Laïcité : Gérard Collomb, maire de Lyon, critiqué pour sa « soumission au pouvoir catholique »

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L’association Le Poing Commun a adressé une lettre ouverte à Gérard Collomb concernant le vœu des échevins, qui aura lieu ce jeudi 8 septembre à Lyon. Durant cette cérémonie, le maire de Lyon remet un écu d’or au cardinal de la ville, en l’occurrence l’archevêque Barbarin, pour que la cité soit protégée. Une tradition religieuse qui n’est pas vraiment du goût du Poing Commun, l’association y voyant la symbolique de « la soumission du pouvoir politique au pouvoir religieux ».

« [Soumission] abolie avec la révolution française. Ni l’Empire, ni la monarchie de Juillet n’osèrent le rétablirent [le vœu des échevins]. Il faudra attendre Vichy pour qu’il redevienne officiel. Nous préférons affirmer avec conviction que la France n’est pas la fille aînée de l’Église, elle est la fille aînée des Lumières », écrit l’association dans sa lettre ouverte.

« Nous partageons avec vous le goût du folklore, déclare Le Poing Commun à Gérard Collomb, mais pas celui de la bigoterie, un attachement aux traditions de notre ville, mais pas au clientélisme électoral. La raison vous paraît-elle avoir suffisamment triomphé ces derniers temps que vous trouviez opportun de demander “la bénédiction de la ville” ? »

Le Poing Commun est une association marquée à gauche qui promeut « la défense des fondamentaux républicains ». On y retrouve par exemple Soel Diab, le président des jeunes du Mouvement républicain et citoyen (MRC) ou encore Elliott Aubin, membre du Parti de gauche et adjoint de Nathalie Perrin-Gilbert dans le 1er arrondissement.

Lyon Capitale

Ce que la gauche ne pardonne pas aux « maghrébins », c’est d’avoir fait des enfants musulmans

Professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), où il dirige le programme méditerranéen, Olivier Roy est un spécialiste de l’islam. Il y a consacré différents ouvrages comme En quête de l’Orient perdu, en 2014, ou La laïcité face à l’islam, en 2005.

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Les polémiques récurrentes sur la viande halal, le port du voile à l’université ou les prières de rue poussent certains à se demander si la pratique de l’islam est compatible avec la laïcité française… 

C’est un faux débat. On peut, bien entendu, se poser de nombreuses questions théologiques sur l’islam. Mais le port du foulard à l’université, du burkini, ou le débat sur la viande halal ne sont pas des problématiques propres à l’islam. Elles sont liées à l’évolution de l’acceptation des signes religieux en France, au même titre que la soutane, la kipa ou la viande casher.

La conception de la laïcité française a considérablement évolué depuis la loi de 1905, sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cette législation ne dit rien sur les religions. Il n’y a donc pas lieu d’interdire le voile à l’université ou le burkini. Dans son essence, la laïcité ne devait pas chasser le religieux de l’espace public, mais seulement organiser la gestion des lieux de culte. Mais la laïcité est devenue une idéologie politique, qui sert à exclure la religion vers l’espace privé. Il y a désormais une « morale laïque ». 

Pourquoi le débat se cristallise-t-il autour de l’islam ? 

Si cette religion fait autant parler d’elle, c’est parce qu’il y a une conjonction entre une droite identitaire, qui définit le christianisme comme la religion fondatrice de la société française, et une gauche laïque et anti-cléricale. Quand Manuel Valls déclare qu’il « comprend » les maires qui ont pris l’arrêté anti-burkini, il se place dans la continuité d’une certaine gauche fondamentalement hostile aux religions. Rappelez-vous qu’en 1996, Michel Charrasse, un ancien ministre du Budget socialiste, avait refusé d’entrer dans l’église pour les obsèques de François Mitterrand, par conviction laïque.

Cette alliance hors-nature entre cette droite et cette gauche se concentre sur l’islam, qui est devenu l’ennemi commun, mais pour des raisons complètement différentes. C’est ce qui lui donne autant de résonance dans le débat public.

Pourquoi ce débat sur la compatibilité entre islam et laïcité n’a pas eu lieu avec la même ampleur en 1995, lors de la vague d’attentats terroristes perpétués par le Groupe islamique armé ?

En 1995, on était dans une logique d’intégration, dans la foulée de « la marche des beurs ». Mais dans l’esprit de la gauche, à l’époque, intégration signifiait sécularisation. Aujourd’hui, ce que la gauche ne pardonne pas aux immigrés maghrébins, c’est d’avoir fait des enfants musulmans. Elle s’attendait à ce que la deuxième et la troisième génération soient sécularisées et a été très surprise de découvrir une génération de croyants…

Après une telle polémique sur le burkini, quelles peuvent-être les répercussions dans la société française ?

