La gestion des collectivités locales par le FN passée au crible par la CGT. Une première

« Il s’agit de réarmer idéologiquement nos cadres syndicaux, explique Hugues Mathieu (CSD CGT 87), au moment où de plus en plus de salariés et d’agents de la fonction publique prêtent une oreille attentive au discours de l’extrême droite et du FN, dont on sait pertinemment qu’il n’aime pas les syndicats. Or, dans une république démocratique, ils représentent un contre-pouvoir indispensable. »
Vagues missions
Yvan, secrétaire du syndicat CGT des Territoriaux de Béziers (Héraut)), le sait mieux que personne, lui qui est « placardisé », de son propre aveu, dépuis le printemps dernier. Il ne remplit plus désormais que « de vagues missions » quand il était chargé jusque-là, après 27 ans de présence dans cette collectivité aujourd’hui dirigée par un apparenté FN, Robert Ménard, de la gestion des marchés publics.
« C’est une gestion d’amateurs, soi-disant de bon sens, à laquelle les cadres ne sont pas associés. Après six organigrammes en trois ans, les congés maladie ont explosé » ajoute-t-il, amer mais pas résigné, visiblement. À Hayange (Moselle), ville dirigée désormais par le FN, Jérémy, qui est venu apporter lui aussi son témoignage, affirme que « les agents sont fliqués, les effectifs en baisse et la précarisation rampante. » Pourtant, ni Yvan ni Jérémy n’ont noté, pour l’heure, de tensions entre les agents eux-mêmes. Pour Hugues Mathieu, « les syndicats ont aussi une vocation éducative. On dirait que les exemples de Toulon ou de Vitrolles (gérées par le FN entre 1995 et 2001, ndlr) ne nous ont pas instruits. »