« Grand remplacement », « race blanche » Nadine Morano en roue libre chez les « Amis du Crif »
Invitée mercredi soir à la conférence des Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la députée européenne a mis en pratique ce qu’elle sait si bien faire : se lâcher.
Fonctionnant par associations d’idées, la candidate proclamée à la primaire de la droite pour la présidentielle, conviée comme l’ont été Nicolas Sarkozy, François Fillon et Bruno Le Maire avant elle, a livré à l’envi à une (petite) salle mi-sceptique, mi-séduite (180 participants seulement contre plus de 500 pour ses prédécesseurs, selon un journaliste du Figaro), son credo sur le « déclin de la France ».
Nadine Morano reprend son fameux leitmotiv des « racines chrétiennes de la France ». Y ajoutant tout de même que « la France est une République laïque ». « Chez Laurent Ruquier, explique-t-elle aussi, je ne m’attendais pas du tout à ce que le buzz se fasse sur mes propos sur la race blanche. Je pensais qu’il se ferait sur : ‘Je ne veux pas que la France devienne musulmane' ».
Un journaliste, tiquant sur ses références répétées à la démographie, lui demande si elle croit au « grand remplacement », cette théorie diffusée par l’extrême droite qui annonce le remplacement complet de la population française (ou européenne) dite « de souche » par une population non européenne avec, à terme, un changement de civilisation. « Nous n’en sommes pas encore là », tempère d’abord la députée européenne. Avant de poursuivre : « Mais nous vivons une vague migratoire de masse », dénonce-t-elle, ciblant ensuite « des gens qui n’aiment pas la France, qui veulent sa destruction ».