Crimes racistes, braquages, Cocaïne… Le clan néonazi pourrait échapper aux assises
L’enquête portant sur le groupe de l’ultradroite WWK, implanté à Ham (Somme) et ses environs, est close. Le parquet a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de 20 suspects.
Une vague d’interpellations a eu lieu en mars 2015 dans le milieu de l’ultra-droite sur les secteurs de Ham (Somme), Chauny (Aisne) et Compiègne) (Oise).
Au total, 24 personnes ont été mises en examen dans ce dossier.
Il est reproché à ce groupe d’extrême droite de très nombreux faits, des agressions, des vols, des dégradations… commis entre 2013 et 2014.
Le WWK est un groupe très violent, qui prônait le racisme, et commettait des délits pour vivre en autarcie.
Le juge d’instruction a clos son enquête. Le parquet vient de rendre ses réquisitions.
————————————————————————-
L’enquête menée sous la houlette d’un juge d’instruction est énorme tant les faits sont nombreux. Elle est désormais terminée. Le parquet vient de rendre ses réquisitions. Il demande le renvoi devant le tribunal correctionnel de 18 suspects, et pour deux autres, devant le juge des enfants. Une tentative de meurtre est reprochée à certains protagonistes, mais le parquet estime que les charges ne sont pas suffisantes pour un renvoi en cour d’assises. Le juge d’instruction décidera prochainement de suivre ou non les réquisitions.
Le 5 juin 2013, Clément Méric, militant antifasciste meurt dans une bagarre contre des skinheads à Paris. L’Axonais Esteban Mauricio est le principal suspect. Il est membre de Troisième voie, une organisation nationaliste dirigée par Serge Ayoub. Le gouvernement décide de dissoudre cette organisation ainsi que les jeunesses nationalistes révolutionnaires. Jérémy Mourain, habitant de Ham de 27 ans, était l’un des gros bras de Troisième voie. Aussitôt, il reconstitue un clan en Picardie, nommé White Wolf Klan, le clan des loups blancs.
Le faux club de motards véhicule l’idéologie néonazie. Il est parfaitement organisé. Mourain est le président et prône l’idéologie de Musssolini « croire, combattre, obéir ». Le WWK a un vice-président, un trésorier, un secrétaire, et des sergents d’armes. Ils adoptent la même tenue, avec des grades apparents. Une main est scarifiée d’une croix, dessinée au fer chauffée à blanc. Les nouveaux venus doivent faire leurs preuves, physiquement, avec notamment des combats de boxe. La cotisation est de 10 euros la semaine.
Agressions et vols pour payer la cocaïne
Ce clan commet de nombreux délits entre 2013 et 2014, dont des agressions. Y compris entre eux. Le 8 décembre 2012, à Estrées-Mons près de Péronne, une soirée est organisée dans un garage décoré avec des drapeaux néonazis, dont des représentations d’Hitler. Au cours de la nuit, cinq membres des nationalistes autonomes sont pris à partie par ceux de Troisième voie. Les coups pleuvent. Et des coups de couteau sont portés par Mourain.
En janvier 2014, une expédition punitive est menée par le clan sur un homme qui a décidé de le quitter. Il tombe dans un guet-apens à Valenciennes. Emmené dans un chemin de terre, il est lynché à coups de batte de base-ball. L’homme doit être hospitalisé.
La liste des délits reprochés au WWK est longue. Ainsi ce cambriolage, commis au domicile d’un jeune couple à Longueau (Somme), le 14 novembre 2013 par des hommes encagoulés et armés ; un autre, à Bohain-en-Vermandois (Aisne), le 28 mars 2014, avec le même mode opératoire. Il y a ce vol d’un utilitaire à Cambronne-les-Ribécourt (Oise) en juillet 2014, et puis toute cette liste de méfaits chez des commerçants, (boulangers, bouchers ou supermarchés) des vols de viande, d’alcool et de tabac : à Ham, Domart-sur-la-Luce, Nesle, Flavy-le-Martel, Estrées-Deniécourt, Athies.
L’enquête a établi que sous prétexte du financement de l’organisation, ces délits servaient essentiellement à payer la cocaïne du chef de la bande. Ou encore cette attaque contre le bar à chicha de Ham, en janvier 2013, vandalisé avec des motivations racistes : Mourain était « content, car on avait attaqué les Arabes », a rapporté un suspect.
La majorité des membres de WWK ont été remis en liberté. Jérémy Mourain, lui, est toujours en détention provisoire en attendant le procès. Selon les sources proches du dossier, tous les protagonistes de cette affaire sont terrorisés par cet homme. En 2008, alors qu’il avait 18 ans, il avait déjà écopé de 8 mois de prison après une « ratonnade » dans l’Oise.
Ping : Crimes racistes, braquages, Cocaïne… Le clan néonazi pourrait échapper aux assises — Fdebranche