Le gouvernement reste passif face à la légitimation d’une tentative de meurtre.

Hier, un avocat du nom Joseph Scipilliti, proche des milieux d’extrême droite, a tiré à trois reprises sur Henrique Vannier, le bâtonnier du barreau de Melun. Après avoir commis son geste, l’avocat s’est tiré une balle dans la tête.
Alors que les médias relayent largement l’information, les organisations d’extrême droite desquelles était proche M.Scipilliti rendent un vibrant hommage à celui qui a voulu tuer le bâtonnier du Barreau de Melun. Le qualifiant de « victime » ou encore de « résistant », les rôles semblent être inversés.
C’est sous ce titre évocateur que Riposte Laïque publie le testament laissé par l’avocat, accusant ainsi « un système » qui l’aurait broyé et dont le comportement à son égard justifierait un tel acte.
Joseph Scipilliti avait envoyé un mail le matin du drame à Christine Tasin, présidente du mouvement ouvertement islamophobe Résistance Républicaine. Il écrivait à propos de son « testament »:
Comment dans ce cadre, peut-on considérer Joseph Scipilliti comme une victime et le désolidariser de ses propres actes, en toute impunité?
Le jour même de l’attaque, Christine Tasin publie un article intitulé « Hommage au Résistant Joseph Scipilliti, ami trop tôt disparu » dans lequel elle s’évertue à montrer que la victime n’est pas celle que l’on croit. Pourtant les faits sont clairs.
Elle conclue son écrit par cette phrase :
L’idéologie a pris le pas sur la raison et sur l’analyse factuelle des événements.
Le 29 octobre, Pierre Cassen, rédacteur en chef de Riposte laïque publie lui aussi un article, au titre sans équivoque :
… comme si le bâtonnier n’avait pas frôlé la mort sous les balles de ce dernier.
A aucun moment ces deux organisations ne condamnent le geste de leur ancien ami et avocat. Garder le silence est une chose, faire passer le coupable pour une victime en est une autre.
Le CCIF dénonce la passivité des pouvoirs publics, puisqu’il apparaît désormais possible de soutenir publiquement l’auteur d’un acte criminel.
Une telle opinion n’encourage-t-elle pas la banalisation de ce genre d’actes auprès des nombreux lecteurs et partisans de ces mouvements ?
Les autorités se doivent de condamner cette légitimation de la tentative de meurtre se traduisant par un soutien inconditionnel apporté à son auteur ainsi que par la justification constante de son acte, pourtant abominable.



