Philippe Dine et Gérard Hollville, ancien et nouveau maire, condamnés pour violences sur une femme

Le tribunal d’Amiens, dans son délibéré rendu ce jeudi, a en quelque sorte renvoyé dos à dos l’actuel et l’ancien maire de Daours, village de 800 habitants près de Corbie.

2057699756_B9710134789Z.1_20161103132839_000_GJS7TV97P.1-0.jpg

Le premier magistrat Philippe Dine, 70 ans, a été condamné à 90 jours-amende à 15 euros, soit un total de 1350 euros d’amende, pour des violences commises sur Estelle Hollville le 20 juin 2015. Cette femme de 45 ans avait reconnu avoir filmé M. Dine tandis qu’il tondait la pelouse communale. Elle avait en revanche nié avoir proféré des insultes et a d’ailleurs été relaxée de ce chef.

Son beau-père Gérard Hollville, 72 ans, l’ancien maire sèchement battu aux élections de mars 2014, a pour sa part été condamné à 450 euros d’amende, et un euro symbolique à verser à la victime, pour des outrages à l’encontre de M. Dine.

Courrier Picard

Nice, Fréjus, Sisco.. les maires continueront à verbaliser les femmes voilées et en burkini

Plusieurs maires, dont ceux de Nice (Alpes-Maritimes), Fréjus (Var) et Sisco (Haute Corse), ont annoncé, vendredi 26 août au soir, maintenir leurs arrêtés « anti-burkini », malgré la décision du Conseil d’Etat de suspendre l’arrêté similaire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).

Capture d’écran 2016-08-27 à 13.37.52.png

Lionnel Luca, le député et maire Les Républicains de cette commune, a pour sa part prévenu qu’il se plierait à la décision mais qu’il se battrait dès la rentrée parlementaire en faveur d’une loi pour interdire le burkini. « Je ne conteste pas la décision du Conseil d’Etat qui a dit le droit sur la base du droit actuel, a-t-il expliqué, mais donc, cela revient à dire qu’il nous faut maintenant légiférer. »

A Nice, la mairie a déclaré qu’elle allait « continuer à verbaliser » les femmes portant un burkini, tant que son arrêté n’est pas invalidé. De même, le maire FN de Fréjus (Var), David Rachline, a estimé que « l’arrêté de Fréjus est toujours valable », dans une interview à l’AFP.

Le maire de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), première commune à avoir adopté un tel arrêté en 2013, maintiendra lui aussi l’application de la mesure. « Cela me rappelle l’affaire du voile à l’école, a considéré l’édile de Leucate (Aude), Michel Py, qui a pris un arrêté similaire. Il a fallu attendre quinze ans pour avoir une loi. J’espère qu’on n’aura pas à attendre quinze ans pour interdire le burkini. »

« Je ne me sens pas concerné »

Le maire socialiste de Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni, avait lui aussi annoncé quelques heures plus tôt vouloir maintenir son arrêté, pris au lendemain d’une violente rixe attribuée, à tort comme l’a montré l’enquête, à une dispute sur le port d’un burkini sur une plage de sa commune mi-août. « Je ne me sens pas concerné par la décision du Conseil d’Etat », a déclaré le maire à l’AFP. « Mon arrêté n’était pas de la prévention, je l’ai pris pour la sécurité des biens et personnes de ma commune, je risquais d’avoir des morts ! », a-t-il expliqué.

Arrêtés anti-burkini et procès verbaux

Cette carte représente les 31 villes qui ont pris un arrêté « anti-burkini » et celles dont la police municipale a établi des procès verbaux.

En vert foncé, les villes dans lesquelles la police municipale a établi des procès verbaux ; en vert clair, celles où un arrêté a été pris mais où il n’a donné lieu à aucun procès verbal.

Le Monde