Canada : enquête sur un millier de femmes autochtones assassinées

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Marion Buller, une juge amérindienne, va diriger, de septembre jusqu’à fin 2018, une vaste enquête sur des centaines de meurtres et disparitions de femmes autochtones au Canada, qui ont eu lieu au cours des trois dernières décennies, a annoncé mercredi le gouvernement.

La mise en place de cette commission d’enquête fait suite à 18 séances de consultations publiques, au cours desquelles plus de 2000 femmes autochtones ont été entendues depuis décembre, afin d’établir le cadre des travaux des enquêteurs.

«Ce que nous avons entendu était sans ambages et très personnel. Il ne fait aucun doute qu’il y a un besoin urgent d’examiner les causes sous-jacentes et profondément systémiques de cette violence, y compris le racisme, le sexisme et l’impact continu du colonialisme», a souligné en préambule la ministre fédérale des Affaires autochtones, Carolyn Bennett. Réclamée depuis des années par les responsables autochtones, cette investigation avait toujours été refusée par le précédent gouvernement conservateur.

1200 femmes disparues ou assassinées entre 1980 et 2012

Souvent accusée de ne pas enquêter avec le même soin ou la même célérité sur ces disparitions, la police a recensé près de 1200 femmes autochtones disparues ou assassinées entre 1980 et 2012, soit trois à quatre fois plus en proportion que dans le reste de la population canadienne.

Paris Match

Canada : un militaire autochtone victime d’harcèlements et de racisme au sein de l’armée

Un rapport obtenu par CBC fait état de graves allégations de harcèlement et de racisme envers un membre autochtone des Forces armées canadiennes (FAC) de la base de Petawawa.

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Les insultes et les menaces auraient été tolérées par les sous-officiers, qui sont sévèrement blâmés dans le rapport.

Marc Frenette allègue que des membres de son escadron de la base militaire de Petawawa se sont moqués de lui sur une base quotidienne, pendant des années. Il affirme qu’on le traitait, par exemple, de « kawish » et de « wagon burner », et qu’on lui demandait s’il fumait le calumet de paix.

Le rapport interne des Forces canadiennes fait état d’un commandement « mauvais, incompétent et irrégulier [poor, incompetent and inconsistent] », ce qui a permis au harcèlement présumé de se poursuivre.

M. Frenette, qui est technicien en systèmes aéronautiques, a l’intention de quitter les FAC à la fin du mois de février, alors que ses dirigeants s’apprêtent à lancer une nouvelle stratégie au sujet de la diversité, qui vise à aider le recrutement d’Autochtones.

« Si je rencontrais des jeunes Autochtones, je leur dirais de ne pas s’enrôler [trad. libre]. »— Marc Frenette

L’homme de 38 ans allègue qu’en février 2015, pendant qu’il réparait un hélicoptère Chinook, un membre de l’Aviation royale canadienne aurait tenu un briquet sous lui en lui lançant : « c’est le temps de brûler cet Indien avant qu’il ne brûle d’autres wagons [trad. libre] ». Le militaire affirme que cet incident a été, pour lui, le coup de grâce.

Radio Canada