Pourquoi la justice s’intéresse au FN

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Surfacturations. Fausses factures. Emplois fictifs. Escroqueries. Comme d’autres partis avant lui, le Front national doit désormais se familiariser avec le vocabulaire du soupçon et des prétoires. Le financement de toutes les campagnes électorales du parti depuis 2012, soit depuis l’accession de Marine Le Pen à sa présidence, est entre les mains de la justice. La première enquête, celle des comptes de la présidentielle et des législatives de 2012, est bouclée. Et, même si sa chef n’est pas poursuivie, le parti en tant que tel est mis en cause. Des magistrats du pôle financier — les mêmes qui enquêtent par exemple sur le scandale Bygmalion ou l’arbitrage controversé de l’affaire Tapie — plongés dans les comptes du parti d’extrême droite, voilà qui fait mauvais genre pour une formation qui se targue d’être exemplaire. Sans parler de l’enquête préliminaire ouverte sur le patrimoine de Jean-Marie Le Pen, mais aussi, à la marge, de sa fille, par le parquet national financier, après des soupçons de sous-évaluation de patrimoine !

Un autre front : celui des « chicayas »

Sans surprise, le FN joue sur la fibre victimaire, ses responsables dénonçant un « acharnement judiciaire ». « Je rappelle que toutes ces élections ont été validées par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques », s’expliquait dernièrement Florian Philippot, reprenant mot pour mot l’argumentaire développé par… un certain Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. Sauf que les arguments du parti frontiste semblent pour l’instant encore faire mouche. Et la candidate à l’Elysée jure à qui veut bien l’entendre que rien ne l’arrêtera dans sa marche vers le pouvoir. Voire…

Car depuis quelques jours, Marine Le Pen doit aussi gérer un autre front que celui des affaires. En l’occurrence les « chicayas », selon ses propres termes, au sein de sa formation politique. Plus précisément entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, qui s’écharpent pas médias interposés sur la question du remboursement de l’IVG. Au-delà, c’est surtout la question de la gouvernance en interne, et de la ligne politique, que pose ce conflit. Avec une présidente obligée de calmer les ambitions des uns et les velléités des autres, à une période où son parti était pourtant épargné. « Entre la crise à gauche, et le programme de Fillon qui effraie jusque dans son propre rang, Marine était bien au chaud, tranquille. Et là, avec cette polémique, on perd bêtement des plumes. C’est complètement idiot. Et qui sait si on ne finira pas par le payer à un moment donné dans les urnes », s’inquiète un membre de sa garde rapprochée.

Ca chauffe aussi entre le père et la fille

Il n’y a pas que sur le front judiciaire que le financement des campagnes du FN pose problème à Marine Le Pen. Avec son père aussi ! Le fondateur du Front national a passé une partie de la journée d’hier, et même tout le week-end, avec ses avocats pour envisager une riposte au nouveau bras d’honneur que lui a adressé sa fille en fin de semaine dernière. En cause, une note interne rédigée par Nicolas Bay, secrétaire général du FN, demandant vendredi à ses adhérents de « privilégier » des prêts directs au parti de Marine Le Pen plutôt qu’à Cotelec, le microparti du Menhir, qui finance habituellement les campagnes du Front. L’objectif étant de se défaire de la dépendance historique du FN vis-à-vis de Cotelec, comme cela a encore été le cas il y a quelques semaines, quand un prêt de 6 M€ a été sollicité auprès de cette association de financement pour aider la campagne à venir de la candidate à l’Elysée. « Cotelec a toujours joué le jeu pour aider les candidats du Front, malgré le conflit qui oppose Marine à son père depuis deux ans maintenant », s’emporte l’entourage du vieux chef. « Si elle veut jouer à ça, en demandant à ses adhérents de ne pas privilégier Cotelec quand ils ont besoin d’un prêt, on peut aussi aller jusqu’au bout de cette démarche, en envisageant même de fermer tout simplement ce microparti. A ce stade en tout cas, Jean-Marie Le Pen n’exclut rien », menace-t-on du côté de Cotelec.

Le Parisien

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