Le rabbin de la Grande Synagogue de Paris a soutenu l’interdiction du Burkini

Un rabbin de Paris a défendu les interdictions municipales controversées en France sur le port en public du maillot de bain qui recouvre complètement le corps connu sous le nom burkini.

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Moshe Sebbag, le rabbin de la Grande Synagogue de Paris, a déclaré au JTA mardi qu’il soutenait en principe les arrêtés adoptés plus tôt ce mois-ci par 15 municipalités françaises, y compris les célèbres Cannes, contre le port du burkini alors que le Premier ministre français Manuel Valls déclarait la semaine dernière que le burkini faisait partie d’un « projet politique » pour perpétuer l’asservissement des femmes.

« C’est un sujet complexe et les deux parties ont des arguments convaincants », a précisé Sebbag dans une interview. Alors que l’Etat français est un « pays laïc avec la liberté de religion », a-t-il expliqué les maires en question « ont compris que cela ne concernait pas la liberté des femmes à s’habiller modestement mais que c’était une déclaration sur qui régnera demain », a analysé Sebbag.

« Ils comprennent aujourd’hui qu’il y a une guerre de religion, une prise de contrôle de l’establishment laïc de la République française, c’est cela qu’ils trouvent inacceptables », a déclaré Sebbag. Interrogé pour savoir s’il est d’accord avec les interdictions du burkini, il a répondu : « Oui, parce que vous voyez que mettre [un burkini] n’est pas innocent, cela envoie un message ».

Le soutien de Sebbag à l’interdiction du port du burkini fait suite à la critique de cette interdiction par certains Juifs de gauche, y compris par l’Union juive française pour la paix – une organisation qui soutient le boycott d’Israël et dont le co-président, Pierre Stamboul, s’oppose à l’immigration juive en Israël qu’il considère comme une forme de « colonisation de la Palestine ». 

Son groupe dans un communiqué la semaine dernière a qualifié les interdictions du port du burkini de « racistes envers les Musulmans » et potentiellement dommageables pour les communautés juives. Le groupe a condamné « le silence des chefs religieux chrétiens et juifs en particulier ».

« l’interdiction du Burkini n’a pas d’effet sur la population juive »

Sebbag est persuadé que l’interdiction du burkini n’aura pas d’effet sur la population juive locale, où a-t-il dit que les femmes qui le jugent impudique de porter un maillot de bain « trouvent d’autres solutions » à la question que le port d’un habit ressemblant au burkini.

En France et à Paris en particulier, certaines communautés juives organisent des horaires destinés seulement aux femmes seulement des heures avec les gérants de la piscine, où les femmes juives nagent habituellement avec maillots de bain typique – généralement un maillot de bain une pièce et des bonnets.

En Israël, de nombreuses femmes juives pratiquantes portent un maillot de bain robe lorsqu’elles fréquentent des plages réservées aux femmes. Son ourlet se terminant au-dessus du genou, il est plus révélateur que les burkini, qui sont généralement portés avec des leggings de natation et du tissu recouvrant la tête.

Time Of Israel

Jean-Marc Ayrault : la polémique sur le burkini «a dégradé l’image» de la France

Invité de France 24, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a envoyé mardi un « message de mobilisation » à ses ambassadeurs, réunis à Paris pour la semaine qui leur est consacrée jusqu’au 2 septembre. Il est notamment revenu sur le Brexit, les menaces qui pèsent sur l’Europe et la polémique sur le burkini, avant d’appeler à une solution diplomatique en Syrie.

Boursorama

Le tribunal administratif de Nice suspend l’arrêté «anti-burkini» de Cannes

L’arrêté anti burkini de Fréjus (FN) a été suspendu


Après Nice, c’est autour de la commune de Roquebrune cap Martin de suspendre son arrêté anti Burkini


L’arrêté anti-burkini pris par la ville de Cannes a été suspendu ce mardi par les juges du tribunal administratif de Nice, selon informations recueillies par le service police-justice de France Info.

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Cette décision intervient quatre jours après que le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative, a suspendu l’arrêté anti-burkini pris par Villeneuve Loubet, dans les Alpes-Maritimes.

Une trentaine de communes côtières avaient pris cet arrêté interdisant le port de ce maillot de bain couvrant le corps et la tête, mais pour le Conseil d’Etat, cet arrêté porte « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales ».

France Tv

 

L’ONU épingle les arrêtés anti Burkini qui favorisent la stigmatisation des musulmanes

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a salué mardi la décision prise par la justice française de mettre un coup d’arrêt à l’interdiction du burkini, estimant que les arrêtés pris contre cette tenue vestimentaire alimentaient la « stigmatisation » des musulmans.

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« Ces décrets n’améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent au contraire à alimenter l’intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes », a indiqué le bureau de Haut-Commissaire dans un communiqué.

