Un rabbin de Paris a défendu les interdictions municipales controversées en France sur le port en public du maillot de bain qui recouvre complètement le corps connu sous le nom burkini.
Moshe Sebbag, le rabbin de la Grande Synagogue de Paris, a déclaré au JTA mardi qu’il soutenait en principe les arrêtés adoptés plus tôt ce mois-ci par 15 municipalités françaises, y compris les célèbres Cannes, contre le port du burkini alors que le Premier ministre français Manuel Valls déclarait la semaine dernière que le burkini faisait partie d’un « projet politique » pour perpétuer l’asservissement des femmes.
« C’est un sujet complexe et les deux parties ont des arguments convaincants », a précisé Sebbag dans une interview. Alors que l’Etat français est un « pays laïc avec la liberté de religion », a-t-il expliqué les maires en question « ont compris que cela ne concernait pas la liberté des femmes à s’habiller modestement mais que c’était une déclaration sur qui régnera demain », a analysé Sebbag.
« Ils comprennent aujourd’hui qu’il y a une guerre de religion, une prise de contrôle de l’establishment laïc de la République française, c’est cela qu’ils trouvent inacceptables », a déclaré Sebbag. Interrogé pour savoir s’il est d’accord avec les interdictions du burkini, il a répondu : « Oui, parce que vous voyez que mettre [un burkini] n’est pas innocent, cela envoie un message ».
Le soutien de Sebbag à l’interdiction du port du burkini fait suite à la critique de cette interdiction par certains Juifs de gauche, y compris par l’Union juive française pour la paix – une organisation qui soutient le boycott d’Israël et dont le co-président, Pierre Stamboul, s’oppose à l’immigration juive en Israël qu’il considère comme une forme de « colonisation de la Palestine ».
Son groupe dans un communiqué la semaine dernière a qualifié les interdictions du port du burkini de « racistes envers les Musulmans » et potentiellement dommageables pour les communautés juives. Le groupe a condamné « le silence des chefs religieux chrétiens et juifs en particulier ».
« l’interdiction du Burkini n’a pas d’effet sur la population juive »
Sebbag est persuadé que l’interdiction du burkini n’aura pas d’effet sur la population juive locale, où a-t-il dit que les femmes qui le jugent impudique de porter un maillot de bain « trouvent d’autres solutions » à la question que le port d’un habit ressemblant au burkini.
En France et à Paris en particulier, certaines communautés juives organisent des horaires destinés seulement aux femmes seulement des heures avec les gérants de la piscine, où les femmes juives nagent habituellement avec maillots de bain typique – généralement un maillot de bain une pièce et des bonnets.
En Israël, de nombreuses femmes juives pratiquantes portent un maillot de bain robe lorsqu’elles fréquentent des plages réservées aux femmes. Son ourlet se terminant au-dessus du genou, il est plus révélateur que les burkini, qui sont généralement portés avec des leggings de natation et du tissu recouvrant la tête.