Le chef du FN à Lyon juge un mémorial des enfants juifs exterminés «trop politisé»

Le chef de file du FN en région Auvergne-Rhône-Alpes estime que la mémoire de la déportation transmise par le mémorial des enfants juifs d’Ysieu est «trop politisée», car elle porte trop à «la repentance».

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Le chef de file du FN lyonnais Christophe Boudot, ex-tête de liste aux élections régionales, juge que le Mémorial des enfants juifs exterminés, géré par une association à Izieu, mérite de voir réduits ses subsides, car elle serait trop politisée…

Interrogé dans l’émission «Face à Face», sur la chaîne Télé Lyon Métropole, ce proche de Bruno Gollnisch soutient la décision de Laurent Wauquiez de couper la moitié des aides régionales distribuées à l’association par la région. Mais il l’explique d’une manière toute personnelle. «Nous, nous l’aurions fait si nous étions au pouvoir. Parce que nous considérons que toutes ces choses mémorielles ne doivent pas être sur-subventionnées. Laurent Wauquiez est assez équilibré sur le subventionnement de toutes ces maisons mémorielles», salue d’abord Christophe Boudot, avant d’ajouter: «Elle avait un budget très important, trop important à mon avis».

Des ressources trop élevées au goût du frontiste, visiblement désireux de voir défendue une autre lecture de l’histoire de la déportation: «Je crois que nous, nous avons toujours voté contre ce genre de subventions, car ça aboutit toujours à une forme de repentance, toujours la même», lâche-t-il. L’élu régional ajoute: «Je ne suis pas opposé du tout à subventionner la question mémorielle, il en faut. Mais je crois que la Maison d’Izieu était trop politisée, un peu “too much”. On s’en est servie pour faire acte de repentance, toujours».

S’il ne le précise pas explicitement, on comprend que «la repentance» dont il s’agit concerne l’implication de l’État Français du maréchal Pétain dans la déportation massive des juifs de France pendant la seconde guerre mondiale.

Un peu plus tôt dans l’émission, ce lieutenant de Marine Le Pen soutenait la bataille engagée par Fabien Engelmann contre l’antenne de Hayange (Moselle) du Secours populaire, une autre association jugée elle aussi «trop politisée».

Le Figaro

Le FN commémore Pétain à Verdun

La fédération 55 du Front national a tenu à célébrer les 100 ans de « Courage, on les aura ! », l’ordre du jour du 10 avril 1916 de Philippe Pétain, en faisant le parallèle entre « l’envahisseur allemand » d’hier et le « flot de migrants » d’aujourd’hui.

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Ils sont sept, côte-à-côte, devant le monument aux Morts de Verdun. Parmi eux, Bruno Rota, conseiller départemental de Meuse et secrétaire départemental de la fédération meusienne du FN, et Gilbert Prot, conseiller municipal de Verdun. Pas de micro, ni de porte-drapeaux comme pour toute cérémonie officielle. Celle-ci n’a pas fait l’objet d’une demande d’autorisation auprès de la mairie ou de la sous-préfecture.

« Mais nous nous sommes renseignés, nous sommes dans la légalité », assure Gilbert Prot. Rien n’empêche en effet quiconque de procéder à un dépôt de gerbe. Ce qui suscite plutôt le débat, et aujourd’hui « la colère et la tristesse » du maire de Verdun Samuel Hazard (PS), c’est le contenu du discours prononcé par Bruno Rota à cette occasion.

« Le Pétain de 1916, pas d’amalgame », se défend le FN

Le secrétaire départemental du FN en Meuse l’explique : « Dans le cadre du Centenaire, nous voulons marquer un moment fort. Le 10 avril 1916, le Général Pétain signe son célèbre ordre du jour « Courage, on les aura ! ». Après le 9 avril 1916, les soldats français ont arrêté de reculer ». Quand on lui demande s’il ne voit pas quelque chose de choquant à commémorer ainsi Philippe Pétain, Bruno Rota botte en touche : « Il s’agit bien du Général Pétain, celui de 1916, il ne faut pas faire d’amalgame, nous commémorons le militaire sauveur de Verdun, ce n’est pas notre problème ce qu’il s’est passé après ».

Lors de son discours prononcé à pleine voix devant le monument aux morts de Verdun, Bruno Rota a effectué un parallèle entre « l’envahisseur » allemand de l’époque et « le flot incessant de migrants qui, sous prétexte de quitter un pays en guerre, se répand par-delà nos anciennes frontières ». Il conclut son discours par ces mots : « Nous devons veiller à ce que l’esprit de cet ordre perdure afin de protéger nos familles et nos descendants de ces invasions barbares ».

Est Républicain

Christophe Boudot, tête de liste FN, déclare qu’il aurait été pétainiste en 1940

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Au Front national, certains en disent du bien. Jean-Marie Le Pen peut en attester, lui qui a été exclu du parti pour avoir notamment défendu le maréchal dans la revue d’extrême droite Rivarol. C’est pourtant à cet exercice que se livre Christophe Boudot, tête de liste FN pour les régionales Rhône-Alpes-Auvergne.

Dans le numéro de novembre du magazine Lyon Capitale, Christophe Boudot répond à une question sur 1940 et le régime de Vichy, une date qu’il a déjà évoquée de lui-même peu avant en expliquant que la France avait connu « des fractures énormes en 1940 et 1968 ». Ce parallèle vous posant un personnage, on comprend où le frontiste veut en venir.

Il dit :

La droite nationale s’est séparée en deux en 1940. Mais beaucoup de pétainistes étaient germanophobes. Mais le dire, c’est défendre les pétainistes. Je ne suis pas nostalgique de Pétain. Comme une grande partie des Français, j’aurais été pétainiste en 1940, mais je serais rentré très vite dans la résistance.

De le dire, je vais passer pour un pétainiste. Tous les Français étaient pétainistes en 1940.

Christophe Boudot revendique le droit de pouvoir parler de Vichy sans être taxé de collabo. D’après le chef de file frontiste en Rhône-Alpes-auvergne, « les observateurs font trop d’idéologie« .

Au FN, certains se sont fait taper sur les doigts pour avoir tenu des propos sur ce thème. Jean-Marie Le Pen, lui, s’est carrément fait lourder après avoir largement défendu le maréchal Pétain – et un peu critiqué Florian Philippot. Ce qui ne se fait pas.

Europe 1