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Génocide des Rohingyas: des prix Nobel critiquent la passivité de Aung San Suu Kyi et appellent l’ONU à intervenir
Viols, tortures, épuration ethnique : les Rohingyas musulmans fuient la Birmanie
Rohingyas : plus de 1.200 maisons rasées dans des villages musulmans par l’armée birmane
Plus d’un millier de maisons ont été rasées dans des villages musulmans de l’ouest de la Birmanie où armée et « rebelles », s’affrontent depuis octobre, selon des images satellite diffusées lundi par l’ONG Human Rights Watch.

Ces images prises entre le 10 et le 18 novembre montrent que plus de 800 nouveaux bâtiments ont été détruits dans cinq villages de cette région de l’Etat Rakhine bouclée par l’armée depuis des semaines.
Cela porte à plus de 1.200 le nombre de maisons détruites ces dernières semaines, selon l’ONG.
Ces violences meurtrières constituent un défi pour Aung San Suu Kyi et son gouvernement, premier exécutif civil en Birmanie depuis des décennies.
Le gouvernement affirme de son côté que seules 300 maisons ont été détruites, par des « terroristes » soucieux de « semer la confusion entre les troupes gouvernementales et le peuple ».
« Au lieu de répondre par des accusations et dénégations du même style que l’armée, le gouvernement devrait regarder les faits », a réagi lundi le responsable Asie de Human Rights Watch, Brad Adams.
L’armée birmane est accusée de graves abus contre la minorité musulmane, du viol des femmes au meurtre de civils, des accusations difficiles à vérifier de source indépendante, l’accès à la région étant filtré par les autorités, et les journalistes interdits.
La rapporteur spéciale de l’ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, a appelé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi à « une action urgente » pour protéger les civils en Etat Rakhine. Mais de facto, sur le terrain, l’armée, qui tient toujours les rênes des ministères de l’Intérieur et de la Défense, a le contrôle.
Corps carbonisés, villages incendiés : les musulmans Rohingyas massacrés par l’armée birmane
Plusieurs photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux ce week-end témoignent d’une nouvelle flambée de violence dans l’État de Rakhine, en Birmanie.

C’est là le dernier épisode d’une longue et brutale répression exercée par l’armée birmane à l’encontre de la minorité musulmane Rohingya. Comme des centaines de Rohingyas, deux de nos Observateurs ont fui leur village suite aux récentes attaques.
Au moins 69 civils et 17 soldats ont trouvé la mort dans des raids menés par l’armée le week-end dernier en Birmanie, d’après les chiffres avancés par les médias officiels.
Selon les militaires, les victimes étaient des « assaillants violents » et les attaques avaient pour but d’éradiquer le terrorisme dans l’État de Rakhine. Ces opérations font en effet partie d’une vaste campagne menée depuis le mois d’octobre par l’armée contre un prétendu groupe terroriste appelé Aqa Lul Mujahidin. Ce nouveau groupe aurait des liens avec l’Organisation pour la Sécurité des Rohingyas, un groupe armé actif dans les années 1990, mais plus ces dernières années.
165 #Rohingya houses, 15 shops, 3 Mosque & 3 Madarasa were burnt down by #Myanmar Army in #Antawllah Hamlet of #ZinPaingNyar since Nov 11th. pic.twitter.com/mCsChGfpuy
— Ro Nay San Lwin (@nslwin) 15 novembre 2016
Birmanie : 70 musulmans Rohingyas tués en un mois par l’armée birmane
Près de 70 musulmans Rohingyas ont été tués en un mois d’affrontements avec les forces de l’ordre dans l’ouest de la Birmanie, a annoncé lundi soir l’armée birmane.

