Un famille musulmane victime de racisme et d’islamophobie dénonce l’impunité

Mohammed Guettaf-Temam Maryline Deparpe racisme islamophobie famille

Un couple d’Hirsonnais veut aujourd’hui interpeller l’opinion publique sur des propos racistes dont ils sont victimes depuis de longues années. Voici leur histoire.

Mohammed Guettaf-Temam est français d’origine algérienne. Lui et Maryline Deparpe sont musulmans. « On rencontre des problèmes avec certains habitants depuis 2002, raconte le père de famille. Avec des injures qui visent mes origines arabes et notre religion. Un voisin m’a déjà traité de bougnoule, de terroriste, de kadhafiste et d’islamiste. »

Le couple, qui a deux enfants de 9 ans et bientôt 3 ans, a habité plusieurs quartiers d’Hirson depuis une vingtaine d’années. À chaque fois, ils ont rencontré le même problème. « On nous interpelle dans la rue, ce sont souvent des voisins. On a fait le tour d’Hirson : on a déménagé cinq fois à cause de problèmes de racisme.»

Mohammed Guettaf-Temam affirme ainsi que lui et sa famille doivent essuyer des remarques nauséabondes et même des menaces de mort : « On nous appelle ces gens-là, on nous dit qu’on n’a rien à faire ici, qu’il faut rouvrir les chambres à gaz… On a même eu une menace d’égorgement. »

Cette famille hirsonnaise, qui a également dû faire face à des agressions physiques, vit très mal la situation. « Je me sens stressé et je perds l’appétit. Ma conjointe n’ose plus sortir et ma fille dort mal. On ne reçoit plus personne. Je suis inquiet pour ma conjointe et mes enfants, je pense à leur santé. Nous, on ne cherche pas d’histoires. »

De plus, Mohammed Guettaf-Temam, qui s’est rendu de nombreuses fois à la gendarmerie, a été déçu de l’accueil de certains militaires à la brigade. Selon ses affirmations, ses plaintes n’auraient pas été toujours prises en compte.

« Beaucoup d’étrangers victimes de racisme n’osent pas parler. Mais il faut que les coupables passent devant la justice », insiste l’Hirsonnais qui a déjà demandé à rencontrer le procureur et le juge. « Je n’ai peur de personne », ajoute-t-il.

Ainsi, lui et Maryline Deparpe, qui est née à Buire, n’ont jamais envisagé de partir. « Mes racines sont ici. Ce n’est pas à moi de m’en aller », estime Maryline Deparpe.

Aisne Nouvelle