Extrême droite : un ancien leader du bloc identitaire jugé pour avoir frappé un étudiant devenu handicapé
L’ancien leader du bloc identitaire toulousain comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour des actes de violence…
En 2012, l’affaire avait fait grand bruit. Sur fond d’opposition régulière entre extrême gauche et extrême droite depuis l’installation à Toulouse d’un local du Bloc identitaire, une rixe avait dégénéré dans la nuit du 30 mars au 1er avril. Un étudiant chilien, frappé par un des protagonistes de la bagarre, avait été très sérieusement touché et en garde encore des séquelles aujourd’hui.
Soupçonné d’avoir été l’auteur du coup, l’ancien leader du mouvement identitaire toulousain, Matthieu Clique comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Comme il l’a fait tout au long de la procédure, le militant, âgé aujourd’hui de 28 ans, a nié avoir frappé Andrés P. au niveau du thorax. Ce dernier, qui avait levé les mains en signe de neutralité, était alors tombé, sa tête cognant un trottoir. Lors de son hospitalisation, son pronostic vital était engagé. Depuis, il n’a pas complètement récupéré, il perçoit une allocation adulte handicapé et a dû mettre un terme à ses études d’anthropologie.
Témoignages et écoutes téléphoniques
Mais à la barre, il a peu été question de la victime. Une grande partie de l’audience a tourné autour la question : Matthieu Clique est-il l’auteur des faits ? Si aucune bande-vidéo ou preuve matérielle n’est venue étayer l’accusation, de nombreux témoignages ont par contre eux mis à mal la défense de l’identitaire. La première personne à avoir porté secours à la victime a clairement identifié Matthieu Clique et n’a jamais varié dans ses déclarations.
Ce qui est loin d’être le cas de ses amis. Plusieurs d’entre eux l’ont désigné lors de leur garde à vue avant de se rétracter devant le juge d’instruction. Et les écoutes téléphoniques montrent une volonté du leader du Bloc identitaire de contrôler les réponses de ses ouailles. « M. Clique est son meilleur accusateur et les amis de M. Clique sont ses pires accusateurs. Dans les écoutes téléphoniques il briefe tout le monde, quand on n’a rien à se reprocher, on ne briefe pas les gens », plaide Ludovic Rivière, l’avocat d’Andres P.
Le jugement a été mis en délibéré au 23 mai.
Matthieu Clique est une figure locale de l’extrême droite. Engagé dans une association de lutte contre l’avortement, il est le leader des Jeunesses identitaires toulousaines. Il est secrétaire de l’association Toulouse identité, domiciliée à L’Oustal sur les allées de Barcelone. Emeric Rouille est, pour sa part, soupçonné d’avoir, ce soir-là, frappé à l’aide d’une chaise, le patron d’un kebab de la place Arnaud-Bernard.
c’est quoi ces gens qui frappent parce qu’ils ne peuvent pas s’expliquer oralement
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