Fausse alerte terroriste à Paris: un militant sioniste de 16 ans interpellé
Un adolescent de 16 ans, soupçonné d’être à l’origine de la fausse alerte qui a provoqué samedi à Paris une vaste opération antiterroriste, a été arrêté aujourd’hui et placé en garde à vue, a appris l’AFP de sources proches de l’enquête.
Il a été interpellé dans le département de la Marne en début d’après-midi, a indiqué l’une de ces sources. Les enquêteurs de la brigade criminelle de la PJ parisienne privilégient la thèse d’un acte malveillant qui serait l’oeuvre de hackers. L’Obs avait publié dimanche soir sur son site un entretien avec deux jeunes revendiquant le coup de fil à l’origine de la fausse alerte dans l’unique but de « rechercher le buzz ».
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « dénonciation de crime imaginaire » et « divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse ».
Le Figaro
« L’Obs » a pu entrer en contact avec les individus qui affirment être à l’origine de l’appel qui a entraîné l’opération anti terroriste dans le quartier des Halles à Paris ce samedi.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « dénonciation de crime imaginaire » et « divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse » après l’alerte attentat qui a provoqué samedi après midi un déploiement de force inédit dans le quartier des Halles à Paris autour de l’église de Saint-Leu et le déclenchement d’une alerte attentat SAIP.
« L’Obs » est parvenu à retrouver et à entrer en contact avec les deux individus qui affirment être à l’origine du coup de fil à la police, dont ils nous ont fait écouter l’enregistrement en guise de preuve. Ils prétendent avoir 16 et 17 ans. Sur les réseaux sociaux, ils se présentent sous les pseudos de « Tylers Swatting » et « Zakhaev Yamaha« .
« Le projet initial était de ‘swatter’ une mosquée mais après Saint-Etienne-du-Rouvray on s’est dit que ça marcherait mieux avec une église », expliquent-ils.
Il est 15h33 samedi, quand la préfecture de police de Paris reçoit l’appel des deux hackers. Se présentant comme le « père Mathis », l’un d’entre eux affirme avoir vu une dizaine d’hommes « habillés de noir et armés » rentrer dans l’église et prendre une vingtaine d’otages.
« J’ai dit que j’étais caché dans la cave et que dix maghrébins étaient rentrés avec des armes dans l’église. Pour le choix du nom [« père Mathis », NDLR], c’est une dédicace à un mec qu’on connaît », explique-t-il à « l’Obs ».
Sur l’enregistrement d’une vingtaine de minutes de la conversation, que « l’Obs » a pu écouter partiellement, on entend trois policiers différents prendre successivement l’appel, demander des précisions sur le nombre de personnes présentes dans l’église, l’apparence physique des preneurs d’otages et leur équipement.
Tout au long de la journée de samedi, les deux hackers se sont mis en scène, en « teasant » leur opération sur Facebook avant d’évoquer à de nombreuses reprises la « réussite » de leur « swatting » dont ils ont diffusé l’enregistrement en direct sur Skype pour leur « groupe d’amis ».
« J’ai fait le pire SWATT, j’ai fait déplacé [sic] des hélico, le gouvernement, 50 voiture de flics j’suis passer [sic] en premier sur twitter, j’suis passer sur periscope, j’suis passer sur facebook, j’suis passer sur BFMTV et 10 journal hihi #églisefuck #flicKO » [sic], a notamment écrit l’un d’entre eux en fin d’après-midi sur sa page Facebook.

Des admirateurs d’Ulcan ?
Ce type d’appel – assez élaboré techniquement -, avait été rendu tristement célèbre en France par le franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, à l’été 2014 quand le hacker – très proche de la Ligue de Défense juive (LDJ) – s’en était pris à plusieurs journalistes de Rue89 et à leurs proches après avoir hacké de nombreux sites qu’il jugeait trop favorables à la cause palestinienne.
« Sergent » de l' »Armée de défense d’Israël »
Sur Facebook justement, un des deux hackers à l’origine de coup de fil de samedi se présente comme « Sergent » de l' »Armée de défense d’Israël » et se dit « fan » du hacker franco-israélien et de son site « Viol Vocal ».
Au sujet d’éventuelles poursuites judiciaires, « Tylers Swatting » et « Zakhaev Yamaha » – très sûrs d’eux lors de notre échange téléphonique – répètent « ne pas craindre du tout » la police.
« On n’est pas traçable, on utilise des serveurs cryptés. On est à moins de deux heures de Paris, on a pas peur de la police. »
Selon le Code Pénal, le délit de « fausse alerte » est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende.
L’Obs