« Les codes vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir », a-t-il encore jugé.

D’après l’agence onusienne, selon les standards internationaux des droits de l’Homme, les limites à la liberté de toute personne de manifester sa religion ou ses convictions, y compris par le choix de tenues vestimentaires, « ne sont autorisées que dans des circonstances très limitées, y compris pour la protection de la sécurité publique, l’ordre public, la santé publique ou la morale ».

De plus, en vertu du droit international des droits de l’Homme, les mesures adoptées au nom de l’ordre public doivent être appropriées, nécessaires et proportionnées, rappelle le communiqué.

Suspension du Conseil d’État

Une trentaine de villes du littoral, notamment sur la Côte d’Azur, mais aussi certaines villes du Pas-de-Calais, ont tenté d’interdire cet été le maillot de bain intégral musulman ou « burkini », certains y voyant une provocation après l’attentat islamiste qui a fait 86 morts le 14 juillet à Nice.

Vendredi dernier, la plus haute juridiction administrative française, le Conseil d’État, a toutefois suspendu l’un de ces arrêtés municipaux et a averti les maires que toute interdiction du burkini devait s’appuyer sur des « risques avérés » pour l’ordre public.

La Voix Du Nord

En Israël, les femmes juives ont aussi leur burkini

La mode dite «pudique» a fait un bond, ces dernières années, dans le pays. A la plage, cela se traduit par des vêtements proches de ceux portés par les musulmanes très pratiquantes. Mais on ne les voit pas puisque les juifs religieux se baignent dans des espaces séparés, préservés des regards extérieurs.

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Sur des plages en israël, hommes et femmes se baignent séparément

Trentre-quatre degrés à l’ombre ce dimanche sur les plages de Tel-Aviv. Avec un taux d’humidité tournant autour des 70%, on se croirait presqu’à l’orée d’une forêt tropicale. A côté de la «hof hametsitsim» (la « plage des voyeurs») où les ados venaient, dans le courant des années 1960-70, observer les premières Israéliennes à oser se baigner topless, une sorte d’enclos protégé par de hautes murailles s’enfonçant dans l’eau. C’est la plage séparée, celle où les juifs religieux viennent se baigner à l’abri des regards extérieurs. Le dimanche, le mardi et le jeudi sont réservés aux hommes, le reste du temps aux femmes et aux enfants en bas âge. Et pas question de se tromper, l’entrée est filtrée.

Ces juifs pratiquants respectent les règles de la «tsniout» (la «pudeur» ou «modestie») qui est censée guider la conduite de chacun d’entre eux et qui interdit à des personnes de sexes différents de frayer ensemble en position allanguie s’ils ne sont pas mariés.

Appliquée aux femmes, la «tenue modeste» se concrétise par le port d’un «kissouï roch» (couvre-chef) masquant la chevelure.

L’important étant qu’il masque bien cette toison capillaire symbole de volupté. Quant aux vêtements, ils cachent bien ce qu’il faut cacher. Les robes, les jupes et les chasubles plus ou moins longues mais toujours au-dessous du genou. Les jeunes filles célibataires portent cependant des vêtements qui ne couvrent pas la tête, puisqu’il faut bien trouver un futur mari…

«Nous, c’est nous, eux, c’est eux»

Des burkinis portés par des musulmanes, on en voit beaucoup sur les plages israéliennes et personne n’y trouve à redire. En revanche, les juives portant des vêtements de bain «pudiques» sont invisibles, puisqu’elles restent confinées entre elles. «Ne confondez surtout pas la « tsniout » avec le burkini des musulmans. Nous, c’est nous, eux, c’est eux», lâche un rabbin francophone de Netanya désireux de rester anonyme «pour ne pas ajouter à la polémique en cours» «Les juifs, ne sont pas prosélytes. Ils ne cherchent pas à convertir à tout prix et par la force comme l’islam. Chez nous, les comportements et l’habillement « modestes » expriment le respect de Dieu. Ceux qui les adoptent démontrent qu’ils veulent se consacrer à l’essentiel.»

La « mode pudique » à la plage

Ces dernières années, la mode dite «pudique» s’est en tout cas développée de manière exponentielle en Israël. De Bnei Brak, la grande ville ultra-orthodoxe située au nord-est de Tel-Aviv, en passant par les quartiers religieux de Jérusalem et le centre de Netanya, la station balnéaire la plus francophone d’Israël, on trouve des dizaines de magasins consacrés à la «tsniout». Pour tous les goûts et tous les styles. Au sein de la diaspora, quelques créatrices telles Mimi Hecht et Mushky Notik sont d’ailleurs devenues des stars de la mode «pudique». Elles sont aussi incontournables qu’Alber Elbaz ou Jean-Paul Gaultier pour la haute couture française.

