens des services secrets irakiens de l’ère Saddam Hussein, ont compris comment canaliser et utiliser cette violence.

« C’est un mouvement très flexible, qui peut récupérer tout un tas de dynamiques », ajoute Peter Harling. « Il se passe d’un soubassement idéologique solide et parvient à représenter beaucoup de choses très différentes pour beaucoup de gens très différents ».

RTL

Perquisitions abusives, arrestations injustifiées : les abus de l’état d’urgence

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Mickaël, 27 ans, regardait un film d’action dans le TGV Marseille-Rennes, vendredi 20 novembre, en compagnie d’un autre homme. Mal lui en a pris, selon Sud-Ouest : en gare de Massy (Essonne), la police évacue le train et lui saute dessus pour l’arrêter. Des passagers auraient trouvé suspects son comportement et son aspect : le jeune homme est barbu et il portait des gants. Choqué, il a été libéré au bout de quatre heures.

Cette histoire n’est qu’un exemple des nombreux cas relevés cette semaine par la presse locale : la France est en état d’urgence. Un état administratif qui donne aux forces de l’ordre de larges moyens d’action. Mais aussi un état collectif prompt à l’emballement.

Une fillette de 6 ans blessée

Autre histoire édifiante, celle que raconte La Voix du Nord sur ce jeune homme, dont le père de 67 ans a été interpellé manu militari, mardi 17 novembre, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sophiane avait accompagné son père à la préfecture la veille pour une démarche administrative. Les forces de l’ordre l’auraient alors repéré prenant des photos, ce qu’il dément. Résultat : la police enfonce la porte du domicile familial, fouille l’appartement de fond en comble, et arrête son père, qui passe la nuit en garde à vue.

A Quévrechain, dans le Nord, Fatima et sa fille ont subi une brusque perquisition de nuit au motif qu’un homme, que les autorités suspectaient de détenir des armes de guerre, avait habité dans la maison par le passé. La jeune fille raconte les lasers dans l’appartement, la porte qui vole en éclats, sa mère de 43 ans menottée… pour une perquisition qui n’a rien donné.

Les victimes des bavures sont parfois très jeunes et impressionnables : à Nice (Alpes-Maritimes), une petite fille de 6 ans a été blessée par des éclats au cou, lors d’une perquisition jeudi. A 4 h 30 du matin, les policiers d’élite du RAID enfoncent la porte de l’appartement familial, plaquent le père au sol. Les voisins évoquent des tirs dans les serrures, que la police dément, mais c’est bien par des éclats de bois qu’a été blessée la fillette, touchée alors qu’elle dormait dans la chambre d’à côté. Et le tout pour rien : la police s’est trompée de porte, elle visait en fait le voisin. Hospitalisée, la petite fille n’a rien de grave et la police a reconnu une « erreur rare ».

Le musicien Ibrahim Maalouf retenu sans motif

Ibrahim Maalouf, trompettiste français renommé, qui a rendu un hommage aux victimes des attentats sur le plateau du « Grand Journal » de Canal+ le 16 novembre, a raconté au site spécialisé Clique avoir été retenu plusieurs heures par des policiers, gare du Nord à Paris, avant de monter dans un train Eurostar pour Londres.

Le natif de Beyrouth (Liban) aurait alors appris que son passeport avait fait l’objet d’un signalement auprès de l’organisme de coopération policière Interpol. Papiers confisqués, interrogatoire… Une fois relâché, il raconte sur son compte Facebook sa mésaventure relayée aussitôt sur Le Parisien, qui impute la responsabilité à la douane au lieu de la police. Le musicien prend ensuite son train, avant d’être invité à en descendre par « trois agents de la douane », fâchés d’avoir été associés à l’épisode. S’il dit comprendre l’attitude de la police face au signalement d’Interpol (dont il ne saisit pas la raison), Ibrahim Maalouf reproche aux douaniers d’avoir « dépassé les limites en [le] traitant comme un terroriste potentiel devant tout un wagon juste parce qu’un journaliste a écrit par erreur qu’ils [l]’avaient arrêté ».

« Acharnement contre un lieu sacré »

Les riverains de la mosquée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), eux, sont scandalisés par l’état du bâtiment laissé par la police après sa perquisition musclée, dans la nuit du 16 au 17 novembre. Un des responsables de la mosquée a assuré avoir proposé les clés à la police, qui a refusé, « préférant forcer la porte ». Un adjoint au maire d’Aubervilliers, Sofienne Karroumi, a posté sur sa page Facebook des photos des dégradations subies par le lieu de culte, qu’il qualifie d« acharnement contre un lieu sacré ».

Ces personnes pourront-elles obtenir réparation ? En théorie, elles peuvent porter plainte pour violation de domicile et voie de fait, sans garantie, bien entendu, d’obtenir réparation. Il est même possible, si les dommages causés ont été reconnus par la police, d’invoquer la responsabilité de l’Etat, et d’adresser les factures au ministère. Dans certains cas, les forces de police ou les préfectures ont déjà indiqué qu’elles indemniseraient les personnes concernées.

Le Monde