Aux USA, un logiciel aide les juges à devenir racistes
Une enquête du magazine ProPublica montre que des juges américains se reposent sur un « logiciel raciste » pour évaluer le risque de récidive ou de commission de crimes et délits d’un individu, lorsqu’il faut décider de le remettre en liberté.

Les États-Unis ont une passion pour la prison. Le pays a le taux d’incarcération le plus élevé au monde, avec 743 prisonniers pour 100 000 habitants (contre 102 en France), et l’on estime que les prisonniers américains représentent près d’un quart (23 %) de l’ensemble de la population carcérale mondiale ! Selon les statistiques officielles, plus des deux tiers des personnes incarcérées aux États-Unis sont des Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 13 % de la population.
Mais quand il s’agit de libérer un individu ou de lui faire bénéficier d’une peine alternative, une part importante de la décision est de plus en plus mise entre les mains d’un algorithme secret, qui serait lui-même coupable de racisme.
Avec ce logiciel, les juges qui doivent décider d’une remise en liberté peuvent consulter une « note de risque » de 1 à 10, calculée selon les réponses à 137 questions complétées par l’administration pénitentiaire ou par le prisonnier lui-même.
La note permet d’évaluer le risque de commission d’un délit ou d’un crime de toute nature après la libération, ou le risque de récidive. La tentation est grande pour les juges, qui le feraient de plus en plus, de se reposer largement sur ce logiciel « scientifique » pour décider de l’avenir de l’individu.