Basés à Jérusalem, à New-York, à Montréal ou à Paris, des sites internet proposent désormais de la mode «pudique» à tous les prix et pour tous les usages. Y compris différents modèles de tenues de plage : l’ «intégral» est l’exacte copie du burkini tant décrié des musulmanes, d’autres gardent le cou dégagé. Interviewée la semaine dernière par l’Agence télégraphique juive (ATJ), la fondatrice de l’une de ces entreprises (une ultra-orthodoxe mère de neuf enfants) a d’ailleurs estimé que la polémique française sur le burkini «est la meilleure des publicités pour les maillots de bain pudiques». Et que son business, qui se porte déjà très bien comme cela, va en bénéficier.

Chanteuse en short éjectée

Jusqu’à ces derniers jours, ceux qui respectent la «tsniout» et les laïcs ont toujours bien cohabité en Israël. Mais les temps changent. Le 26 août sur la plage d’Ashdod, des partisans de la «modestie» ont obligé les organisateurs d’un festival local à éjecter de la scène la chanteuse Hanna Goor qui se produisait vêtue d’un short ultracourt et d’un soutien-gorge cachant péniblement son opulente poitrine.

Il n’en a pas fallu davantage pour qu’un nouveau point de friction se développe entre laïcs et religieux. Et que des politiciens tentent, comme en France, de surfer sur la vague en prenant des positions clivantes. Figure de l’aile droite du Likoud, la ministre de la Culture et des Sports, Miri Regev, a en effet promis d’édicter des «règles de modestie» obligatoires pour les artistes dont les spectacles bénéficient de subventions de l’Etat

Libe

Burkini : 4 villes dont Nice et Fréjus assignées en justice par le CCIF

Quatre villes de la Côte d’Azur sont assignées en justice par le comité contre l’islamophobie (CCIF) pour obtenir la suspension de leur arrêté anti-burkini.

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Nouvel épisode judiciaire pour le burkini. Ce lundi, quatre villes ont été assignées en justice par le comité contre l’islamophobie (CCIF) qui demande la suspension de leur arrêté anti-burkini.

« J’ai déposé un référé liberté pour la commune de Nice, Roquebrune-Cap-Martin, Menton et pour Fréjus », a ainsi indiqué l’avocat du CCIF Sefen Guez Guez. L’audience aura lieu devant le tribunal administratif de Toulon mardi à 14h30 dans le cas de Fréjus et mercredi à 10 heures devant le tribunal administratif de Nice pour Menton, Roquebrune et Nice, a-t-il précisé.

L’Express

Burkini : une femme virée de la piscine à cause de son… paréo

La mère de famille avait décidé de se baigner avec son maillot de bain deux pièces et son paréo en lycra pour, assure-t-elle, cacher ses complexes.

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Alors que le Conseil d’État vient de suspendre l’arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, une histoire, relatée par Nice-Matin, risque de mettre de l’huile sur le feu. Selon le quotidien régional, une mère de famille a été exclue de la piscine municipale à cause de… son paréo !

La scène s’est déroulée en début de semaine. La jeune femme de 36 ans, qui portait un maillot de bain deux pièces, avait décidé de couvrir son ventre d’un paréo en lycra pour, semble-t-il, cacher des complexes survenus après trois grossesses. Une tenue qui n’était visiblement pas du goût des employés de la piscine, qui lui ont demandé de quitter le bassin. Comme le raconte le quotidien, le ton est rapidement monté et la police a dû intervenir.

La tenue doit être « être adéquate et décente »

Interrogé par Nice-Matin, le maire de Vence, Loïc Dombreval, a pris la défense de ses employés communaux. Il estime que la tenue de bain doit « être adéquate et décente » et que le paréo, même en lycra, « n’est pas un vêtement de bain traditionnel », comme l’exige le règlement intérieur de l’établissement.

Pourtant, a contrario du short ou du bermuda, le paréo ne figure pas dans la liste de vêtements proscrits au sein de la piscine de Vence, signale le quotidien. « Si le règlement en question présente des failles, nous y répondrons », se défend alors l’édile, avant d’évoquer le « contexte difficile que nous connaissons ».

Depuis quelques semaines, l’interdiction du burkini monopolise le débat public. Face à la polémique grandissante, le Conseil d’État, saisi par la Ligue des droits de l’homme et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), a tranché et a suspendu l’arrêté « anti-burkini » de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). Mais le député-maire de la ville entend bien faire de la résistance. Il l’assure, il ne retirera pas son arrêté anti-burkini malgré la demande de la plus haute juridiction administrative française.

