Des catholiques attaquent en justice un site de rencontre qui promeut l’adultère
Reprochant au site de rencontres extra-conjugales de se livrer à un « commerce illicite et antisocial », la confédération des associations familiales catholiques poursuit en justice Blackdivine, la société éditrice de Gleeden. L’association réclame la fin des campagnes publicitaires qui prônent, selon elle, l’infidélité et demande l’annulation des contrats entre le site et ses clients. De son côté, Blackdivine dénonce une instrumentalisation de la justice au nom d’une « morale ».
La confédération des associations familiales catholiques a assigné ce jeudi Blackdivine, la société éditrice de Gleeden, devant le tribunal de grande instance de Paris, accusant le site de rencontres de promouvoir l’infidélité. L’association catholique souhaite que Gleeden soit contraint de cesser de faire référence à l’infidélité dans ses campagnes publicitaires et demande l’annulation des contrats entre le site et ses clients.
« Pas le procès de l’infidélité », mais celui de son « business »
Reste que face au débat, la présidente de la 5e chambre a immédiatement soulevé ce jeudi la question de « la qualité à agir de la confédération ». Elle repose sur un double fondement, a soutenu l’un de ses avocats, Henri de Beauregard : il s’agit d’une association « familiale » et elle est agréée pour la défense des consommateurs. Selon lui, la confédération ne fait « pas le procès de l’infidélité », mais de son « business ».
L’avocate de la défense, Caroline Mécary, n’a elle vu là aucune réponse à la question posée. L’association, « qui promeut la famille catholique », « instrumentalise votre prétoire pour faire avancer ses idées », a-t-elle lancé au tribunal. Selon elle, la confédération « s’érige en censeur, en porte-étendard d’une morale (…) que toute la société ne porte pas » et « veut faire prévaloir sa conception du monde » et « du couple ». Nul n’est obligé de s’inscrire sur le site, « personne n’a un couteau sous la gorge », a encore argumenté l’avocate.
Cesser de proposer ce service
« A supposer franchi l’obstacle de la recevabilité » de l’association, la présidente s’est alors interrogée sur l’une de ses demandes, l’annulation des contrats entre Gleeden et ses clients : « Et en imaginant que le tribunal accède à cette demande, comment appliquer une telle décision ? »
« Je pense que Gleeden devra prendre acte » et « n’aura d’autre choix que de cesser de proposer ce service », a avancé Me de Beauregard. Et Me Erwan le Morhedec d’avance que celui ou celle qui est trompée, « la partie faible », « ne peut pas défendre son intérêt car elle est dans l’ignorance de la situation ».
« La promotion de la tromperie, du mensonge »
Autre enjeu du procès, les plaignants veulent que Gleeden soit contraint de cesser de faire référence à l’infidélité dans ses campagnes publicitaires. « Tout ceci n’est jamais qu’une exploitation mercantile du malheur des autres », a plaidé Me le Morhedec, pour qui ces publicités sur les bus représentent « quelque chose d’une grande violence » et fait l’« éloge »et « la promotion de la tromperie, du mensonge ».
« Tentative de museler la liberté d’expression », liberté « qui s’applique aussi aux sociétés commerciales », a alors répondu l’avocat de Gleeden, pour qui cette demande d’interdiction viole la liberté du commerce et de l’industrie. Une avocate qui a d’ailleurs demandé au tribunal de « réfléchir » à infliger une amende civile à la confédération, qui « sait » que sa procédure « n’a pas de pertinence juridique ».
la liberté d’expression a bon dos,la perversion pour du fric
J’aimeJ’aime