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Allemagne: une jeune fille forcée à descendre du tramway car.. voilée
Les chrétiens d’Inde, une minorité dans le viseur des ultranationalistes hindous
L’Inde, dont la société est basée sur une hiérarchie des castes, craint beaucoup l’évangélisation de se population. Le christianisme, tout particulièrement, ainsi que l’islam sont perçus comme une invasion.
Mi-juin, le député Yogi Adityanath, élu du parti BJP (Parti du peuple indien, nationaliste) dans une des provinces de l’Uttar Pradesh (nord de l’Inde), a déclaré que Mère Teresa faisait partie d’une « conspiration pour la christianisation de l’Inde« , basée sur des campagnes financées à l’étranger pour convertir certaines populations au christianisme.
Que doit-on comprendre de ces allégations dans l’Inde actuelle ?
Tout d’abord, ces députés représentent le discours d’une faction ultranationaliste du paysage politique : le Sangh Parivar. Il désigne le regroupement d’associations (RSS et BJP compris) suivant « l’Hindutva », c’est-à-dire le fait de faire coïncider l’identité indienne à l’identité hindoue et que les minorités religieuses doivent se plier à cet état de fait dans l’espace public.
Le christianisme, un objet de ressentiment
Ces remarques sont symptomatiques des tensions présentes entre ces deux communautés. Représentant 2,3 % de la population, soit environ 28 millions de personnes, la troisième religion d’Inde reste une minorité ciblée par ces ultranationalistes hindous. Perçue comme une invasion, le christianisme, ainsi que l’islam, restent les principaux objets de leur ressentiment.
Pourtant, le christianisme est loin d’être apparu avec la colonisation puisque c’est Saint-Thomas qui aurait commencé à diffuser le message chrétien à partir des côtes du Kerala, dans le sud de l’Inde, à partir de 52 apr. J.-C. (des doutes subsistent sur cette version, mais c’est bien à partir du premier siècle que des communautés s’y sont regroupées).
La double peur des tenants de l’Hindutva
Ce discours extrémiste masque en fait une double peur de la part des promoteurs de l’Hindutva vis-à-vis des deux grandes minorités religieuses (chrétiens et musulmans). Tout d’abord, celle du prosélytisme.
Le « retour à la maison » des brebis égarées
Depuis l’avènement de Modi (en mai 2014), les violences récurrentes contre la communauté chrétienne, dont la presse s’est fait l’écho, se déroulent un peu partout en Inde, et non plus seulement dans les zones les plus isolées (centre ou extrémité est de l’Inde). Plus inquiétant, elles se doublent d’un mouvement social et de décisions politiques créant un climat délétère.
Inde : Insultés, emprisonnés, tués… la persécution des chrétiens d’Asie ne cesse d’augmenter
C’est la première fois qu’ils sortent volontairement de leur village de Dahar depuis le 14 janvier. Ce jour-là, ils sont réunis avec huit autres personnes pour «prier Jésus» quand une centaine de militants hindouistes font irruption, accompagnés de policiers. «Ils nous ont insultés, ont essayé de nous frapper et même tenté de mettre le feu à la moto qui était garée à l’extérieur», se souvient Padam Bhargawa.
Ces assaillants accusent les villageois, parmi lesquels un couple d’aveugles, de réaliser des conversions illégales au christianisme. Les agents arrêtent les douze adultes pour avoir semé la «discorde entre groupes religieux», et surtout pour «avoir mené des conversions en proposant des pots-de-vin ou par la force», un crime puni de dix ans de prison par la loi de l’Etat du Madhya Pradesh sur la liberté de religion. Selon ce texte, adopté en 1968 et renforcé en 2013, toute personne voulant changer de religion doit d’abord, sous peine d’amende, demander l’autorisation aux autorités, qui mènent une enquête sur ses motivations.
Cet Etat, dirigé depuis 2003 par les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), a connu le plus grand nombre de cas de violences contre les chrétiens en 2015, selon le Catholic Secular Forum (CSF) : 29 incidents contre 23 en 2015. Dans le pays, huit personnes seraient mortes l’année dernière et 350 auraient été attaquées pour cette foi, selon l’association chrétienne américaine Open Doors, qui vient de placer l’Inde au 17e rang des Etats les plus dangereux pour les chrétiens, derrière, notamment, l’Arabie Saoudite et l’Ouzbékistan. Une montée de quatre places qui serait due à la conquête par le BJP, en mai 2014 et pour la première fois depuis l’indépendance, de la majorité absolue à la Chambre basse.
«Il y a eu une augmentation constante des agressions contre les chrétiens, confirme Joseph Dias, secrétaire général du CSF. Il semble que les militants hindouistes ont obtenu une licence pour viser librement les minorités.»(…)
Les différentes organisations hindouistes qui opèrent sous la férule de l’énorme RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh, organisation nationale de volontaires d’environ 5 millions de membres), le parent culturel du BJP, affirment cependant que le nombre de chrétiens ne cesse d’augmenter du fait de conversions, et que cela représente un danger pour la sécurité nationale. «L’hindouisme constitue le socle de notre unité nationale, explique Sachin Baghel, responsable provincial au Madhya Pradesh du Bajrang Dal, l’une des franges hindouistes les plus militantes. Donc quand une personne se convertit à une autre religion, c’est comme s’il changeait de nationalité, car il va suivre d’autres intérêts : un catholique sera fidèle au pape et un musulman se rapprochera du Pakistan.»(…)
Le soutien de membres de clergés chrétiens aux populations tribales et indépendantistes du Nagaland (Nord-Est), qui ont engagé depuis un demi-siècle une lutte armée contre New Delhi, ainsi que le soutien des représentants du Vatican aux manifestations de pêcheurs contre le lancement d’une centrale nucléaire au Tamil Nadu (Sud-Est) sont autant d’arguments qui montreraient que les chrétiens cherchent à diviser le pays.
Une journaliste française expulsée de Chine suite a un article sur la persécution des Ouïghours
Les Roms, victimes d’un « véritable système de mise au ban » en France
« Bannissement »: le mot est en couverture du rapport 2015 du Collectif national Droits de l’Homme (CNDH) Romeurope, présenté lors d’une conférence de presse. Il dénonce « une politique systématique d’expulsions » sans solution de relogement, « au mépris » de ces populations.Environ 450 à 500 bidonvilles en France sont habités par des populations principalement originaires de pays de l’Est, en majorité de Roumanie, souvent désignées comme Roms.
« Dans une forme extrême d’exclusion, un véritable système de mise au ban de la société française a été construit contre les personnes migrantes, originaires d’Europe de l’Est, vivant en situation de grande précarité dans des bidonvilles, des squats ou autres lieux de survie », dénonce Romeurope.
Plus largement, le rapport pointe également « le caractère systémique du racisme » anti-Rom, dans les « propos de responsables politiques« , les médias, « les actes de certains policiers ou de simples citoyens » et « le comportement de certaines administrations« .