Un électeur FN : «Je suis plus que raciste, Tout ce qui est pas français, je les dégage. J’attends une bonne guerre»

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A Béthune, dans le Pas-de-Calais, les habitants ont placé Marine Le Pen largement en tête. La candidate devait y faire un déplacement lundi.

 

C’est jour de marché. Un type brade ses bijoux à la criée, un autre ses coques de téléphone. Passants et exposants s’étonnent de l’affluence inhabituelle. Beaucoup de journalistes traînent dans le coin, quelques policiers, des élus locaux et des membres du DPS, le service d’ordre du FN. Marine Le Pen serait attendue sur place. L’AFP a été prévenue le matin, tous les médias ont embrayé.

On donne l’info à Johan, vendeur de chaussures. L’homme saute de joie (littéralement). «C’est vrai, elle vient ?Vous avez voté pour elle ? – Bien sûr ! Si Macron passe, je ferme boutique.» L’homme, cheveux courts, tête rondelette, accent du Nord, a 36 ans. Dont dix sur les marchés. Il vient de Douai et veut croire à une victoire de Le Pen : «J’allumerai un cierge. J’en ai ras-le-bol, ras les bottes. Et justement, j’en vends des bottes.» Ras-le-bol de quoi ? «Les immigrés, ils arrivent, ils ont toutes les aides sociales, alors que nous, on paye tout et, à la fin du mois, il nous reste plus rien. Moi, je gagne 300 à 400 euros, et encore, quand ça fonctionne.» Une autre exposante entre dans la conversation. La femme, blonde, coupe au carré, abonde : «Avec moins d’immigrés, en France, on aurait plus de travail. 

Entre les stands, rue Sadi-Carnot, trois promeneurs. Deux femmes (Armelle et Cathy) et un homme (Jacques) devisent. «Ça va être la guerre.» La quoi ? «Je connais des gens, ils viennent, ils partent plus, et ils parlent leur langue. Mais on est en France lance le type. «On devient racistes», avoue Cathy. L’autre : «Moi, je suis plus que raciste, je suis au-delà. Tout ce qui est pas français, je les dégage, je peux pas les saquer. J’attends une bonne guerre et puis c’est tout !»

On repère quatre femmes devant une maison en brique. L’une d’elles habite là, les autres sont de la région. Elles aussi ont raté Le Pen. «Mais on a voté pour elle !» Aucune ne croit à sa victoire contre Macron. «Ça serait bien pourtant.» L’une se lance : «Y a trop d’immigrés, il faut fermer les frontières. Ils profitent du RSA et l’insécurité est totale. Les gens ont une peur bleue de sortir de chez eux.» Une copine prend le relais : «C’en est encore un qui a buté le flic l’autre jour.» Encore un quoi ? «Un Algérien, ils veulent prendre le pays.» On leur fait remarquer que l’une d’elles porte des babouches : «C’est fini les charentaises ?» Réponse : «Ah non, les babouches, c’est que pour faire le ménage.» Sa copine la coupe : «Moi, j’ai dit à mon fils : s’il ramène une Arabe, elle rentre pas chez moi.»Fin de la discussion.

Libe

3 réflexions sur “Un électeur FN : «Je suis plus que raciste, Tout ce qui est pas français, je les dégage. J’attends une bonne guerre»

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