Les médias accusés de reprendre le langage de l’extrême droite
Quand des termes neo-nazis font irruption dans les médias. En Allemagne, certains journalistes critiquent la manière dont des termes employés par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), et directement tirés du vocabulaire national-socialiste, sont désormais repris sans être contextualisés par les médias. Une manière de banaliser un discours xénophobe en lui donnant plus de visibilité.
Les médias allemands sont-ils parasités par les mots de l’extrême droite ? Depuis plusieurs mois, on trouve de plus en plus souvent dans les grands médias le terme d' »Überfremdung« . Un terme qui traduit l’idée d’imposer des influences étrangères, de les rendre dominantes dans une société. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) et le mouvement xénophobe Pegida (« patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ») l’emploient régulièrement pour dénoncer l’arrivée massive de réfugiés en Allemagne (un peu moins de 900 000 personnes sont arrivées en 2015 en Allemagne), et souffler sur les craintes d’une perte de « l’identité allemande » et d’une « disparition culturelle » allemande. Une notion qui rappelle celle du « grand remplacement », en France.
« Peur de l’«Überfremdung». Ce que pensent les habitants de Saxe des musulmans et des étrangers«
Au-delà de son caractère xénophobe, ce mot pose aussi problème à cause de son contexte historique. Car le concept d' »Überfremdung » a été largement utilisé durant toute la période du national-socialisme, pour s’en prendre à la soit-disant « influence juive et étrangère » en Allemagne. Après 1945, ce mot a disparu un moment, avant d’être à nouveau utilisé… par le parti neo-nazi NPD, fondé en 1964, contre les « Gastarbeiter« , les migrants économiques des années 1960. A cause de sa connotation très négative, et de sa réapparition dans le discours politique.
Les médias accusés de reprendre le langage de l’extrême droite.
On le fait nous aussi.
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