Le Point

A Marseille pas d’arrêté anti-burkini mais des femmes voilées Sorties de l’eau par la police

L’histoire se déroule dans un contexte sensible, en plein cœur d’une polémique sur le burkini qui n’en finit plus d’enfler. Sur la plage du prophète à Marseille, jeudi 25 août, deux femmes qui se baignaient voilées et habillées ont été sommées de sortir de l’eau par les forces de l’ordre.

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Une scène – repérée par le site d’informations locales Mars Actu – qui en rappelle d’autres, à Nice ou encore à Cannes. Sauf que contrairement à ces municipalités, qui s’appuient sur ce tout récent arrêté « anti-burkini » pour verbaliser des femmes vêtues d’un simple voile, la ville de Marseille n’est pas concernée par de telles dispositions.

Alors que s’est-il passé ce jeudi, aux alentours de 14 heures, sur l’une des plages les plus fréquentées de la cité phocéenne ? Une témoin, qui préfère garder l’anonymat, raconte à metronews : « Il y avait beaucoup de monde. Une femme a alerté la police. Au début, quatre policiers sont arrivés sur la plage. Ils ont demandé à deux dames voilées de sortir de l’eau. La première portait une tunique noire et sa tête était recouverte par un tissu noir, la seconde avait une robe en forme de voile intégral. »

Selon les dires de notre témoin, les femmes, d’abord, refusent de sortir de l’eau. « L’une criait ‘pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal !’ et l’autre disait ‘je ne suis pas une terroriste !’. Les policiers leur ont expliqué que c’était pour des raisons d’hygiène. Alors la première dame a affirmé que sa tenue était conforme, et qu’elle n’était pas du tout sale. Ensuite, ils ont littéralement sortie de l’eau au moins l’une d’elles.

On a vu arriver une quinzaine de policiers. Ils étaient 21, au total. La situation a créé un attroupement devant le poste de surveillance, mais les femmes ont demandé aux jeunes présents de se calmer. Elles ont fini par surveiller leurs enfants en se tenant près du poste, face à la plage. »

« Mouvement d’hostilité de la part d’une partie des baigneurs »

Du côté de la préfecture de police, contactée par metronews ce vendredi, on confirme l’intervention des effectifs de la police nationale chargés de la surveillance des baignades et de la sécurité des plages, tout en réfutant le terme « d’incident ». « Plusieurs femmes se baignaient en tenue couverte. Cette situation a suscité un mouvement d’hostilité de la part d’une partie des baigneurs », explique-t-on.

Mais sur quelle base légale s’appuyer en l’absence d’un arrêté « anti-burkini » à Marseille ? Réponse de la préfecture : « Un arrêté du 30 mai 2016, pris chaque année en amont de la saison estivale, prévoit que le port d’une tenue de bain est obligatoire pour tous les baigneurs et que cette tenue ne devra pas entraver l’aisance dans l’eau et constituer un frein au sauvetage.

 » Quant au geste des policiers qui auraient sorti manu militari les femmes de l’eau ? Sur ce point, notre interlocuteur précise qu’elles ont davantage « été invitées à sortir », ajoutant qu’une autre scène similaire s’est déroulée une heure plus tard, sur la même plage. Les deux interventions, précise-t-on encore, se sont terminées « dans le calme » et n’ont donné lieu à aucune verbalisation.

Metro

Nice, Fréjus, Sisco.. les maires continueront à verbaliser les femmes voilées et en burkini

Plusieurs maires, dont ceux de Nice (Alpes-Maritimes), Fréjus (Var) et Sisco (Haute Corse), ont annoncé, vendredi 26 août au soir, maintenir leurs arrêtés « anti-burkini », malgré la décision du Conseil d’Etat de suspendre l’arrêté similaire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).

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Lionnel Luca, le député et maire Les Républicains de cette commune, a pour sa part prévenu qu’il se plierait à la décision mais qu’il se battrait dès la rentrée parlementaire en faveur d’une loi pour interdire le burkini. « Je ne conteste pas la décision du Conseil d’Etat qui a dit le droit sur la base du droit actuel, a-t-il expliqué, mais donc, cela revient à dire qu’il nous faut maintenant légiférer. »

A Nice, la mairie a déclaré qu’elle allait « continuer à verbaliser » les femmes portant un burkini, tant que son arrêté n’est pas invalidé. De même, le maire FN de Fréjus (Var), David Rachline, a estimé que « l’arrêté de Fréjus est toujours valable », dans une interview à l’AFP.

