Il était 18h30 ce samedi à Nice, quand une vedette de la police municipale est venue enjoindre une femme voilée de quitter la plage de Carras, créant un débat animé parmi les touristes.
Comment la police a-t-elle été prévenue? Personne ne le saura. Une femme musulmane, voilée et habillée des pieds à la tête, a dû quitter la plage après qu’une vedette de la police municipale s’est dirigée vers elle.
« Vous ne pouvez pas rester sur la plage habillée madame, il y a un arrêté municipal« lance la policière. La femme explique ne pas s’être baignée. Puis elle ramasse ses affaires, son mari sort leur fille de l’eau, et la famille quitte rapidement les lieux.
Après le départ de la police municipale, un débat animé a eu lieu entre les touristes présents sur la plage.
C’était il y a deux semaines, à l’entrée de l’Aqua Park de Saint-Laurent-des-Vignes, près de Bergerac. Nadia Amouri, 38 ans, se voyait refuser l’accès du centre aquatique privé parce qu’elle portait le voile islamique.
Que s’est-t-il passé au comptoir de l’Aqua Park ? En vacances chez ses parents à Gardonne, Nadia Amouri, contractuelle dans l’administration et domiciliée à Nantes, s’y présente en début d’après-midi avec ses enfants de 4 et 9 ans, son frère Abderrazak et sa fiancée Khadija. À peine a-t-elle le temps de demander un billet tarif non-baigneur… « Le monsieur ne m’a même pas regardée. Il a dit “soit elle enlève le voile, soit elle ne rentre pas. Ça me dérange personnellement et ça va déranger ma clientèle.” » Les mots claquent, Nadia Amouri le vit « comme une humiliation, un coup porté à ma fierté». « Mon frère bouillait de l’intérieur. » La petite famille tourne les talons.
« Contexte actuel »
Si l’interdiction de porter le notoire burkini figure expressément au règlement de l’Aqua Park depuis un précédent « dans une piscine lyonnaise », bien antérieur à la polémique de l’été, pas un mot sur le port du voile.
Pas simple, a priori, d’interdire les couvre-chefs en plein air, contrairement à une piscine publique. « En premier lieu, je le fais pour moi. Et en second lieu, pour ma clientèle. Et vous pouvez l’écrire », n’en martèle pas moins Jean-Marie Dumas, le propriétaire du centre aquatique, confirmant avoir refoulé la jeune femme.
Alors qu’elle passait l’après-midi sur une plage marseillaise avec sa famille, une femme a été contrainte de sortir de l’eau car elle se baignait voilée. D’autres baigneurs, opposés à sa tenue vestimentaire, s’en sont pris à elle avec des propos racistes, obligeant la police nationale à intervenir.
“Ils ont voulu qu’elle quitte la plage, puis il y a eu un attroupement. Tout le monde a parlé, s’est exprimé et en finalité elle est restée sur la plage avec l’appui d’un peu tout le monde”, a raconté une témoin de la scène à BFMTV.
Selon Marsactu, des altercations de ce genre se sont produits tout au long de l’après-midi, certaines personnes défendant les femmes voilées, d’autres les forces de l’ordre.
Pas d’arrêté anti-burkini à Marseille
La décision de faire sortir cette femme de l’eau n’est en aucun cas lié aux arrêtés contre le port du burkini, puisque la ville de Marseille n’en a jamais appliqué, assure la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
“Il n’y a pas de mesures particulières qui sont prises, les policiers ont pour instruction d’éviter qu’il y ait des troubles à l’ordre public. C’est ce qui fonde nos interventions sur les plages de Marseille”, a déclaré le préfet de police Laurent Nunez.
Dans la cité phocéenne, un autre arrêté municipal, pris chaque année, interdit cependant aux personnes habillées de se baigner. “Ce n’est qu’un arrêté de sécurité qui prévoit la tenue obligatoire de baignade, et d’avoir des vêtements qui permettent une certaine aisance dans l’eau et de pouvoir garantir le sauvetage”, a affirmé Laurent Nunez.
Assise à quelques mètres de la plage Saint-Hélène, Henda surveille de loin ses enfants qui profitent d’une Méditerranée couleur azur. À 44 ans, cette Grassoise a, comme souvent quand le ciel est clément, pris le bus jusqu’à Nice pour profiter de la mer.
