Selon une étude, 7 policiers sur 10 votent FN dès le premier tour
Marine Le Pen défend les policiers, qui le lui rendent bien. Selon les études des politologues, 7 policiers sur 10 votent FN dès le premier tour
Aux élections régionales de 2015, déjà, militaires et policiers ont voté FN à plus de 50 % dès le premier tour. Le scénario pourrait se reproduire à la présidentielle. Et lorsque les policiers manifestent, comme ce fut le cas à Paris dans la nuit de lundi à mardi, le FN est le premier à venir les soutenir.
Selon une étude réalisée en mai 2016 par le Centre d’études de la vie politique française (CEVIPOF) auprès de 25 000 personnes, la présidente du FN pourrait dépasser les 50 % dans ces deux catégories dès le premier tour de la présidentielle de 2017. Si Nicolas Sarkozy et François Bayrou étaient candidats, elle réaliserait 56,2 %. Si c’était Alain Juppé, sans candidature centriste, ce serait 51,6 %.
Aux élections régionales, les listes du FN avaient réalisé chez les militaires et les policiers un score de 51,1 % (moyenne nationale : 27,73 %), contre 30 % à la présidentielle de 2012 (moyenne : 17,9 %). Le score dépasserait même les 60 % chez les seuls policiers.
Commentant ces résultats dans La Tribune, Luc Rouban précisait : « Il s’agit de valeurs moyennes qui recouvrent les actifs et les retraités. Si l’on n’étudie que les actifs, en réduisant l’échantillon de près de la moitié, on voit alors, mais sans garantie de représentativité, que le vote FN atteint 57 % chez les militaires et 72 % chez les policiers. »
Selon une étude du Cevipof, 57% des policiers sont prêts à voter Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, alors qu’ils n’étaient que 30% en 2012. Plus d’un policier sur deux est prêt à voter FN
Nicolas Sarkozy, qui recueille les faveurs de 21% des policiers, ne profite pas vraiment de l’impopularité de François Hollande chez les forces de l’ordre. Il reste assez mal considéré, notamment en raison de la RGPP, la loi menant à la suppression de 150.000 fonctionnaires entre 2007 et 2012.
Une situation économique difficile
Outre la déception politique, le vote FN des policiers est aussi la conjugaison de deux tendances: « un débat politique qui porte sur des valeurs politiques assez orientées sur l’ordre et la sécurité », et « une situation économique souvent difficile dans les catégories les moins qualifiées de la fonction publique, avec notamment des heures supplémentaires pas payées », analyse Bruno Cautrès, chercheur au CNRS, sur BFMTV.
Chez les fonctionnaires, « le niveau de vote pour le FN diminue à mesure qu’augmentent le niveau de diplôme comme le niveau de vie », analyse-t-il dans son étude. Une analyse qui vient corroborer le constat de Luc Rouban: parmi les policiers, ce sont surtout les moins-gradés qui ont tendance à choisir le parti de Marine Le Pen.
D’où sortez vous le chiffre « 7 sur 10 » ?
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