Croix gammées, sale bougnoule… des salariés de l’entreprise Vallourec victimes de racisme

Cinq croix gammées dessinées à l’aide d’une bombe à encre noire sur ses deux casiers. C’est en arrivant au travail à 5 h du matin, jeudi dernier, que Khalid El Mouedden a retrouvé dans cet état ses placards dans les vestiaires de l’entreprise Vallourec à Déville-lès-Rouen, dans l’agglo rouennaise. « J’ai de suite averti mon responsable. Il était hors de question que je continue ma journée ici », explique Khalid, 39 ans.
La police sur place
Il est de suite allé déposé plainte contre X. Cet ancien délégué du personnel CFDT est allé voir la direction de l’entreprise avec un responsable syndical : « Ils m’ont dit qu’ils allaient faire le nécessaire pour retrouver l’auteur », relate Khalid. Erwan Le Floch, directeur du site de fabrication de tubes en acier confirme : « Nous avons été mis au courant immédiatement. Ces inscriptions sont non seulement prohibées par la loi, mais elles vont aussi à l’encontre de nos valeurs et du cadre d’éthique de Vallourec. On a fait intervenir la police scientifique. Une enquête est en cours. Nous avons aussi fait une communication en interne pour condamner ces actes. »
La raison d’un tel déchaînement : le contexte social de l’entreprise qui va licencier la moitié des 376 salariés dans le cadre d’un plan social ? « C’est compliqué. Le contexte social peut générer des tensions. Seul l’auteur pourrait nous le dire. Mais je me méfie des interprétations », poursuit le directeur.
Pour le secrétaire de la section locale CFDT à Vallourec, Pascal de Maayer, « ce genre de situation [NDLR : sociale] peut exacerber la xénophobie qui est notamment présente dans le monde ouvrier à travers, par exemple, de « plaisanteries » Là, c’est allé jusqu’à l’inscription sur des casiers, ce que l’on condamne évidemment. C’est très grave. Notre crainte, c’est la banalisation de ce genre de propos. »
Cette ambiance n’est pas nouvelle. Un autre salarié avait été victime d’inscriptions racistes telles que « Sale bougnoule dégage » ou encore « Va crever sale raton », sur ses casiers en mars. « Je n’avais pas déposé plainte », précise Hassan Eddaraai, 39 ans, qui avait aussi retrouvé un autre jour dans ses casiers des morceaux de saucisson.
j’espère que le connard qui a fait cela a bien 1 nom a consonance française
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