Son petit garçon revient de la plage en courant, les cheveux et le corps entièrement trempés, elle sort immédiatement une serviette mauve de son sac et enroule Marwane dedans. Il est 15h ce jeudi, il fait un soleil de plomb, le thermomètre indique 29 degrés. Mais Henda ne ressent pas la chaleur sous son voile gris, vert et rose. «Oh j’ai l’habitude, vous savez», sourit celle qui porte le voile depuis plus de 10 ans.
La veille, Henda n’était pas sur un banc mais sur la plage, assise à quelques mètres de l’eau. Mais elle sait que si elle remet les pieds sur les galets, elle risque d’être verbalisée par les policiers municipaux qui appliquent l’arrêté municipal interdisant «sur la commune de Nice l’accès aux plages publiques, aux sites de mise à l’eau ainsi qu’à la baignade à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonne mœurs et de la laïcité».
«Ça me dérange et ça me rend folle de ne pas pouvoir surveiller mes enfants de plus près ou de mettre mes pieds dans l’eau, mais qu’est-ce qu’on peut faire?»
«Le regard des gens a changé depuis quelque temps, il y a de la peur»
Si elle ne comprend toujours pas pourquoi elle est vue comme une «menace» aux yeux de certains politiques, ne pas correctement veiller sur ses enfants la rend furieuse. «Ça me dérange et ça me rend folle de ne pas pouvoir surveiller mes enfants de plus près ou de mettre mes pieds dans l’eau, mais qu’est-ce qu’on peut faire?» Et elle n’a pas beaucoup plus confiance en l’avenir. «Le regard des gens a changé depuis quelque temps, il y a de la peur chez eux. Je le sens bien et je l’entends dans certains de leurs commentaires. J’en suis à me dire que si la prochaine décision c’est d’interdir le voile partout, alors je déménagerai.»
«On nous interdit la plage, et après? Les jardins publics et les cinémas?»
Pour Cheyma également, terminées les baignades à Nice. Cette maman de 25 ans d’un petit garçon en bas âge vit ici depuis ses 9 ans, et porte le voile depuis ses 18 ans. Elle s’est toujours baignée habillée à Nice ou sur la plage de Villeneuve-Loubet sans que cela ne gêne personne. «Aujourd’hui, on fait du burkini toute une affaire d’État comme si la vie des gens en dépendait. On cherche des problèmes où il n’y en a pas, dit elle. On critique les femmes voilées en disant qu’elles sont soumises et oppressées mais ce sont ces lois ridicules qui nous oppressent en nous interdisant de nous vêtir comme on le souhaite, où on le souhaite.»
Depuis quelques jours, elle préfère se rendre près d’un lac où elle peut se reposer avec son fils et son mari. L’avenir s’écrit pour le moment en pointillés et pas forcément à Nice, même si imaginer une vie ailleurs est difficile. «On discute beaucoup avec mon époux de l’idée de partir, raconte la jeune maman. On nous interdit la plage, et après? On va nous interdire les jardins publics et les cinémas? J’ai peur pour l’avenir de mon enfant. Mais fuir, ça changera quoi? Toute ma famille est ici, je ne vais abandonner mes proches, dit-elle. Tout ce qu’il faut c’est garder espoir… mais jusqu’à quel prochain arrêté?»
Les policières écossaises sont désormais officiellement autorisées à porter le voile islamique, a annoncé mardi la police écossaise, qui souhaite ainsi encourager les femmes musulmanes à intégrer ses rangs.
« Le hijab va devenir un accessoire optionnel de (notre) uniforme », a indiqué la police écossaise sur son site internet.
A travers cette mesure, Police Scotland dit vouloir « encourager les femmes musulmanes, qui n’envisageaient pas jusqu’ici une carrière dans la police, à revoir leur décision ».
L’annonce vient officialiser une pratique déjà courante ; les policières écossaises pouvaient porter un voile islamique après avoir obtenu l’aval de leur hiérarchie.
« Comme nombre d’employeurs, particulièrement dans le secteur public, nous voulons faire en sorte de représenter au mieux la population pour laquelle nous agissons », s’est félicité le chef de la police écossaise, Phil Gormley.
Les policières londoniennes sont autorisées à porter le voile islamique depuis plus d’une décennie. Une mesure également en vigueur à Manchester et dans de nombreuses autres villes du pays.
