«Ton foulard n’a rien à faire ici», une musulmane voilée humiliée et violentée par la police

Lina* a déclaré au service juridique du CCIF avoir raccompagné sa sœur à Emerainville (Seine-et-Marne), en compagnie de son autre sœur, le 30 juillet dernier, lorsqu’elle a été violemment prise à partie, humiliée et emmenée en garde-à-vue par un groupe de policiers. Interpellée sans raisons apparentes, rien ne semblait justifier la violence de cette charge, si ce n’est le seul port de son foulard qui aurait « dérangé », selon les dires de l’avocat, mandaté d’office.

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La victime nous a rapporté qu’il était aux alentours de minuit ce samedi soir lors qu’elle-même et sa sœur s’apprêtaient à quitter Emerainville (77) pour rentrer chez elles. Constatant une échauffourée entre des jeunes et la police sur la route, les sœurs ont coupé le moteur et ont décidé de patienter, le temps que la situation se calme. Une fois les jeunes repartis, elles ont repris la route, croyant que tout « danger » était écarté, sans être en mesure d’imaginer l’ampleur de la gravité de ce qui allait suivre, par ceux-là même dont la mission est de les protéger.

Au moment d’arriver à hauteur des forces de l’ordre, ceux-ci se seraient mis à leur barrer la route. Pensant à un banal contrôle de police, Lina* nous a rapporté avoir expliqué qu’elle « souhait[ait] rentrer chez elles », lorsque les policiers l’ont interrogée sur la raison de leur présence. À cette réponse, l’un des policiers lui aurait sèchement rétorqué « vous allez voir ce qu’on va vous faire ».

Tout en ayant ce même policier donnant des coups de pied dans le véhicule, ses collègues lui ont demandé de couper le moteur, de sortir du véhicule et d’ouvrir le coffre. Lina* s’est exécutée, et après vérification, un des policiers l’a informée qu’elle pouvait reprendre la route.

Ce n’était pas sans compter sur son collègue, particulièrement agité. Lorsque la sœur de Lina* lui a sommé d’« arrêter de donner des coups sur la voiture », elle n’aura eu pour seule injonction que de « fermer sa g***** ». Ni plus, ni moinsPrenant la défense de sa sœur en lui rétorquant simplement qu’il était inutile de l’insulter, Lina* subira de plein fouet la violence de cet agent de police.

  • « Je n’en ai rien à foutre de ton foulard, ton foulard n’a rien à faire ici »

Lorsque Lina* est retournée dans son véhicule, ce même agent de police lui a refermé brutalement la porte dessus. Sur le coup de la douleur, Lina* a lâché une insulte. Cela aurait suffi pour que ce représentant de l’ordre déchaîne sa violence sur la jeune femme, sous le regard spectateur de ses collègues : l’attrapant par le col et la jetant sur le sol, le policier se serait alors mis à lui donner des coups.

Se retrouvant sans foulard, elle est menottée et embarquée dans la voiture de police. Ce n’est qu’après avoir insisté que sa sœur a été autorisée à lui remettre son couvre-chef.

Dénotant le caractère islamophobe de cette violence policière, l’agent de police qui l’a agressée en lui donnant des coups s’est précipité pour lui retirer de nouveau son foulard tout en lui disant « Je n’en ai rien à foutre de ton foulard, ton foulard n’a rien à faire ici ». Il l’a déchiré et jeté à terre. Exigeant à plusieurs reprises de pouvoir remettre son foulard, les policiers auraient refusé et se seraient contenté de l’accrocher à sa jupe.

CCIF

USA: « On a le droit de toucher les femmes», un policier arrache de force le voile d’une musulmane

Une musulmane a porté plainte lundi contre des policiers en Californie, dans l’ouest des Etats-Unis, qu’elle accuse de lui avoir enlevé son voile de force après l’avoir arrêtée. Kirsty Powell et son mari ont été interpellés en voiture par deux policiers alors qu’ils rentraient chez eux en mai dernier, d’après une plainte contre la ville de Long Beach et ses forces de l’ordre.

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Kirsty Powell, qui est noire, affirme qu’au poste de police l’un des agents lui a enlevé de force son voile devant d’autres policiers et détenus masculinsaffirmant qu’elle n’avait «pas le droit de porter son foulard» et que les policiers avaient «le droit de toucher les femmes». L’incident a infligé à Mme Powell «une grande honte, humiliation, anxiété et détresse émotionnelle», selon la plainte.

Mme Powell a ensuite été arrêtée en lien avec deux procédures judiciaires toujours en cours: l’une liée à sa sœur qui aurait usurpé son identité, et l’autre sur un incident de vol à l’étalage dans une épicerie en 2002.

Emails xenophobes

«Les actes des agents de police de Long Beach n’étaient pas nécessaires et représentent une grave atteinte à l’intégrité physique de Mme Powell», a dénoncé Yalda Satar, avocate de l’association de défense des droits des musulmans Cair (Council on American-Islamic Relations), qui a déposé la plainte.

«La manière dont Mme Powell a été traitée par les policiers du LBPD ne servait qu’à montrer leur autorité sur une femme de couleur qui ne pouvait se défendre, et témoigne de la discrimination face aux femmes qui portent le voile», a-t-elle ajouté.

La plainte, dans laquelle Mme Powell demande un procès et des dommages et intérêts d’un montant non spécifié, est rendue publique au moment où les polices de Los Angeles et de San Francisco sont accusées d’être à l’origine d’emails ou de textos xénophobes et sexistes.

20 Minutes

VIDEO. Enorme succès du clip de Beyoncé contre les violences policières

En quelques heures, le nouveau clip de Beyoncé «Formation (Dirty)», diffusé juste avant sa performance au Superbowl, dépasse les 5 millions de vues. 

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C’est l’une des chansons les plus engagées de la reine Beyoncé et son premier single depuis 2014. La diffusion du clip samedi soir «Formation (Dirty)», sur YouTube.

Le morceau, déjà visionné plus de Six millions de fois, est téléchargeable gratuitement sur la plateforme Tidal.

Artistiquement, le son novateur de «Formation» crée une rupture avec les précédents tubes de la chanteuse. Plus rauque et traînante, même sa voix a un peu changé. Mais cette fois-ci, l’artiste aborde directement des thématiques politiques et sociales comme les brutalités policières, l’ouragan Katrina et le pouvoir financier des afro-américains.

Dans une mise en scène fantastique post-Katrina, celle qu’on surnomme Bey fait une déclaration sur ce que signifie l’expérience d’être Noir aux Etats-Unis en 2016, en déclinant des sujets comme les standards de beauté, la culture, le pouvoir et l’Histoire.

Lorsqu’elle chante «I like my negro nose with Jackson 5 nostrils», littéralement «J’aime mon nez de Noir avec des narines de Jackson 5», l’ex-Destiny Child devenue richissime et influente, met en avant sa fierté identitaire et sa vision du «swag», (NDLR : cool  et stylé). Les médias américains saluent la stratégie et la complexité de l’artiste.

Le Parisien