Entre le 9 octobre et le 14 novembre, « 69 Bengalis ont été tués et 234 arrêtés », selon un communiqué de l’armée publié lundi soir sur sa page Facebook.
La minorité musulmane des Rohingyas (communément appelés « Bengalais » en Birmanie, où ils sont considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin) est forte d’un million de personnes dans cette région de l’Etat Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie.
Des dizaines de milliers d’entre eux vivent dans des camps de déplacés depuis des affrontements meurtriers entre bouddhistes et musulmans en 2012, dans des conditions difficiles.
L’armée est accusée de graves abus contre la minorité musulmane, du viol des femmes au meurtre de civils.
La tension est à nouveau montée ce week-end quand plus de trente personnes ont été tuées par les forces de l’ordre, qui dénoncent des attaques coordonnées au sabre.
Des Rohingyas disent avoir été violées par des soldats birmans
Des membres de la minorité musulmane Rohingya accusent des soldats birmans d’avoir violé des dizaines de femmes dans un village reculé du nord-ouest du pays, en proie à des troubles depuis le 9 octobre.

Les Nations unies ont sonné l’alarme sur la situation dans l’Etat birman à majorité musulmane de Rakhine, où l’armée est à la recherche de quelque 400 combattants qui appartiendraient, selon les autorités, à la minorité Rohingya et soutiendraient des activistes islamistes à l’étranger.
Huit femmes Rohingya du village d’U Shey Kya ont décrit en détail à Reuters l’irruption de militaires dans leurs maisons la semaine dernière, suivie de pillages. Elles affirment avoir été violées sous la menace d’une arme à feu.
Selon des résidents, qui sont plusieurs à confirmer ces accusations, 150 soldats sont arrivés près d’U Shey Kya le 19 octobre.
Interrogé sur le témoignage d’une habitante du village âgée de 40 ans, qui dit avoir été violée par quatre soldats, Zaw Htay, porte-parole du président birman Htin Kyaw, a démenti les exactions.
« Il n’y pas de moyen logique de commettre un viol au milieu d’un grand village de 800 maisons, où sont cachés des rebelles », a-t-il déclaré.
Lors d’une interview à Reuters cette semaine, le porte-parole du président birman a téléphoné à un commandant militaire. Ce dernier a confirmé que des troupes birmanes avait mené une opération à U Shey Kya le 19 octobre mais a réfuté tout abus.
Le chef de la police de Rakhine, le Colonel Sein Lwin, a qualifié les accusations de « propagande pour les groupes musulmans ».
Birmanie : une mosquée détruite par des 200 villageois bouddhistes
Des extrémistes ont détruit, jeudi 23 juin, une mosquée à Thayethamin, au centre de la Birmanie. A l’origine, une dispute entre voisins qui a dégénéré et provoqué un rassemblement. Une foule de 200 villageois bouddhistes ont détruit une mosquée, un mur du cimetière musulman d’après Hla Sint, un des responsables du village.

Effrayés, 70 des 150 musulmans du village ont trouvé refuge pour la nuit en se rendant dans un poste de police. Ils se sentent impuissants face aux 1 500 bouddhistes qui habitent la commune. « Nous avons dû nous cacher car certains menaçaient de tuer des musulmans. Je ne me sens pas en sécurité. Nous ne pouvons pas rester chez nous», explique un des témoins de la scène.
« Nous sommes inquiets. Nous n’avons jamais vécu cela auparavant », témoigne des responsables de l’édifice religieux. Le toit de la mosquée et son intérieur ont été complètement dévastés par l’attaque.
La Birmanie vit un contexte de montée de l’extrémisme bouddhiste qui attise une politique de persécution à l’égard de minorités ethniques dont les Rohingyas.
Birmanie : les musulmans Rohingyas, possibles victimes de «crimes contre l’humanité»

