Bruno fonce volontairement sur un véhicule et poignarde un policier

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Réservé, peu disert, presque absent, l’homme de 53 ans jugé depuis lundi par la cour d’assises pour (une triple) tentative de meurtre n’a plus rien à voir avec l’automobiliste qui, le 17 juillet 2014, a percuté volontairement une voiture, rue de kerguestenen, à Lorient, blessant ses deux occupants et poignardé dans la foulée un policier.

« Son unique but : mourir » Ce soir-là, les témoins décrivent un individu très agité, voir surexcité, une « bête furieuse » quand le forcené est maîtrisé à terre par l’autre fonctionnaire de police et deux pompiers. «Personne n’aurait pu imaginer que cet homme se retrouve aujourd’hui dans le box des accusés ».

L’accusé reconnaît les faits mais nie toute volonté de tuer. « C’est honteux de vouloir mourir comme ça mais c’est un homme dépressif dont l’unique but était de mourir, pas d’entraîner la mort d’autrui ». « Comme un fantôme qui traverse la vie »

Les quatre parties civiles plaident au contraire l’intention homicide. « Pour se donner la mort, peut-on foncer, tous feux éteints, sur un autre véhicule sans risquer de tuer ? », interrogent les avocates des victimes de la collision. L’accusé traverse le procès et sa vie comme un fantôme mais ce soir-là, il a voulu se tuer et tuer aussi.

L’avocat des deux policiers est également convaincu de la volonté de tuer du Lorientais « qui n’a laissé aucune chance au policier. ll savait ce qu’il faisait, jusqu’à tromper la victime ». Signalant « un état d’esprit meurtrier persistant », l’avocate générale a, elle, du mal à comprendre « l’absence de remords et d’empathie à l’égard des victimes après 20 mois de détention.

Suivant le réquisitoire de la représentante du ministère public, la cour d’assises a condamné Bruno François, invité à engager un suivi psychologique, à dix ans de réclusion.

Le Télégramme