Cela risque de créer un sentiment de rejet et de dégoût chez les musulmans, qui pourrait se traduire par un repli identitaire. Après, il y a des tensions, mais la France est un pays de tensions permanentes. Les gens ont complétement perdu la mémoire historique. L’identité française est un mythe : relisons Celine et Bagatelle pour un massacre, souvenons-nous de l’OAS ! Les arguments utilisés par les antisémites dans les années 1920 sont aujourd’hui repris à propos de l’islam : incompatibilité culturelle et une loyauté plus grande accordée à la religion qu’à la nation. 

France TV

« Grand remplacement » 42% des jeunes se disent catholiques, 4% musulmans, 1% juifs

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Les jeunes Français se seraient-ils réconciliés avec Dieu ? Dans tous les cas, et contrairement à leurs aînés, ils n’y sont plus hostiles. Le portrait des 18-30 ans qui se dessine dans le sondage réalisé par OpinionWay en exclusivité pour La Croix sur les jeunes et la religion montre une génération manifestement plus croyante et plus religieuse que ses aînés.

Certes, les jeunes qui disent croire en l’existence de Dieu (46 %) restent une minorité dans une société française majoritairement agnostique. Pour autant, si l’on met ces chiffres en perspective avec d’autres sondages, il apparaît que les jeunes sont plus croyants que dans l’ensemble de la population française : seuls 38 % des Français disaient croire en l’existence de Dieu selon une enquête réalisée il y a un an pour la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref).

Catholiques (42 %), musulmans (4 %), protestants (3 %)… Au-delà de la croyance, les jeunes Français s’identifient aussi plus fortement à une religion qu’il y a une décennie : seuls 34 % des 18-29 ans se rattachaient à une religion en 2008, selon l’enquête sur les valeurs réalisée la même année à l’échelle européenne, contre 53 % aujourd’hui.

La Croix

Un appel pour la fin de l’enseignement catholique et judaïque obligatoire à l’école en Alsace-Moselle

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Un collectif d’organisations laïques et des instances éducatives ont réclamé mardi la fin de l’enseignement religieux obligatoire à l’école en Alsace-Moselle. L’enseignement religieux en Alsace-Moselle, régi par le concordat et non par la séparation des Eglises et l’Etat, n’est pas conforme à trois principes constitutionnels (la liberté de conscience, la neutralité et l’égalité), selon les signataires d’un appel lancé par le collectif d’organisations laïques de ces trois départements.

« Le droit à l’égalité est bafoué à l’école élémentaire où l’heure de religion est incluse dans l’horaire obligatoire de 24 heures » par semaine et les élèves « sont ainsi privés de 180 heures de cours durant leur scolarité primaire« , déplore l’appel, présenté lors d’une conférence à la fédération de parents d’élèves FCPE.

Figurent parmi les signataires la présidente de la FCPE Liliane Moyano, la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison, la présidente de la LDH Françoise Dumont, le secrétaire général de l’Unsa éducation Laurent Escure, le président de la Ligue de l’Enseignement Jean-Michel Ducompte, ou encore le professeur des sciences de l’éducation Philippe Meirieu.

En mai 2015, l’Observatoire de la laïcité, rattaché à Matignon, avait proposé que les élèves ne souhaitant pas suivre les cours de religion ne soient plus tenus de demander une dispense comme c’est le cas actuellement, et que les autres au contraire s’y inscrivent.

Le régime scolaire en Alsace et Moselle a toujours pour socle la loi Falloux de 1850, qui prévoit que l’enseignement primaire comprend l’instruction religieuse des quatre cultes reconnus par le régime concordataire alsacien-mosellan (catholique, luthérien, réformé et israélite).

BFM

 

La Bible est plus violente que le Coran selon un logiciel d’analyse de texte

« Le Coran est-il vraiment plus violent que la Bible ? » Tout est parti de cette question, que Tom Anderson, un ingénieur développeur de New-York s’est posée. En analysant la Bible complète et le Coran grâce à son logiciel comparatif, l’ingénieur en données informatiques s’est rendu compte que le livre chrétien contenait davantage d’allusions au « meurtre » et à la « destruction » que son homologue coranique.

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En janvier dernier, Tom Anderson a constaté que, dans les débats, les récents épisodes terroristes étaient souvent associés à un « islam fondamentaliste », qui serait un foyer de violences exploité par les extrémistes. Selon certains, le Coran encouragerait davantage les actes brutaux comparé aux autres textes religieux. Or « pour comprendre une religion, il est tout à fait logique de commencer par examiner sa littérature », pose l’ingénieur dans son étude.

