Centrafrique: le parquet ouvre une enquête contre des militaires français pour violences

Cinq soldats de la force Sangaris sont soupçonnés d’avoir violemment agressé deux civils à Bangui, en 2014.

4935221_3_19c5_des-soldats-francais-en-centrafrique_a35e51a4d936e698bb3a8f242603ca26

Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire sur cinq anciens soldats de la force Sangaris. Ils sont soupçonnés d’avoir passé à tabac des civils centrafricains, alors qu’ils gardaient un poste de contrôle à Bangui, début 2014. Les chefs d’accusation font état de «violences volontaires en réunion» ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours, «séquestration avec libération volontaire», «menaces avec armes» et non-assistance à victime.

C’est en avril dernier que le chef de corps du 2e Régiment d’infanterie de marine, basé près du Mans (Sarthe), soupçonnant plusieurs de ses subordonnés d’avoir commis des sévices en Centrafrique, alerte le ministère de la Défense. Le rapport de commandement, transmis à la justice, a été confié à la gendarmerie prévôtale, chargée des investigations sur les crimes et délits commis par des militaires lors d’opérations extérieures.

L’enquête va tenter de faire la lumière sur les raisons qui ont poussé ces soldats à s’en prendre à des Centrafricains. Elle devra également expliquer pourquoi le ou les officiers présents n’ont pas empêché les violences. «Les premières investigations vont s’attacher à rechercher et identifier les victimes», a précisé une source judiciaire.

La force Sangaris, présente en Centrafrique, a déjà fait l’objet d’accusation, à caractère sexuel cette fois, sur des civils locaux. Des militaires sont visés par trois enquêtes judiciaires en cours à Paris: une information judiciaire confiée à un juge d’instruction et deux enquêtes préliminaires du parquet doivent faire la lumière sur ces accusations portées contre des soldats. Dans le cadre de l’information judiciaire, cinq militaires ont été entendus à ce stade et aucun n’a été mis en examen.

 

Le Figaro

Tout commentaire à caractère raciste, diffamatoire ou incitant à la haine envers quelconque communauté sera supprimé et pourra donner lieu à des poursuites judiciaires, conformément à la législation en vigueur.