Stéphane grande figure du banditisme jugé pour trafic de cocaïne, se défend en évoquant la Shoah
Stéphane Fingerhut, 72 ans, l’homme clé du procès qui voit une dizaine de prévenus à la barre. Entre eux, un point commun : la cocaïne et le monde de la nuit, du Cap d’Agde à La Grande-Motte.
« Il gérait les relations avec les voyous du coin » affirme le patron du Matchico
Dans le coup de filet lancé en juin 2009, on trouve des joueurs de poker professionnels qui flambent au casino de Palavas ou sur des tables clandestines de Montpellier. Des revendeurs de cocaïne, armés de pistolets automatiques.
Stéphane Fingerhut, inscrit au fichier du grand banditisme, en connaît beaucoup : son casier judiciaire débute en 196. Il a été relaxé en 2011 dans une affaire où son ami de 40 ans, le Perpignanais Dominique Lortal, a pris 14 ans ferme pour 176 kg de cocaïne. Un autre de ses potes, Marc Cornille, qui devait comparaître jeudi, n’a pas pu être extrait à cause d’une grève de la prison où il a été placé cet été, dans une enquête où 85 kg de poudre blanche ont été saisis aux Antilles.
Stéphane Fingerhut vit à Agde dans une villa de 140 m2 au nom de son ex-femme, tout comme le sont les voitures qu’il utilise, les crédits, ou les parts dans la société propriétaire du Matchico.
« Il n’a pas les revenus correspondant à son train de vie somptuaire, avec Audi A3, voyages aux États-Unis et en Thaïlande », s’indigne le procureur, qui réclame deux ans dont un ferme et 15 000 € d’amende. Une vie de grand truand, avec ses secrets, ses amitiés occultes
Un passeport d’apatride
Il y a aussi une autre part de vérité. L’histoire est incroyable, et Stéphane Fingerhut, en vrai stratège judiciaire, en a écrit une nouvelle page ce jeudi à Montpellier. C’est sa nouvelle avocate parisienne qui l’a racontée à la barre. Il l’a choisie pour son nom : elle s’appelle… Stéphanie Fingerhut. Ils n’ont aucun lien familial, mais un passé commun. « Les Fingerhut viennent de Pologne et sont de confession juive. La plupart ont disparu dans les camps de concentration. Ceux qui ont survécu ont dû ruser, modifier des états civils. »