Quand l’informatique s’en mêle

Et ça tombe bien, Tom Anderson a conçu un logiciel d’analyse, OdinText, destiné à aider les chercheurs dans leur étude de documents. L’outil scanne froidement le contenu d’une œuvre et révèle des tendances dans le vocabulaire utilisé, en fonction de mots-clés choisis : le nombre de fois où le mot a été utilisé, ses synonymes, les termes liés au même champs lexical, ou encore sa proximité avec les autres vocables recherchés.

Sont donc passés sous l’œil mécanique du logiciel : l’Ancien Testament (dont les cinq premiers livres sont communs à la Torah, le livre sacré du judaïsme), le Nouveau Testament (associé à l’Ancien, il constitue la Bible chrétienne) et enfin le Coran (le livre sacré de l’islam). Pour comparer les trois livres, Tom Anderson a utilisé des repères autour des émotions humaines : la joie, l’attente, la colère, le dégoût, la tristesse, la surprise, la peur/l’anxiété et la confiance/croyance.

Bible en « colère », Coran plein de « joie »

Résultat de ce battle : la notion de « colère » est davantage utilisée dans la Bible (les deux Testaments) que dans le Coran, qui lui obtient un score plus élevé côté « joie » et « confiance/croyance », mais aussi pour ce qui est de la « peur/anxiété ». La surprise, la tristesse et le dégoût se retrouvent à parts égales dans les deux textes, précise l’analyste. La Bible se défend toutefois grâce à « l’amour » présent à 3% dans le Nouveau Testament, à 1,9% dans l’Ancien, contre 1,26% dans le Coran.

Mais la question demeure : la Coran est-il plus violent ? Le « meurtre » et la « destruction » constituent 2,1% du livre des musulmans, contre 2,8% du Nouveau Testament et pas moins de 5,3% de l’Ancien Testament, soit plus du double par rapport au Coran. En regardant le concept « d’ennemis », c’est encore le plus vieux des textes chrétiens qui bat le record. 1,8% de son contenu en fait mention, suivi du Coran (0,7%) et du Nouveau Testament (0,5%). Dans le Coran toutefois, l’ennemi est légèrement plus souvent un concept, comme le « Diable » ou le « mal » (0,2%), que dans le Nouveau Testament (0,1%).

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Le Coran évoque par ailleurs plus souvent « le pardon/la grâce » (6,3%) que les Nouveau (2,9%) et Ancien (0,7%) Testaments. Tom Anderson note toutefois que ce rapport est en partie dû à l’épithète « miséricordieux » fréquemment assorti au nom d’ « Allah ». « Certains pourraient exclure ce mot, considérant qu’il n’est qu’une étiquette ou un titre, mais nous pensons qu’il est signifiant, parce que la miséricorde a été préférée aux autres attributs comme ‘tout-puissant' », nuance-t-il.

Metro News

Au nom de vivre ensemble un élu belge veut interdire voile, kippa et croix dans la rue

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Le député wallon Philippe Knaepen (MR) n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, pour réussir le vivre-ensemble et l’égalité entre citoyens en Belgique, « il faut interdire tous les signes convictionnels dans l’espace public« .

Comprenez: voile islamique, kippa juive, croix chrétienne doivent être interdits, même dans la rue. Cette proposition, le mandataire l’a émise sur sa page Facebook. Mais il envisage d’introduire un texte (une proposition de résolution dans un premier temps) en ce sens auprès du Parlement wallon.

« J’en suis pour l’instant au stade de la réflexion« , explique Philippe Knaepen à la RTBF.be. « Mais le débat doit être ouvert, c’est pour cela que je l’ai lancé sur ma page Facebook.

Il n’engage à ce stade que moi, pas mon parti. J’estime personnellement que le vivre-ensemble, demain, passe par une neutralité absolue dans les lieux publics.

Dans les mosquées, les temples, les églises, à la maison, chacun fait comme il le souhaite. Mais si on interdit le port des signes religieux en rue, il n’y aura plus de barrières entre les uns et les autres. C’est l’avenir de notre société. Raison pour laquelle je lance cette pierre dans le débat. »

Je mène une réflexion globale qui porte aussi sur l’interdiction de la kippa au sein des communautés juives par exemple, comme à Anvers. Pour moi, il n’y aucune distinction à effectuer. Si on commence à établir une distinction, c’est un premier pas dans le mauvais engrenage.

De même, lorsque j’étais échevin en fonction dans ma commune de Pont-à-Celles, j’étais tout autant choqué lorsqu’un fonctionnaire communal portait une croix autour du cou.« 

RTBF