Le maire de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), première commune à avoir adopté un tel arrêté en 2013, maintiendra lui aussi l’application de la mesure. « Cela me rappelle l’affaire du voile à l’école, a considéré l’édile de Leucate (Aude), Michel Py, qui a pris un arrêté similaire. Il a fallu attendre quinze ans pour avoir une loi. J’espère qu’on n’aura pas à attendre quinze ans pour interdire le burkini. »

« Je ne me sens pas concerné »

Le maire socialiste de Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni, avait lui aussi annoncé quelques heures plus tôt vouloir maintenir son arrêté, pris au lendemain d’une violente rixe attribuée, à tort comme l’a montré l’enquête, à une dispute sur le port d’un burkini sur une plage de sa commune mi-août. « Je ne me sens pas concerné par la décision du Conseil d’Etat », a déclaré le maire à l’AFP. « Mon arrêté n’était pas de la prévention, je l’ai pris pour la sécurité des biens et personnes de ma commune, je risquais d’avoir des morts ! », a-t-il expliqué.

Arrêtés anti-burkini et procès verbaux

Cette carte représente les 31 villes qui ont pris un arrêté « anti-burkini » et celles dont la police municipale a établi des procès verbaux.

En vert foncé, les villes dans lesquelles la police municipale a établi des procès verbaux ; en vert clair, celles où un arrêté a été pris mais où il n’a donné lieu à aucun procès verbal.

Le Monde

Alerte Info : Le Conseil d’Etat annule les arrêtés anti Burkini

Arrêtés anti Burkini annulés par le Conseil d’Etat : Robert Ménard dénonce l’État de droit


Arrêtés anti Burkini annulés par le Conseil d’Etat : le maire FN de Fréjus refuse de se plier à la loi



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Le Conseil d’Etat s’est prononcé, vendredi 26 août, contre l’arrêté « anti-burkini » de Villeneuve-Loubet. Un collège de trois juges examinait les requêtes déposées par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) contre une ordonnance en référé rendue le 22 août par des juges du tribunal administratif de Nice. Elle validait l’arrêté de la municipalité, donnant tort aux deux associations qui réclamaient son annulation en urgence.

Selon l’ordonnance du Conseil d’Etat du 26 août 2016, l’ordonnance du tribunal administratif de Nice est annulée et l’exécution de l’arrêté de Villeneuve-Loubet est suspendueDans cette commune, porter des vêtements religieux à la plage est de nouveau autorisé. Dans les 30 autres communes ayant pris des arrêtés similaires, les arrêtés municipaux sont toujours en vigueur jusqu’à ce qu’ils soient contestés en justice.

La décision du Conseil d’Etat concernant l’arrêté de Villeneuve-Loubet se veut un arrêt de principe. Il permet d’affirmer que, en cas de recours, les autres arrêtés seront eux aussi cassés par la plus haute juridiction administrative française.

L’ordonnance du Conseil d’Etat précise que « l’arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. »

Le Monde

Le « burkini », cheval de Troie de l’interdiction du voile ?

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Tenue « correcte » exigée. Depuis que le maire de Cannes a pris un arrêté municipal, le 28 juillet, pour bannir de ses plages le « burkini », un vêtement de bain couvrant le corps et la tête, plus d’une trentaine de communes littorales françaises, majoritairement de droite, lui ont emboîté le pas, dans un mimétisme effréné. Dans certaines municipalités des Alpes-Maritimes, du Var, de la Haute-Corse, des Bouches-du-Rhône, du Pas-de-Calais ou de l’Aude, une « tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades » est désormais obligatoire.

Jeudi 25 août, le Conseil d’Etat doit examiner l’un de ces arrêtés « anti-burkini », celui de la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). En première instance, le tribunal administratif de Nice n’y a pas vu d’« atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». La décision que prendra bientôt la plus haute juridiction administrative revêt un enjeu de taille. Car derrière elle, bien plus que celle d’une tenue de bain couvrante, c’est une possible interdiction du voile dans l’espace public à l’initiative des maires qui semble poindre.

Depuis quelques jours, plusieurs vidéos, photos et témoignages de femmes verbalisées par des policiers municipaux ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et auprès d’une partie de la gauche. Ils montrent que, dans les communes concernées, le simple fait d’être habillé sur la plage ou dans l’eau et de revêtir un voile est passible d’une amende. Sur le réseau social…

Le Monde

Femme voilée déshabillée à Nice : Julien Dray suggère qu’il s’agit de photos préparées

COMPLOT – Il fait chaud. Sur une page de Nice, une femme est allongée. Elle se repose sur les galets. Seule. Mais cette personne a oublié que sa tenue, une tunique, un legging et un voile, pouvait être à l’origine d’un grand trouble à l’ordre public. Ni une ni deux, la maréchaussée niçoise intervient et verbalise la plagiste, obligée de retirer sa tunique. La République est sauvée.

