Après avoir dénoncé des récupérations racistes, Caroline De Haas est menacée de viol

Après les agressions sexuelles à Cologne le jour de la Saint-Sylvestre, Caroline De Haas s’était exprimée sur Twitter pour dénoncer la récupération raciste que certains avaient pu en faire. « Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs« , avait-elle écrit une semaine après les événements. Une prise de position qui a lui a valu une flopée de commentaires haineux, et même des appels au viol. Pour ne pas laisser impunis de tels faits, la fondatrice d' »Osez le féminisme » a décidé de porter plainte contre deux de leurs auteurs, l’un sur Facebook et l’autre sur Twitter, révèle ce mercredi 30 mars le site Buzzfeed.
Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allgne sont dues à l’arrivée des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs.
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 7 janvier 2016
Ces réactions n’ont pas été immédiates, précise l’activiste féministe. « Ivan Rioufol (éditorialiste du Figaro, ndlr) a retweeté mon message quelques jours après, et là je me suis pris une volée de trolls d’extrême droite« , raconte t-elle à Buzzfeed. « J’ai eu, en une seule journée, des centaines et des centaines de notifications avec des insultes. J’ai dû me déconnecter pendant trois jours, tellement c’était violent. »
En effet, les propos contre lesquels elle porte plainte sont d’une extrême violence : « Va te faire violer par tes migrants. salope de collabo tu te fera raser la tête pouffiasse« , « qu’elle se fasse violer par ces migrants cette pute de collabo« ou encore, « effectivement vous êtes bien une sacré connasse que les muzzzz de France vous sodomise à sec » (sic sic sic), ont ainsi écrit les deux internautes visés par la plainte enregistrée le 16 février par le tribunal de grande instance de Paris.
Le précédent Rokhaya Diallo
Ce n’est pas la première fois qu’une personnalité publique décide de ne plus laisser impunies des menaces de ce genre. En 2013, Rokhaya Diallo avait porté plainte pour les mêmes raisons, afin de « rappeler que les lois de la République s’appliquent aussi à Twitter. » L’homme qui l’avait prise à partie (« Il faut violer cette conne de Rokaya comme ça fini le racisme« , sic) a finalement été condamné à 2.000 euros d’amende et 1.000 euros de dommages et intérêts.
Caroline De Haas a d’ailleurs choisi le même avocat que la militante anti-raciste : Me Kevin Grossmann. Celui-ci rappelle dans BuzzFeed que « l’incitation au viol est une des infractions les plus sévèrement réprimées dans la loi sur la liberté de la presse (45.000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement, ndlr), mais quand on arrive au tribunal, le juge condamne peu« .
Contacté par Marianne, il développe : « Ce sont souvent des primo-délinquants et malheureusement, c’est la raison qui est retenue pour condamner peu« . Il ne faut toutefois pas, souligne-t-il, perdre de vue le plus important selon lui : « Quand on se lance, on y va pour la condamnation de principe« . Un principe simple : la loi de la République interdit ce genre de propos, « in real life » comme sur Internet.
Viol? Sérieux? Mais qui veut violé cette beauté sublime?
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