
Peut-on qualifier Marine Le Pen de «fasciste» ? Oui, a répondu pour la deuxième fois la justice, ce mercredi. «Pourquoi voudriez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d’avoir un fasciste à sa tête ?» avait lancé le coprésident du Parti de Gauche.
Devant le tribunal, ce dernier avait défendu son usage de l’étiquette «fasciste» :
«Il s’agit d’une opinion politique, dont le contenu peut varier selon le commentateur. Dans ma famille politique, ce mot est utilisé depuis très longtemps en équivalent du terme « extrême droite« . Naturellement, ce n’est pas un compliment à l’égard du Front national ; mais ce n’est pas une injure».
De son côté, l’avocat du Front national avait considéré que le mot comportait une «volonté d’invectiver, de rabaisser, de faire mépriser madame Le Pen, car il n’y a pas dans le débat public d’injure plus profonde».
Le tribunal avait finalement jugé que
«si le terme “fasciste” peut prendre une connotation outrageante quand il est utilisé en dehors de tout contexte politique ou s’il est accompagné d’autres termes dégradants, il est, en revanche, dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique».
Depuis 2011, Marine Le Pen terrorisait les médias en attaquant ou en menaçant d’attaquer ceux qui lui colleraient l’étiquette de fasciste ou d’extrême droite. Cette parenthèse se referme aujourd’hui. On a le droit de penser que le FN n’est pas fasciste, mais il ne doit pas y avoir d’autocensure pour les autres.
Plusieurs centaines de personnes manifestaient jeudi en fin d’après-midi contre la participation de la présidente du parti d’extrême droite français Front national (FN) à une conférence-débat organisée par l’association des étudiants de l’université d’Oxford, a constaté l’AFP.