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Cette scène a été captée et diffusée par le tabloïd britannique The Daily Mail. Elle s’ajoute au témoignage d’une mère de famille verbalisée devant ses enfants à Cannes parce qu’elle portait, elle aussi, un legging, une tunique et un hidjab sur la plage. Depuis, les commentaires acerbes sur le glissement qui semble s’opérer en France se multiplient. Outre-Manche pour commencer, mais pas seulement. Dans un communiqué publié ce mercredi 24 août, le PS dénonce, concernant la verbalisation de Cannes, une « dérive particulièrement dangereuse ».

Et puis il y a Julien Dray.

Ce mercredi, l’élu PS d’Île-de-France suggère que les photos du Daily Mail sont le résultat d’une machination. Sur Facebook, il écrit :

Pas besoin d’être grand sorcier pour comprendre que les photos sur la plage de Nice n’ont rien de photos surprises…

Contacté par le Lab, Julien Dray se fait plus explicite. Oui, ces photos lui semblent suspectes et ce pour plusieurs raisons. « Je n’ai pas de preuve formelle mais les informations qu’on me donne laissent penser qu’il s’agit de photos préparées« , dit-il. Et Julien Dray de dérouler les indices :

Ça se voit. Les photos sont nettes. Elles ont été prises avec un téléobjectif. La femme est sur la plage sans serviette. Elle se met à côté d’un poste de police, etc. Et puis il n’y a qu’à voir la rapidité avec laquelle les images ont été reprises. Il faut enquêter et à mon avis on va avoir de grosses surprises.

Premier adjoint à la mairie de Nice, Christian Estrosi dénonce lui aussi une « manipulation qui dénigre la police municipale », mais sans donner la moindre justification à ses accusations.

Cité par Libération, un responsable de l’agence Best Image qui commercialise les clichés de Nice, dément toute mise en scène. :

Je peux vous assurer qu’il n’y a rien de monté, aucune mise en scène, dit-il. […] La dame n’a pas été payée, et n’a pas non plus pris gracieusement la pose pour la photo. C’est un fait divers classique.

Pour Cannes déjà, certains avaient émis des doutes.

Quelques-uns à l’extrême droite avait par exemple trouvé bien commode qu’une journaliste de France 4 se soit trouvée sur une plage de la Côte d’Azur en plein mois d’août au moment où une mère de famille se faisait verbaliser parce qu’elle portait un voile.

Le témoignage de cette journaliste a été relayé par L’Obs. « Elle [la mère de famille] a de la chance, il y avait par hasard une journaliste de France 4 juste à côté. Donc ça tombe très bien pour elle » a par exemple commenté le vice-président du FN Florian Philippot ce mercredi sur RTL, avec une grande ironie, estimant peut-être qu’une plage de la Côte d’Azur n’est pas un endroit où les gens se rendent au mois d’août.

Mais que les photos et les verbalisations soient le fruit d’une machination comme semble le penser certains élus, le résultat est le même : cité par FranceInfo: ce mercredi, le journaliste de RFI spécialiste de Daesh David Thompson, « les clichés de Nice vont alimenter des années de propagande jihadiste« .

Le Lab

Femmes voilées verbalisées et déshabillées par la police : « Du pain bénit pour Daesh »

Arrêtés anti-burkini : « Les photos de Nice vont alimenter des années de propagande jihadiste » 

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Les réseaux sociaux sont en émoi depuis la diffusion de photos d’une femme en foulard, ôtant sa tunique devant des agents, sur une plage de Nice. Sur Facebook et Twitter, les commentaires courroucés se succèdent. Les sympathisants djihadistes, eux, voient ces images plutôt d’un bon oeil. C’est du moins l’analyse posée par le spécialiste du terrorisme islamiste David Thomson.

Interrogé par FranceInfo, ce journaliste soutient que « les sympathisants djihadistes semblent eux-mêmes surpris que la police municipale de Nice fasse leur travail de propagande à leur place. Pour eux, c’est du pain bénit. Le récit djihadiste martèle depuis des années qu’il serait impossible pour un musulman de vivre sa religion dignement en France ».

Ce vêtement, qui est pourtant contraire au dogme salafiste, pourrait dorénavant être utilisé dans la propagande des groupes terroristes, tant du côté de l’Etat islamique que d’Al-Qaïda. La raison : « ces photos représentent l’incarnation même de leur rhétorique anti-France.

Celle d’un pays ennemi de l’islam, présenté comme une terre de mécréance par excellence, où l’on humilie les musulmans sous le regard passif d’un public immobile, à travers des forces de l’ordre perçues comme une autorité qualifiée ‘d’idolâtre’, c’est-à-dire découlant de la souveraineté populaire et non divine », souligne David Thomson dans ce même entretien.

Le journaliste de RFI voit plutôt d’un mauvais oeil les décisions de plusieurs communes de la Côte d’Azur de bannir de leurs plages les tenues ne respectant pas la laïcité. « Les municipalités qui l’ont interdit estiment que le burkini est l’expression d’un ‘communautarisme’ qui pourrait constituer un marchepied vers une forme de radicalité.

