Injures, salut nazi, attaques contre des musulmans : le racisme se réveille avec la victoire de Trump

Les actes racistes et islamophobes contre les minorités se multiplient depuis la victoire de Trump

Mur anti-hispaniques, tags racistes et croix gammées… les actes contre les minorités se multiplient depuis la victoire de Donald Trump. Sur Twitter, le journaliste et activiste Shaun King recense les agressions contre les minorités depuis l’annonce de la victoire de Donald Trump. Et elles sont nombreuses.

 

 

 

Sur Facebook, une jeune femme raconte qu’un homme blanc l’a harcelée parce qu’elle est Mexicaine. « Je suis impatient que Trump nous demande de vous violer et de vous renvoyer derrière le grand mur que nous allons construire », lui aurait-il lancé.

Ces étudiants Blancs qui ont posté une photo d’eux en « blackface » devant un drapeau des confédérés pour célébrer la victoire de Donald Trump.

 

 

 


 

Ils sont jeunes, environ une vingtaine d’années et posent fièrement devant un drapeau confédéré, symbole ségrégationniste du Sud américain, leurs visages grimés en « blackface », des blancs qui se déguisent de manière caricaturale en noirs, un autre symbole raciste. La photo de ce couple n’est que l’un des témoignages racistes compilés par Insanul Ahmed dans une anthologie sobrement intitulée : « Jour 1 dans l’Amérique de Trump« .

Des dizaines de témoignages qui font état de remarques racistes au lendemain de l’élection du candidat républicain. « Quelqu’un dans la rue à Los Angeles a crié à l’une des mes collègues de travail latino de ‘retournez d’où vous venez’ #TrumpsAmerica ». Parmi d’autres, une vidéo fait froid dans le dos : un homme filme sa voiture taguée avec les mots « Nigger », « négro », « Fuck You », « Va te faire f***** » et « Trump ».

Des femmes musulmanes s’interrogent aussi sur la possibilité de continuer à porter leur foulard » pour leur propre sécurité ». Des mères racontent que leurs enfants ont été pris à partie par certains de leurs camarades de classe, l’une d’entre elle poste des photos des coups donnés à son fils, sous les insultes de « stupide Mexicain ». En plus d’insultes parfois très violentes, plusieurs agressions physiques sont aussi rapportées notamment sur des campus.

Tout au long de sa campagne, Donald Trump a multiplié les sorties racistes. Les partisans de Daech se sont d’ailleurs réjoui de l’élection du milliardaire, le plus à même selon eux de diviser les États-Unis.

Le Point

Islamophobie aux USA : leur enfant est tabassé parce qu’il est.. musulman, ils déménagent au Pakistan

VIOLENCE – En Caroline du Nord, un enfant de sept ans a été pris à partie par des camarades de classe en raison de sa religion. A la suite de l’incident, sa famille a décidé de quitter les Etats-Unis pour aller vivre au Pakistan, jugé « plus sûr ».

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L’islamophobie rampante aux Etats-Unis commence-t-elle à avoir de réelles conséquences dans la vie quotidienne ? A en croire le récit de Zeeshan-ul-hassan Usmani, oui. Vendredi 7 octobre, le fils de ce chercheur informatique pakistanais reconnu pour son travail sur l’étude d’actes terroristes, est rentré de l’école couvert de bleus.

L’enfant de sept ans a raconté à ses parents, installés dans la ville de Cary, en Caroline du Nord, qu’il avait été molesté dans le bus par ses camarades d’école en raison de sa religion, l’islam.

 

Selon les propos de l’enfant, un de ses camarades a cherché à le forcer à ingérer de la nourriture non halal. Quand le garçon a refusé, cinq enfants se sont alors rassemblés autour de lui et se sont moqués notamment de son nom, rapporte Zeeshan-ul-hassan Usmani au Huffington Post américain. Ils l’ont par la suite frappé au visage, lui ont asséné des coups de pied à l’estomac, et tordu l’un de ses bras, tout en répétant qu’il était musulman. « [Mon fils] est né et a été élevé aux Etats-Unis », s’est indigné le chercheur pakistanais. « Il est né en Floride. Et est aussi Américain que n’importe qui. Il aime Captain America. Il veut devenir président des Etats-Unis », a-t-il ajouté.

Des violences répétées contre la famille

L’incident a conduit la famille Usmani à quitter les Etats-Unis pour retourner à Islamabad, au Pakistan. L’épouse de Zeeshan estime que l’agression de son fils de sept ans était celle de trop. « Cela me brise le cœur, et c’est triste de voir ça », a confié le scientifique. « Ce n’est pas l’Amérique que l’on connaît, que l’on aime et dans laquelle on veut vivre ».

