Suspicion de manipulation islamophobe dans une université française

Le directeur de l’IUT de Saint-Denis Samuel Mayol est soupçonné d’avoir introduit lui-même des tapis de prières dans le local d’une association musulmane afin de corroborer ses accusations de dérives communautaires dans l’établissement.
L’université l’accuse d’avoir placé le 6 octobre une vingtaine de tapis de prières dans les locaux de l’association L’Ouverture avec l’appui de deux enseignants.
Le 16 octobre, la police judiciaire de Seine-Saint-Denis s’est rendu à la faculté de Saint-Denis pour y récupérer les tapis mais également des bandes vidéo, après une main courante déposée par la direction. Sur les images, on voit Samuel Mayol entrer dans le local de l’association L’Ouverture avec un sac bandoulière rouge et un sac blanc, puis ressortir uniquement avec sa bandoulière.
La direction de l’université pense que Samuel Mayol serait à l’origine d’une fausse alerte à la bombe en 2014. La police avait également trouvé des tapis de prières dans les locaux de L’Ouverture.
Depuis son arrivée à la tête de l’IUT, Samuel Mayol, fervent partisan de l’interdiction du voile à l’établissement. Samuel Mayol accuse également deux enseignants d’avoir détourné les fonds de l’université, en étant payés pour des cours qu’ils n’assuraient pas, et d’avoir autorisé la fameuse association musulmane de faire du prosélytisme religieux
Les deux enseignants, Rachid Zouhhad, 57 ans, et Hamid Belakhdar, 59 ans, «clament depuis des mois leur innocence et l’absence de tout fondement aux poursuites disciplinaires engagées à leur encontre sur la base des allégations mensongères et farfelues» du responsable de l’IUT, a réagi Me Bouziane Behillil, l’avocat de M. Zouhhad.
«Il n’y a jamais eu de radicalisme de quiconque, de tapis de prières, de détournement de fonds au sein de l’IUT de Saint-Denis, mais une effroyable manipulation qui a dupé des intellectuels de renom», a-t-il ajouté.