Mais à l’inverse, pour celles qui le portent, ce vêtement de bain est paradoxalement vécu comme un compromis entre leur conservatisme religieux et la société occidentale moderne (…) Son interdiction génère des crispations très fortes dans une grande partie de la communauté musulmane, et en donnant corps à la propagande djihadiste, il n’est pas impossible que cette polémique génère une fracture, un dégoût de la France chez certains musulmans, au-delà même des cercles salafistes ou djihadistes.

A l’heure où l’on parle de la nécessité de développer un discours pour contrer le narratif djihadiste, on s’aperçoit que non seulement ce contre-discours n’existe pas, mais qu’en plus, certaines autorités françaises offrent de quoi renforcer ce contre quoi elles pensent lutter. » 

La Libre

#WTFFrance : Les internautes dénoncent la chasse aux femmes voilées sur les plages

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Burkini : une dizaine de femmes verbalisées pour port du voile et… short avec t-shirt

De Cannes à Nice, la verbalisation de plusieurs femmes simplement voilées sur la plage fait polémique

La scène se déroule ce mardi 23 août sur la plage de Nice. Une femme est verbalisée par la police pour un simple port de voile. Dans une vidéo que Le HuffPost a pu se procurer, elle engage une discussion avec un policier qui rapporte les consignes émises dans un arrêté municipal en vigueur depuis le 19 août dernier, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Alors qu’une dizaine de communes françaises ont interdit le burkini sur les plages et que le Conseil d’État va examiner la question ce jeudi 25 août, le tribunal administratif de Nice a validé l’interdiction des tenues de bain islamiques pour éviter des troubles à l’ordre public.

« Je suis toujours venue ici, je n’ai jamais eu de problème », explique calmement la femme voilée au policier. « C’est pour éviter qu’il y ait des problèmes comme en Corse où des gens se sont fait caillasser », répond l’agent qui lui rappelle l’entrée en vigueur à Nice de l’arrêté municipal.

Le texte, qui ne mentionne pas directement le terme « burkini », dispose effectivement que « toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » est interdite « d’accès aux plages publiques, aux sites de mise à l’eau ainsi qu’à la baignade », et ce jusqu’au 15 septembre prochain.

« On n’a pas le droit d’afficher son appartenance religieuse, continue le policier. Le problème c’est qu’il y a des gens que cela dérange, qui nous appellent. Du coup, ils ont pris un arrêté, les communes du littoral ont fait pareil, comme ça il n’y a pas de problèmes », répète-t-il.

La veille, une première vidéo de verbalisation de femme voilée sur une plage à Nice est devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence récupérée et diffusée le soir-même elle aussi par Feiza Ben Mohamed, porte-parole et secrétaire générale de la Fédération des Musulmans du Sud, on peut voir une femme voilée et habillée sortir de l’eau devant deux policiers municipaux. La scène, déjà vue plus de 100.000 fois en moins de 24 heures a également été très partagée.

« C’était autour de 14 heures, raconte la témoin Sarah à BuzzFeed. Plusieurs policiers municipaux se sont adressés à un maître nageur, qui a pointé un groupe de quatre filles, dont une qui portait le voile. Les policiers leur ont demandé de quitter l’eau, et j’ai vu que le policier écrivait sur un papier. »

« Une fois que l’interpellation était terminée, je me suis rendue vers elles, rajoute Sarah. La fille voilée était en pleurs et pouvait à peine parler. Sa copine, qui n’était pas voilée, mais portait un t-shirt et un short, a aussi eu un PV. Les deux autres filles, qui portaient des maillots deux-pièces, n’ont pas été verbalisées. Elles sont toutes les quatre parties de la plage. Elles n’avaient même pas la vingtaine. »

Des actions en justice à venir?

Ces faits s’ajoutent au témoignage de Siam, une femme voilée verbalisée sur une plage de Cannes le 16 août dernier. Elle a raconté la scène à L’Obs: « La parole raciste s’est totalement libérée. J’étais abasourdie. J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme ‘rentrez chez vous!’ ‘Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires’, ‘Ici, on est catholiques!' »

Avec la Fédération des Musulmans du Sud, Feiza Ben Mohamed s’est engagée à retrouver ces jeunes femmes verbalisées à Nice pour les accompagner dans leurs démarches dans le but de contester les procès verbaux.

« C’est très humiliant, mais je ne suis pas sûr qu’elles se manifestent, avoue la secrétaire générale de l’association. Il est hors de question, sous prétexte qu’un tribunal administratif a pris une décision politique d’interdire le burkini et a laissé transparaître son idéologie à travers un jugement, que les musulmans se laissent taper dessus comme cela, lance Feiza Ben Mohamed. Si nous parvenons à les retrouver, ces femmes pourront se constituer partie civile et nous opposerons au juge les principes de liberté de culte, la liberté d’aller et venir et la liberté de conscience. »

Huffington

Interdiction du burkini : défense de l’ordre public ou jugement de valeur et politique ?

