Des inscriptions nazis et islamophobes tagués dans le centre-ville de Bernay

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De la peinture et des produits nettoyants pour effacer l’abominable. Dans la nuit de vendredi à samedi, près d’une dizaine de tags nazis ont été inscrits sur du mobilier urbain et des bâtiments du centre-ville de Bernay, dans l’Eure.

« Je n’ai jamais vu ça à Bernay » explique Martine, retraitée qui a croisé une croix gammée taguée sur un panneau publicitaire, avenue Jean-de-la-Varende, pendant qu’elle promenait son chien, hier matin. «Les gens qui font ça ne comprennent pas la portée de leur geste. »

« Je suis scandalisé et choqué que certains se livrent à de tels actes, qui rappellent les pires moments de l’histoire de l’humanité », s’indignait Hervé Maurey, sénateur-maire de Bernay. Le premier magistrat n’a jamais vu ça dans sa ville « depuis au moins 2001 » et son entrée au conseil municipal.

« Nous devons rester vigilants face à la montée des extrêmes et du racisme, car ces faits démontrent qu’il y a des individus qui manquent de repères et n’ont plus la culture de l’Histoire. »

Près d’une dizaine de tags ont été trouvés. Si la piste de jeunes individus malveillants ayant agi sans réflexion particulière semble privilégiée, un indice interpelle : au milieu des croix gammées et sigles « SS », l’un des tags représente une croix celtique écourtée, symbole des skinheads néonazis, souvent reprise par les mouvements d’extrême droite.

Autre élément à prendre en compte, le ciblage de certains des tags, comme un « SS » laissé sur la vitrine de l’Eurokebab, rue du Général-Leclerc. Elle a été enlevée dès samedi matin.

Paris Normandie

Antoine, avait tiré sur le domicile d’un couple à la demande de Pascal, son dealer

reglemeent de compte fusil drogue detteBernay le 27 février 2014, à 3 h. Un individu à bord d’une Clio stationne sur un parking et tire deux coups de feu en direction d’un immeuble avant de prendre la fuite.

Le fusil de chasse laisse des impacts sur la façade et les volets d’un appartement. À l’intérieur, les vitres sont brisées. C’est un couple avec deux enfants en bas âge qui est visé. La jeune femme est blessée à la cheville. Le lendemain, elle reçoit un message sur son téléphone : « Pas trop dur le réveil ? La prochaine fois, c’est toi ou tes gosses. »

Antoine Couillaud, 34 ans, domicilié aux Jonquerets-de-Livet, comparaissait, mardi, devant le tribunal correctionnel d’Évreux pour violences avec usage d’une arme suivie d’une incapacité de travail de huit jours pour la jeune femme et pour la même infraction non suivie d’incapacité pour son compagnon. Le trentenaire était jugé avec son complice, Pascal Hue, 56 ans, détenu pour une autre cause.

C’est une histoire d’intimidations et de menaces sur fond de dettes de stupéfiants qui amène les deux hommes devant le tribunal. Le couple de victimes consomme de l’héroïne et de la cocaïne. La femme doit 1 640 € à Pascal Hue et tarde à payer. On l’avait déjà menacée de lui envoyer « le Gros ». Le tireur, Antoine Couillaud, également consommateur, s’approvisionne auprès de Pascal Hue.

La veille des coups de fusil, les deux hommes passent la soirée ensemble : « Mon client doit de l’argent à Pascal Hue qui lui demande d’aller effrayer ses autres débiteurs. Il s’est exécuté parce qu’il lui a promis une remise de dette et a menacé de s’en prendre à ses proches », explique Me Marion Jonquard, l’avocate d’Antoine Couillaud.

Le commanditaire lui remet un fusil de chasse et lui accorde grâce de 300 € sur sa dette après avoir accompli sa besogne.

Pascal, le commanditaire, qui compte déjà 29 mentions à son casier, est condamné à deux ans de prison ferme. Quant au tireur dont le casier ne compte que trois mentions, il écope de 12 mois de prison ferme. Tous deux ont interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

Paris Normandie