Et selon le chercheur, l’agression impliquant le benjamin de la famille n’est pas la première de la sorte. Son fils cadet de 8 ans est un jour rentré de l’école très en colère car plusieurs de ses camarades de classe avaient accusé son père d’être un terroriste, sous prétexte que l’homme portait la barbe. Et l’aîné de la famille n’a pas non plus été épargné.

D’après le récit de Zeeshan-ul-hassan Usmani, l’adolescent de 14 ans a été pris à partie après avoir imité un de ses camarades de classe qui avait apporté à l’école un couteau que son père avait ramené de Colombie. Le jeune Usmani avait suivi le mouvement en apportant un couteau que Zeeshan avait récupéré au Pakistan. Mais ses camarades l’avaient accusé d’être un terroriste et d’avoir une connexion avec le groupe Etat islamique. L’école a même été fermée en attendant de faire le point sur la situation, et l’adolescent suspendu pendant six mois. Le chercheur pakistanais a indiqué que, depuis, son fils souffrait de dépression et d’anxiété car cet épisode a été traumatisant pour lui.

Autant d’évènements qui ont poussé les Usmani à quitter les États-Unis. Pour l’instant, la famille compte rester vivre à Islamabad, car pour elle les États-Unis « ne sont plus un pays sûr », estime le père de famille.

Une enquête demandée par le Conseil sur les relations américano-islamiques

Une enquête a été demandée par le Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR). Celui-ci a fait parvenir une lettre au Superintendant de l’académie du comté de Wake, en Caroline du Nord, dans laquelle il lui demande d’intervenir auprès des établissements scolaires. « Cette attaque présumée a lieu alors que le pays connaît actuellement une hausse des brutalités envers les élèves de confession musulmane dans tout le pays », a ainsi écrit CAIR dans sa lettre. « Nous vous demandons expressément d’enquêter sur cet incident très dérangeant et de prendre les mesures qui s’imposeront en fonction des conclusions de cette enquête. Tout élève, peu importe sa religion, doit pouvoir se sentir en sécurité dans son environnement scolaire ». Les forces de police locales ont également été contactées.

LCI

Allemagne : la communauté musulmane dénonce une explosion des agressions islamophobes

Une des plus importantes organisations musulmanes d’Allemagne a dénoncé jeudi 8 septembre une hausse sans précédent des agressions islamophobes dans le pays, s’inquiétant de voir le racisme s’ancrer dans la société.

Germany Mosque Protest

« Les attaques contre les mosquées se sont multipliées entre 2014 et 2015. Le nombre d’attaques contre les centres de réfugiés grimpe dans des proportions inédites. Même chose pour les agressions physiques et verbales contre les musulmans dans la rue. Sans parler des délits haineux sur Internet », a énuméré le président du Conseil central des musulmans d’Allemagne (ZMD), Ayman Mazyek, dans le quotidien Die Welt.

Pour le patron du ZMD, attribuer cette tendance aux inquiétudes suscitées par la politique migratoire de la chancelière, Angela Merkel, c’est « méconnaît[re]l’ancrage profond du ressentiment raciste » dans la société allemande. Et, selon lui, le succès croissant de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), formation de droite populiste qui vient d’entrer dans un neuvième parlement régional sur les seize que compte le pays, contribue encore à « rendre le racisme tolérable en société ».

« Diviser la société »

Le récent débat sur le voile intégral, que le ministre conservateur de l’intérieur prévoit d’interdire partiellement, « ne sert finalement que l’AfD », estime Ayman Mazyek, pour qui « les extrémistes musulmans comme non musulmans soufflent sur les braises pour diviser la société ». Comme Angela Merkel l’avait fait mercredi face aux députés, il a mis en garde contre la tentation des grands partis de surenchérir sur les propositions de l’AfD, les appelant plutôt à mettreen avant « les nombreux exemples d’intégration réussie » et les « forces » de l’Allemagne, dont l’économie « se porte bien ».

Aucune statistique officielle n’existe concernant les violences islamophobes, mais selon le rapport annuel des services de renseignement intérieur du pays, les violences xénophobes ont fortement augmenté ces dernières années, passant de 473 faits enregistrés en 2013 à 512 en 214 puis 918 en 2015.

Les blessures corporelles, en particulier, sont passées de 464 en 2014 à 756 l’an dernier alors que les incendies ont explosé, visant particulièrement les centres de réfugiés, passant de 16 en 2014 à 83 en 2015, année qui a vu l’Allemagne accueillir plus d’un million de demandeurs d’asile.

Le Monde