Saisis en référé, les juges voient dans le burkini « l’expression d’un effacement » de la femme non conforme à son statut « dans une société démocratique ».

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C’est un nouveau camouflet pour le Collectif contre l’islamophobie en France(CCIF). Après avoir validé l’arrêté d’interdiction du burkini sur les plages de Cannes, le tribunal administratif de Nice valide ce lundi 22 août en référé sa prohibition sur les plages de Villeneuve-Loubet. Différence notable : l’ordonnance a cette fois-ci été rendue en collégiale, à la différence de celle de la semaine dernière, prise par un seul magistrat. Les juges s’alignent néanmoins sur la position de leur collègue et arguent de « l’ordre public » pour justifier l’interdiction.

Là où, la semaine dernière, le juge voyait dans le burkini l’expression de « signes religieux ostentatoires », le tribunal qui a statué cette semaine en référé y voit « l’expression d’une revendication identitaire ». « Même si certaines femmes de confession musulmane déclarent porter, selon leur bon gré, le vêtement dit “burkini”, pour afficher simplement leur religiosité, ce dernier, qui a pour objet de ne pas exposer le corps de la femme (…) peut également être analysé comme l’expression d’un effacement de celle-ci et un abaissement de sa place qui n’est pas conforme à son statut dans une société démocratique », peut-on lire.

« Un abaissement de la femme » pas conforme avec la démocratie

« Les plages ne constituent pas un lieu adéquat pour exprimer de façon ostentatoire ses convictions religieuses », osent les juges pour qui, « dans un État laïc, elles n’ont pas vocation à être érigées en lieux de culte ». Une nouvelle fois, le tribunal administratif cite les attentats récents, l’assassinat d’un prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray et le risque « d’exacerber les tensions » pour justifier l’interdiction. Le port du burkini peut être interprété comme relevant du « fanatisme religieux » à même de choquer les croyants ou non-croyants attachés au principe d’égalité des sexes, note le tribunal.

L’interdiction du burkini sur les plages est une « restriction légitime » aux libertés, ajoutent les juristes, « dès lors que l’expression des convictions religieuses est inappropriée ». Un argument qui semble relever plus de la morale que du droit... Le tribunal explique également que les forces de police sont, au vu de la menace terroriste qui pèse sur la France, « très sollicitées », et qu’il n’apparaît « pas envisageable de les mobiliser encore davantage ». En clair : policiers et gendarmes ont autre chose à faire que de créer les conditions d’éventuels affrontements communautaires.

Enfin, pour évacuer toute discrimination alléguée par le CCIF, le tribunal relève que toutes les religions sont concernées par l’arrêté d’interdiction des signes religieux ostentatoires sur la plage, et que le burkini n’est pas le seul concerné. Me Guez Guez, avocat du CCIF, a annoncé déposer un recours devant le Conseil d’État et a tancé une « interprétation sans nuance » de la part des juges.

« Un jugement de valeur », selon Serge Slama

Pour Serge Slama, maître de conférences en droit public, Université Paris Nanterre, CREDOF, cette nouvelle ordonnance rendue à trois juges permet des « possibilités très extensives des restrictions à l’expression de la liberté de religion dans un espace public comme une plage publique« . « La façon dont les juges présentent le burkini est troublant.

On a l’impression qu’ils émettent un jugement de valeur sur les lieux où il serait adéquat d’exprimer sa religion et sur ce qui consitue ou non une « expression appropriée des convictions religieuses ». Porter un burkini exprime certes un croyance religieuse mais est-ce la pratique d’un culte comme le serait le fait de pratiquer un rite ou une messe sur une plage publique? », interroge Serge Slama.

« Le burkini, ce sont des femmes qui pensent, à tort ou à raison, qu’elles doivent porter ce type de tenue, ajoute le juriste, tout comme le pape pense qu’il doit porter un vêtement particulier pour exercer son office ou encore un juif orthodoxe estime devoir porter un vêtement particulier non moins fondamentaliste. Avec ce type de raisonnement, on pourrait interdire des nombreux signes ou tenues religieux ostentatoires dans l’espace public. Que leurs détenteurs soient musulmans, catholiques, juifs ou autres. » Et Serge Slama de conclure : « Ce qui me choque, c’est que cet arrêté d’interdiction n’apparaît ni nécessaire, ni adapté, ni proportionné » à la sauvegarde de l’ordre public.

S’il est saisi en appel, le Conseil d’État se prononcera dans les prochains jours.

Le Point