Chevènement a la tête de la Fondation pour l’Islam : proposer quelqu’un qui n’est pas musulman pose interrogation

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Devant l’association de la presse présidentielle, mardi dernier, François Hollande a plébiscité la candidature de l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement pour prendre la direction de la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France, censée, à l’automne prochain, contrôler le financement privé des lieux de culte musulman.

À gauche, des critiques s’élèvent

La nomination de Jean-Pierre Chevènement ne semble pas faire l’unanimité dans les rangs de la gauche. Au sein même du gouvernement, une voix s’est élevée pour remettre en cause le choix du président de la République : celle de Laurence Rossignol, ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes. Invitée mercredi à s’exprimer au micro de France Info, elle a décliné les caractéristiques qu’elle souhaitait voir chez le prochain président de la fondation : « Le bon profil, selon moi, c’est d’abord quelqu’un de culture musulmane, qui ait une connaissance de la subtilité humaine de l’islam… »

Plus à gauche sur l’échiquier politique, Esther Benbassa s’est également montrée critique à l’égard de la nomination de Jean-Pierre Chevènement.

Au centre et à droite, la légitimité de Chevènement remise en question

François Bayrou, invité jeudi matin sur le plateau d’i>Télé, s’est montré particulièrement dubitatif : « C’est un choix surprenant et qui pose des questions », explique le président du MoDem. « Proposer, pour prendre la tête de cette organisation, quelqu’un qui n’est pas de culture musulmane, qui n’est pas de sensibilité musulmane et qui n’est pas de culture religieuse, pour moi, c’est une interrogationComment voulez-vous que les musulmans de France aient ce sentiment de responsabilité si on leur dit en fait : C’est de l’extérieur et par des responsables tout à fait estimables – Jean-Pierre Chevènement est dans ce cas-là –, mais qui ne partagent ni votre foi, ni votre culture, ni votre manière de voir, qu’on va régler le problème du financement de vos lieux de culte. »

C’est aux musulmans de choisir le président ou la présidente de #OEIF

Toujours au centre – quoiqu’un tantinet plus à droite –, la parlementaire UDI Nathalie Goulet a, elle aussi, montré son profond désaccord. La sénatrice de Normandie a multiplié les cris du coeur numériques sur Twitter, entre quelques gazouillis sur la guerre américaine en Irak, la taxe halal et Pokémon Go.

Même son de cloche du côté des Républicains, à l’image de Brice Hortefeux au micro de RTL jeudi matin. L’ex-ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy n’a pas compris le choix de François Hollande  : « C’est un choix quand même surprenant puisque [Jean-Pierre Chevènement] est totalement étranger à la religion musulmane. C’est comme si, pour la présidence de la Conférence des évêques de France, on faisait appel à un bouddhiste », a-t-il déclaré.

Le Point

Cogolin, ville gérée par le FN, menacée de mise sous tutelle en raison des «dérives financières»

Invoquant les « dérives financières » du maire frontiste, deux conseillers municipaux d’opposition réclament au préfet la mise sous tutelle de la commune du Var.

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Cogolin, une commune de 12 000 habitants dans le département du Var, sous le feu des projecteurs depuis que deux anciens élus FN passés dans l’opposition réclament sa mise sous tutelle. Les conseillers munipaux Anthony Giraud et Pascal Cordé ont dénoncé, le 25 mai, « les dérives financières » du maire Marc-Étienne Lansade dans une lettre au préfet. À 43 ans, l’édile originaire de Levallois-Perret est pointé du doigt pour sa piètre gestion budgétaire. « Le maire a presque doublé notre niveau d’endettement qui était de 13 millions d’euros avant son élection », s’insurge Anthony Giraud dans les colonnes du quotidien.

Le FN mojito

Les deux dissidents fustigent les 11 millions de dette contractés par la municipalité en à peine trois ans. Didier Monnin, un ex-frontiste désormais à la tête de la fédération du Var du Parti de la France, opine. D’après lui, « [Marc-Étienne Lansade] est uniquement là pour faire fructifier ses affaires personnelles ». Dans le détail, les détracteurs de ce proche de Marion Maréchal-Le Pen jusqu’ici inconnu du grand public lui reprochent ses « projets immobiliers pharaoniques », la montée en puissance de la police municipale, le recrutement de fonctionnaires et l’organisation de concerts hors de prix comme ceux d’Hélène Ségara et de Daniel Lévi, qui s’était fait connaître avec la comédie musicale Les Dix Commandements.

Le Point