Mardi, le Canada a lui aussi autorisé le port du hijab dans la police fédérale, afin là aussi d’encourager davantage de femmes musulmanes à envisager une carrière au sein des forces de l’ordre.
Tenue « correcte » exigée. Depuis que le maire de Cannes a pris un arrêté municipal, le 28 juillet, pour bannir de ses plages le « burkini », un vêtement de bain couvrant le corps et la tête, plus d’une trentaine de communes littorales françaises, majoritairement de droite, lui ont emboîté le pas, dans un mimétisme effréné. Dans certaines municipalités des Alpes-Maritimes, du Var, de la Haute-Corse, des Bouches-du-Rhône, du Pas-de-Calais ou de l’Aude, une « tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades » est désormais obligatoire.
Jeudi 25 août, le Conseil d’Etat doit examiner l’un de ces arrêtés « anti-burkini », celui de la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). En première instance, le tribunal administratif de Nice n’y a pas vu d’« atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». La décision que prendra bientôt la plus haute juridiction administrative revêt un enjeu de taille. Car derrière elle, bien plus que celle d’une tenue de bain couvrante, c’est une possible interdiction du voile dans l’espace public à l’initiative des maires qui semble poindre.
Depuis quelques jours, plusieurs vidéos, photos et témoignages de femmes verbalisées par des policiers municipaux ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et auprès d’une partie de la gauche. Ils montrent que, dans les communes concernées, le simple fait d’être habillé sur la plage ou dans l’eau et de revêtir un voile est passible d’une amende. Sur le réseau social…
Le port du voile islamique par les femmes musulmanes est désormais autorisé dans la Gendarmerie royale du Canada, a annoncé mardi le gouvernement canadien.
« Cette addition à l’uniforme » de la police montée a été décidée récemment par le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Bob Paulson, a dit à l’AFP Scott Bardsley, porte-parole du ministère de la Sécurité publique.
La décision « de permettre aux membres féminins de confession musulmane de porter le hijab, si elles le désirent », vise à encourager ces dernières « à envisager une carrière avec la Gendarmerie royale du Canada », a déclaré M. Bardsley, confirmant des informations du quotidien La Presse.
Le porte-parole n’était pas en mesure de dire si des femmes portent actuellement le hijab dans la police fédérale, renvoyant l’AFP à la GRC, qui n’avait pas encore réagi.
Le turban est aussi autorisé
La mesure est en vigueur depuis janvier, selon La Presse, qui a obtenu des échanges d’information entre le commissaire de la GRC et le ministre de la Sécurité publique, en vertu de la loi d’accès à l’information.
Trois sortes de hijab ont été testés par la police fédérale avant son autorisation, et celui retenu s’enlève rapidement, n’est pas encombrant et ne pose donc aucun risque pour la policière désirant le porter, a indiqué le journal.
Les services de police de Toronto, plus grande ville du Canada, et d’Edmonton, capitale de l’Alberta (ouest) permettent déjà « le port du hijab avec l’uniforme », a rappelé M. Bardsley. « A l’étranger, des corps policiers au Royaume-Uni, en Suède et en Norvège ainsi que dans certains États américains ont adopté des politiques similaires », a-t-il précisé.
La GRC permet depuis le début des années 1990 à ses membres de confession sikhe de porter le turban. Cette annonce survient après que le Premier ministre canadien Justin Trudeau, chantre du multiculturalisme, s’est porté lundi à la défense du burkini, un costume de bain enveloppant à l’usage des femmes musulmanes dont le port a été interdit sur certaines plages en France.
De Cannes à Nice, la verbalisation de plusieurs femmes simplement voilées sur la plage fait polémique
La scène se déroule ce mardi 23 août sur la plage de Nice. Une femme est verbalisée par la police pour un simple port de voile. Dans une vidéo que Le HuffPost a pu se procurer, elle engage une discussion avec un policier qui rapporte les consignes émises dans un arrêté municipal en vigueur depuis le 19 août dernier, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Alors qu’une dizaine de communes françaises ont interdit le burkini sur les plages et que le Conseil d’État va examiner la question ce jeudi 25 août, le tribunal administratif de Nice a validé l’interdiction des tenues de bain islamiques pour éviter des troubles à l’ordre public.
