Tout le monde ne fait pas l’éloge de l’ancien chef d’État israélien disparu dans la nuit du 27 au 28 septembre.

Shimon Pérès est décédé à l’âge de 96 ans, dans la nuit du 27 au 28 septembre 2016. L’ancien chef d’État israélien et prix Nobel de la paix avait été admis à l’hôpital deux semaines plus tôt après une grave attaque cérébrale, et se trouvait en soins intensifs depuis.
Alors que beaucoup lui rendent hommage un peu partout dans le monde, on revient surtout sur la vie d' »un homme de paix », qui laisse un grand trou derrière lui. Mais si cette vision rassemble beaucoup de médias et personnalités occidentales, pour d’autres Shimon Peres ne laisse pas une image aussi positive.
Sur la version anglophone du site d’Al Jazeera, on apprend dans un premier article qu’après avoir formé une alliance clé avec des pays occidentaux comme la France et la Grande-Bretagne, qui allaient permettre de construire le réacteur nucléaire de Dimona et permettre à Israël d’obtenir la bombe nucléaire, Peres «a préparé un plan avec les deux puissances coloniales pour attaquer l’Égypte 1956 ce qui a débouché sur la crise du canal de Suez. Israël a envahi le Sinaï pour offrir un prétexte à une intervention franco-anglaise et saisir le canal de Suez. Mais ils ont dû se retirer sous la pression des États-Unis et de l’Union soviétique».
«On se souvient mieux de lui comme faisant partie de l’élite du parti travailliste sioniste responsable de la création d’un État juif en 1948 sur les ruines des terres palestiniennes.»
Ce sentiment est décrit plus en longueur dans un autre article du média qatarien. Ainsi pour son analyste de Moyen-Orient, Yehia Ghanem, beaucoup de personnes vont se souvenir de l’ancien chef d’État israélien comme d’un «criminel de guerre», à la lumière du bombardement de Qana en 1996.
«Les personnes qui font l’éloge de Peres ont soutenu Israël et ses crimes tout au long de son histoire. Le fait qu’il ait ordonné le massacre de Qana était et est toujours considéré comme un crime de guerre.»
L’échec d’Oslo
Pour Diana Battu, ancienne négociatrice palestinienne pour la paix, Peres est «un homme, qui depuis le début est un criminel de guerre».
«C’est quelqu’un qui a cru dans l’épuration ethnique de la Palestine, quelqu’un qui quand il s’est retrouvé au pouvoir s’est assuré que la terre palestinienne qui était occupée –pas capturée– a été accordée aux israéliens et transformée en colonies juives israéliennes, ce qui était des crimes de guerre selon la loi internationale».
Sur Twitter aussi, les voix discordantes ont pu se faire entendre. The Independent raconte ainsi que l’universitaire et écrivain palestinien Ali Abunimah a indiqué sur son compte Twitter que «Shimon Peres est mort sans affronter la justice pour ses crimes sanguinaires, en Palestine et au Liban. Une tragédie pour ses victimes, qu’elles trouvent la paix».
Shimon Peres died without facing justice for his bloody crimes in Palestine and Lebanon. A tragedy for his victims, may they find peace.
— Ali Abunimah (@AliAbunimah) 28 septembre 2016
Les palestiniens quand ils se rendent compte que le monde rend hommage a shimon peres « l’homme de paix »…#sickworld #Palestine pic.twitter.com/knyJewPuAK
— K.H (@Kayra_Ha) 28 septembre 2016
Shimon Peres, man of peace, meeting w/ white supremacist propaganda and intel chiefs of apartheid South Africa. He offered them nukes. pic.twitter.com/Y1uAOnBzo8
— Rania Khalek (@RaniaKhalek) 28 septembre 2016
