Jean-Pierre Chevènement «connaît le monde musulman», Twitter l’accable

Un extrait d’une interview accordée ce lundi matin sur France Inter par le nouveau président de la Fondation de l’islam de France est tourné en dérision sur Twitter…

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Ce lundi, l’ancien sénateur était invité sur France Inter pour détailler les contours du projet de la Fondation de l’Islam de France. Interrogé, entre autres, sur les arrêtés municipaux anti-burkini, l’ex-ministre a déclenché une vague de réactions sur Twitter et la création d’un mot-clé, #JeConnaisBienLeMondeMusulman, visant à répertorier toutes les blagues sur le sujet.

 

 

 

 

 

20 Minutes

Chevènement «donne un conseil de discrétion» aux musulmans de France

L’ancien ministre de l’Intérieur se dit prêt à présider la Fondation pour l’islam sauf si sa nomination devait entraîner «des problèmes insolubles»…

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« Aucun responsable ne peut s’y dérober. » Dans une interview au Parisien, Jean-Pierre Chevènement se dit prêt à présider la Fondation pour les œuvres de l’islam de France, censé permettre une meilleure intégration de l’islam dans la République.

« Je ne m’y déroberai pas, assure-t-il. Sauf si ma nomination devait entraîner des problèmes insolubles qui me forceraient à me retirer. » Pressenti depuis quelques semaines pour présider cette Fondation, l’ancien ministre de l’Intérieur, aujourd’hui âgé de 77 ans, a tout de même posé deux conditions : « que les financements étrangers [des lieux de culte] soient prohibés » et qu’il puisse toujours bénéficier de sa « liberté d’expression en tant qu’homme politique au long cours ».

« Je n’entends nullement m’immiscer dans la sphère du religieux »

Suscitant un début de polémique, sa nomination avait été critiquée par plusieurs personnalités qui estimaient qu’il fallait un musulman pour présider cette fondation. Un point sur lequel l’ancien responsable politique du MRC a répondu dans cette interview. « Le futur président de cette fondation ne sera pas chargé de promouvoir l’islam. Je ne suis pas musulman. Je suis un républicain laïc. Je n’entends nullement m’immiscer dans la sphère du religieux ».

Et Jean-Pierre Chevènement ne compte pas perdre de temps si sa nomination est validée. Evoquant « la formation profane » des imams, il compte demander que leur soit enseignée « la citoyenneté française, le cas échéant la langue française, les principes généraux du droit… »

« L’effort de recourir à la ‘’raison naturelle’’ »

Et surtout, il se permet déjà de donner un conseil de « discrétion » aux musulmans de France, comme l’a fait « le recteur de la mosquée de Bordeaux ». Ce qui risque, avant même sa nomination, de faire grincer des dents.

« Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la ‘’raison naturelle’’ ».

20 Minutes

 

Chevènement a la tête de la Fondation pour l’Islam : proposer quelqu’un qui n’est pas musulman pose interrogation

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Devant l’association de la presse présidentielle, mardi dernier, François Hollande a plébiscité la candidature de l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement pour prendre la direction de la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France, censée, à l’automne prochain, contrôler le financement privé des lieux de culte musulman.

À gauche, des critiques s’élèvent

La nomination de Jean-Pierre Chevènement ne semble pas faire l’unanimité dans les rangs de la gauche. Au sein même du gouvernement, une voix s’est élevée pour remettre en cause le choix du président de la République : celle de Laurence Rossignol, ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes. Invitée mercredi à s’exprimer au micro de France Info, elle a décliné les caractéristiques qu’elle souhaitait voir chez le prochain président de la fondation : « Le bon profil, selon moi, c’est d’abord quelqu’un de culture musulmane, qui ait une connaissance de la subtilité humaine de l’islam… »

Plus à gauche sur l’échiquier politique, Esther Benbassa s’est également montrée critique à l’égard de la nomination de Jean-Pierre Chevènement.

Au centre et à droite, la légitimité de Chevènement remise en question

François Bayrou, invité jeudi matin sur le plateau d’i>Télé, s’est montré particulièrement dubitatif : « C’est un choix surprenant et qui pose des questions », explique le président du MoDem. « Proposer, pour prendre la tête de cette organisation, quelqu’un qui n’est pas de culture musulmane, qui n’est pas de sensibilité musulmane et qui n’est pas de culture religieuse, pour moi, c’est une interrogationComment voulez-vous que les musulmans de France aient ce sentiment de responsabilité si on leur dit en fait : C’est de l’extérieur et par des responsables tout à fait estimables – Jean-Pierre Chevènement est dans ce cas-là –, mais qui ne partagent ni votre foi, ni votre culture, ni votre manière de voir, qu’on va régler le problème du financement de vos lieux de culte. »

C’est aux musulmans de choisir le président ou la présidente de #OEIF

Toujours au centre – quoiqu’un tantinet plus à droite –, la parlementaire UDI Nathalie Goulet a, elle aussi, montré son profond désaccord. La sénatrice de Normandie a multiplié les cris du coeur numériques sur Twitter, entre quelques gazouillis sur la guerre américaine en Irak, la taxe halal et Pokémon Go.

Même son de cloche du côté des Républicains, à l’image de Brice Hortefeux au micro de RTL jeudi matin. L’ex-ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy n’a pas compris le choix de François Hollande  : « C’est un choix quand même surprenant puisque [Jean-Pierre Chevènement] est totalement étranger à la religion musulmane. C’est comme si, pour la présidence de la Conférence des évêques de France, on faisait appel à un bouddhiste », a-t-il déclaré.

Le Point