« Je suis toujours venue ici, je n’ai jamais eu de problème », explique calmement la femme voilée au policier. « C’est pour éviter qu’il y ait des problèmes comme en Corse où des gens se sont fait caillasser », répond l’agent qui lui rappelle l’entrée en vigueur à Nice de l’arrêté municipal.
Le texte, qui ne mentionne pas directement le terme « burkini », dispose effectivement que « toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » est interdite « d’accès aux plages publiques, aux sites de mise à l’eau ainsi qu’à la baignade », et ce jusqu’au 15 septembre prochain.
« On n’a pas le droit d’afficher son appartenance religieuse, continue le policier. Le problème c’est qu’il y a des gens que cela dérange, qui nous appellent. Du coup, ils ont pris un arrêté, les communes du littoral ont fait pareil, comme ça il n’y a pas de problèmes », répète-t-il.
Des femmes voilées verbalisées sur la plage. #Laïcité? Non. Harcèlement des personnes. Persécution antireligieuse. https://t.co/Qsa6YWrDWF
La veille, une première vidéo de verbalisation de femme voilée sur une plage à Nice est devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence récupérée et diffusée le soir-même elle aussi par Feiza Ben Mohamed, porte-parole et secrétaire générale de la Fédération des Musulmans du Sud, on peut voir une femme voilée et habillée sortir de l’eau devant deux policiers municipaux. La scène, déjà vue plus de 100.000 fois en moins de 24 heures a également été très partagée.
« C’était autour de 14 heures, raconte la témoin Sarah à BuzzFeed. Plusieurs policiers municipaux se sont adressés à un maître nageur, qui a pointé un groupe de quatre filles, dont une qui portait le voile. Les policiers leur ont demandé de quitter l’eau, et j’ai vu que le policier écrivait sur un papier. »
« Une fois que l’interpellation était terminée, je me suis rendue vers elles, rajoute Sarah. La fille voilée était en pleurs et pouvait à peine parler. Sa copine, qui n’était pas voilée, mais portait un t-shirt et un short, a aussi eu un PV. Les deux autres filles, qui portaient des maillots deux-pièces, n’ont pas été verbalisées. Elles sont toutes les quatre parties de la plage. Elles n’avaient même pas la vingtaine. »
Des actions en justice à venir?
Ces faits s’ajoutent au témoignage de Siam, une femme voilée verbalisée sur une plage de Cannes le 16 août dernier. Elle a raconté la scène à L’Obs: « La parole raciste s’est totalement libérée. J’étais abasourdie. J’ai entendu des choses que l’on ne m’avait jamais dites en face, comme ‘rentrez chez vous!’ ‘Madame, la loi c’est la loi, on en a marre de ces histoires’, ‘Ici, on est catholiques!' »
Avec la Fédération des Musulmans du Sud, Feiza Ben Mohamed s’est engagée à retrouver ces jeunes femmes verbalisées à Nice pour les accompagner dans leurs démarches dans le but de contester les procès verbaux.
« C’est très humiliant, mais je ne suis pas sûr qu’elles se manifestent, avoue la secrétaire générale de l’association. Il est hors de question, sous prétexte qu’un tribunal administratif a pris une décision politique d’interdire le burkini et a laissé transparaître son idéologie à travers un jugement, que les musulmans se laissent taper dessus comme cela, lance Feiza Ben Mohamed. Si nous parvenons à les retrouver, ces femmes pourront se constituer partie civile et nous opposerons au juge les principes de liberté de culte, la liberté d’aller et venir et la liberté de conscience. »
Plusieurs grandes entreprises proposent aux salariées qui le souhaitent un uniforme doté d’un hidjab. Un choix qui crée la polémique dans ce pays pourtant ouvert au multiculturalisme. Et inventeur du burkini.
Le voile de Sarah couvre parfaitement ses cheveux et son cou. Il est gris clair ; a priori on ne peut plus banal dans la catégorie des foulards islamiques. Mais un logo apparaît discrètement : celui de la Commonwealth Bank, la CBA, l’une des plus grandes banques australiennes.
