Procès du bikini de Reims: « On l’a fait passer pour une islamiste à cause de sa couleur de peau »

C’est un fait divers dont la notoriété n’aurait pas dû dépasser les limites du parc Léo-Lagrange de Reims. Une altercation entre filles devenue fin juillet l’illustration parfaite des dangers supposés de l’Islam. Le prétexte pour une instrumentalisation politique aux relents islamophobes.
Le fait divers est récupéré par une partie de la droite et de l’extrême droite. SOS Racisme organise une manifestation de soutien en maillot de bain au parc Léo-Lagrange.
Pourtant, devant les enquêteurs, les jeunes filles, victime comme agresseuses présumées répèteront la même chose: il n’y avait pas de motif religieux et moral. Trois mois plus tard, trois d’entre elles comparaissent ce lundi devant le tribunal correctionnel de Reims. Interview de Hosni Maati, avocat d’Hadoune, la jeune fille qui a prononcé la phrase à l’origine de la bagarre.
Laisser sous-entendre que la toile de fond est religieuse et qu’on avait assisté à un choc des civilisations au parc Léo-Lagrange, c’est un délire complet. C’est symptomatique d’un certain état d’esprit aujourd’hui en France.
C’est une jeune adulte qui se rend compte qu’on l’a fait passer pour une intégriste islamiste à cause de sa couleur de peau. C’est un raccourci intellectuel et un délit de faciès: comme elle a sa couleur de peau, elle est musulmane et donc intégriste.
Hadoune a fait l’objet d’attaques très dures sur les réseaux sociaux et a dû déposer un certain nombre de plaintes contre des personnes qui menaçaient de s’en prendre à elle physiquement. La fachosphère s’en est donnée à coeur joie.