Le Haut Commissariat des droits de l’homme de l’ONU a rendu un rapport ce lundi 20 juin sur le traitement des minorités ethniques et religieuses en Birmanie. Il dénonce « une série de violations grossières des droits de l’homme contre les Rohingyas […] qui laisse supposer une attaque de grande ampleur ou systématique […] qui pourrait déboucher sur une possible accusation de crimes contre l’humanité devant un tribunal ».
Les Rohingyas constituent une minorité de plus d’un million de personnes vivant en Birmanie. Il s’agit d’une des minorités les plus persécutées au monde. Certains d’entre eux sont installés dans le pays depuis des générations, mais ils restent considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin.
Dans l’Etat d’Arakan, situé dans l’ouest de la Birmanie, plus de 100 000 Rohingyas s’entassent toujours dans des camps de déplacés. En 2012, des violences intercommunautaires entre bouddhistes et musulmans ont fait plus de 200 victimes, notamment musulmanes.
Des « atteintes aux droits de l’homme » contre d’autres minorités
Le rapport de l’ONU souligne que les Rohingyas, apatrides, sont exclus du marché du travail, du système éducatif et de santé et soumis à des menaces pour leur vie et leur sécurité, au travail forcé, à la violence sexuelle. Les enfants rohingya ne reçoivent pas de certificat de naissance depuis les années 1990.
Même le mot « rohingya » est tabou en Birmanie
Le rapport du Haut Commissariat réclame une enquête globale sur la situation des minorités dans l’Etat d’Arakan et dans les autres zones de Birmanie, et « des enquêtes indépendantes sur les violations présumées du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire, y compris celles commises par des responsables de l’application des lois ».
Début mars, l’ONU avait lancé un signal d’alarme concernant la minorité des Rohingyas, toujours contrainte de vivre dans des « conditions terribles » avec notamment des enfants mourant faute d’accès aux soins.
Interrogée sur les Rohingyas, Aung San Suu Kyi se plaint d’être interviewée par une musulmane

Interviewée par Mishal Husain (BBC), la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, Aung San Suu Kyi, a conclu l’entretien d’une phrase polémique : «personne ne m’a dit que je devais être interviewée par une musulmane».
En Birmanie, les musulmans représentent une minorité (près de 4% de la population) et ont longtemps été une cible privilégiée. Les nationalistes bouddhistes sont notamment devenus spécialistes pour attiser les sentiments antimusulmans, particulièrement en période électorale. Les Rohingya (communauté musulmane du Sud-Ouest de la Birmanie qui ne possède que très peu de droits, et ne peuvent notamment pas devenir Birmans) font ainsi l’objet, selon l’Initiative Internationale sur les Crimes d’Etat (ISCI), d’un «nettoyage ethnique sans précédent» dans le pays.
La dictature a bon dos
C’est cette situation que Mishal Husain a demandé à Aung San Suu Kyi de condamner. Sans succès, puisque la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991 a préféré comparer la situation des Rohingya avec celle des bouddhistes amenés à quitter le pays «pour des raisons diverses», avant de rejeter la faute sur le régime dictatorial en vigueur durant des années en Birmanie : «ceci est le résultat de nos souffrances sous un régime dictatorial». Un refus qui, couplé à la petite phrase prononcée à la fin de l’interview, illustre le fait que la future ministre des Affaires étrangères (investiture prévue le 1er avril 2016) ne parvient pas à se détacher du sentiment antimusulman si prégnant en Birmanie.
L’année dernière déjà, Aung San Suu Kyi avait essuyé de nombreuses critiques quant à son incapacité à défendre les populations musulmanes opprimées en Birmanie.
Birmanie: une milice chrétienne antidrogue qui fouettait les toxicomanes, renonce

Une organisation extrémiste chrétienne antidrogue a annoncé dimanche qu’elle renonçait à une opération de destruction de champs de pavot du nord de la Birmanie, après avoir été la cible de violences.
Le groupe Pat Jasan («Prévention et élimination»), dont les membres portent souvent des uniformes de style militaire et sont connus pour fouetter les toxicomanes, a annulé cette opération en expliquant que la police et l’armée s’étaient dites incapable d’en assurer la sécurité.
Un chef de cette milice a indiqué jeudi qu’une vingtaine de ses membres étaient tombés dans une embuscade après avoir quitté la ville de Waingmaw, dans l’Etat Kachin, pour aller détruire des champs à proximité.