Son uniforme comprend désormais un hidjab pour les salariées intéressées. Quelques semaines après sa présentation, environ 300 d’entre elles l’ont commandé. Les employées d’une banque concurrente, la Westpac, porteront, en avril 2017, leur nouvelle tenue qui pourra aussi comprendre un hidjab : un foulard bleu marine avec la lettre «W» dessinée en gris charbon. Chez l’opérateur téléphonique Optus, la couleur n’a pas encore été tranchée parmi les deux qui représentent l’entreprise : le voile sera soit bleu canard, soit mauve.
« Nous avons de nombreux salariés musulmans et nos clients sont d’origines très diverses, donc il est important qu’ils se sentent soutenus. » Malini Raj, directrice de la Commonwealth Bank
Ils viennent principalement du Royaume-Uni, de Nouvelle-Zélande, mais aussi de Chine, d’Inde, des Philippines, du Vietnam, etc. Selon le recensement de 2011, 2,2 % des habitants sont musulmans et plus de 60 % de ces derniers sont nés à l’étranger (notamment au Liban, en Turquie, en Afghanistan et au Bangladesh). L’Australie est « la société multiculturelle qui connaît le plus de succès dans le monde », ne cesse de vanter son premier ministre, Malcolm Turnbull.
Appel au boycott de la banque
Mais n’en déplaise au chef du gouvernement, Pauline Hanson, une candidate « anti-islam » qui veut « abolir le multiculturalisme », vient de remporter quatre sièges au Sénat avec son parti One Nation. Cette formation fait son grand retour sur la scène politique après vingt ans d’absence.
Dans ce contexte, l’introduction d’un voile « corporate » dans quelques-unes des plus grandes entreprises australiennes divise. Certains applaudissent. Mais, à l’opposé, a été lancé un appel à boycotter la CBA, la banque la plus médiatisée dans cette affaire. Elle a été accusée, par courrier, d’insulter les femmes et les patriotes australiens.
Sur les réseaux sociaux, certains lui reprochent « de célébrer une culturemisogyne rétrograde » et de soutenir « un symbole d’oppression pour des millions de femmes dans le monde ».« Ce serait bien si en signe de solidarité avec la culture australienne les femmes musulmanes s’habillaient un jour comme nous », peut-on ainsi lire sur Facebook.
La banque s’attendait sans doute à de telles réactions : elle a préféré ne pas communiquer le nom de famille de l’employée qui témoigne dans The Australian Financial Review afin d’éviter les réactions haineuses à son égard.
François Hollande a-t-il voulu envoyer un signe ostentatoire en direction de l’électorat catholique conservateurencore contrarié par l’instauration du « mariage pour tous »? En marge de sa rencontre avec le pape Francois mercredi 17 août, le président français lui a présenté les quatre membres composant sa délégation: Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur et des cultes et trois membres de son cabinet élyséen.
En France les JT de 20 heures ne se sont guère attardés sur cette séquence. Mais au même moment en Italie, le journal de la Rai Uno a présenté des images que l’on croyait pourtant révolues: la seule femme de la délégation française, Claudine Ripert-Landler, conseillère de François Hollande en « communication, stratégie et international », s’est présentée devant le pape en portant… un foulard noir sur sa tête.
Un couvre-chef nommé « mantille ». Le quotidien belge Le Soir qui expliquait en mars 2015 à ses lecteurs « pourquoi la reine Mathilde portait un voile [blanc] devant le pape François » précisait que « pour les autres femmes devant se présenter devant le pape, une mantille noire est traditionnellement requise. Cette règle n’est cependant plus aussi suivie qu’avant ». Car si malgré la révision du droit canonique en 1983 le service protocolaire du Saint-Siège préconise toujours aux visiteuses du pape le port de la mantille, de fait, cette recommandation n’est plus une obligation.
Application stricte d’une règle protocolaire, comme l’assure l’Elysée, ou marque ostensible de respect à la fonction papale, la tenue vestimentaire imposée à la conseillère de François Hollande symbolise également un sacré retour en arrière.
La photo vient de la photographe britannique Lucy Nicholson : dans la nuit de dimanche à lundi, sur la plage de Copacabana, elle a capturé un instant du match surprenant entre l’Egypte et l’Allemagne dans le tournoi féminin de beach-volley. A gauche, l’Egyptienne Doaa El-Ghobashi et à droite, l’Allemande Kira Walkenhorst.
Le contraste est saisissant entre les tenues des deux joueuses. L’une arbore le traditionnel bikini aperçu dans bon nombre de matches féminins de beach-volley, l’autre est habillée d’un survêtement accompagné d’un hijab. Les réseaux sociaux se sont rapidement emballés pour cette photo qui fait le tour du monde pour son symbole d’unité dans ces Jeux olympiques souvent malmemanés par des combats diplomatiques entre certains pays…
L’Egypte envoyait dans cette compétition de beach-volley féminin les deux premières représentantes de son histoire, Doaa El-Ghobashi et Nada Moawad. Les Egyptiennes ont toutefois été vaincues dans ce premier match du tournoi olympique en deux sets (21-15, 21-12) par les Allemandes Kira Walkenhorst et Laura Ludwig.
Le tabloïde britannique The Sun s’est interrogé sur la présence à l’écran d’une présentatrice portant un hijab pour parler de l’attentat de Nice sur Channel 4.
Dans un article accompagné d’un tweet, le journaliste de l’édition Kelvin MacKenzie a demandé aux lecteurs s’ils trouvaient approprié « qu’une femme voilée soit devant la caméra alors qu’un autre massacre était commis par un musulman« . Selon lui, un tel choix revient à « confier la couverture du conflit israélo-palestinien à un juif orthodoxe ».
Les propos du journaliste ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, dont de nombreux utilisateurs les ont qualifiés d' »honteux », « haineux » ou « xénophobes ». Face à l’indignation des internautes, The Sun a finalement supprimé le tweet promouvant l’article controversé.
La présentatrice voilée s’appelle Fatima Manji. Elle travaille pour Channel 4 depuis quatre ans et apparaît régulièrement lors des bulletins d’information.
La chaîne d’information a de son côté réagi en estimant que les propos de Kevin MacKenzie « relevaient de l’incitation à la haine religieuse ».
Depuis le18 juillet après-midi, plusieurs personnes se sont émues sur Twitter d’un acte islamophobe qui aurait eu lieu dans un magasin H&M.
De nombreuses personnes ont posté sur Twitter les captures d’écran du compte Twitter @sacha_75011 sur lequel une jeune femme se vante d’avoir humilié une vendeuse portant le voile dans un magasin H&M.
Sur les captures d’écran, on voit un tweet du compte @sacha_75011 qui indique: «C’était jouissif chez H&M 45 articles déposés devant la voilée total 489€ et hop une fois enregistrés m’suis tirée». Les photos du tweet montrent une pile de vêtements et une vendeuse H&M portant le voile.
Sur une seconde capture d’écran, @sacha_75011 précise: «Et avant de partir j’ai gueuler (sic) que je refusais d’être servie par cette horreur il y a un silence de plomb! Bye bye!». Puis: «Et le pire la gueule qu’elle tirait vas y dégage mdr».
Une élève américaine portant le voile a été nommée à tort «Isis», l’acronyme anglais de l’organisation Etat Islamique, dans l’annuaire d’un lycée californien…
Véritable tradition aux Etats-Unis, le livre de l’année (yearbook en VO), annuaire qui compile les portraits des élèves, est en général un recueil de doux souvenirs scolaires. Celui du lycée Los Osos en Californie a cette année un goût amer, surtout pour l’une des lycéennes. Une jeune femme a vu son portrait légendé du nom Isis Phillips. Problème : elle s’appelle en réalité Bayan Zehlif. De confession musulmane et arborant un voile sur la photo du livre, elle est choquée d’avoir été rebaptisée de l’acronyme anglais de l’organisation djihadiste Etat islamique, Isis (pour Islamic State of Irak and Syria).
Une « faute de frappe » ?
« Je suis extrêmement attristée, dégoûtée, blessée et embarrassée que l’annuaire du lycée Los Osos puisse s’en tirer comme ça », a déploré Bayan Zehlif sur sa page Facebook samedi. « Apparemment je suis « Isis » dans l’annuaire des élèves. L’établissement m’a contactée et a eu l’audace de dire qu’il s’agissait d’une faute de frappe. Je ne suis pas d’accord, soyons honnêtes ».
Le lycée a réagi dimanche. La principale Susan Petrocelli a présenté ses « sincères excuses » sur Twitter, expliquant que l’établissement fait tout pour que cette « regrettable coquille » soit « corrigée et élucidée ».