Qui sont ces néo-nazis au parlement de Slovaquie ?

Raciste, xénophobe, se revendiquant ouvertement du IIIe Reich allemand, le parti LS Notre Slovaquie va envoyer quinze députés à la nouvelle assemblée élue samedi.

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Fine moustache, regard barré par ses certitudes, Mariant Kotleba est la mauvaise surprise des élections législatives de samedi en Slovaquie. Les sondages le donnaient à 2 % ou 3 % des voix. Son parti LS Notre Slovaquie en a obtenu 8 %. Avec le système proportionnel, cela va lui permettre de compter quatorze députés sur les 150 qui siègent à l’Assemblée.

La réussite de l’extrême droite, confortée par le bon score obtenu par le parti xénophobe de Boris Kollak, le prive de majorité. Il ne pourra exercer le pouvoir seul, comme il le faisait.

« Fraternité slovaque »

Âgé de 38 ans, Marian Kotleba n’en est pas à son coup d’essai, en matière de scrutin surprise. En 2014, ce prof d’informatique a été élu gouverneur de Banska Bystrica, une région peu développée du centre de la Slovaquie. ll avait fait campagne sur la promesse d’expulser les Tsiganes, qui représentent 9 % de la population slovaque (plus fort taux de l’Union européenne) et font l’objet de discriminations. Au second tour, marqué par une abstention de plus de 75 %, il avait triplé ses voix et battu le gouverneur sortant, un social démocrate également député européen.

C’est pourtant un authentique néo-nazi que les électeurs avaient alors choisi, un nostalgique avoué de l’État clérical fasciste, mis en place de 1939 à 1945, par un prêtre, avec l’accord d’Hitler. Ancien propriétaire d’un magasin de vêtements pour nostalgiques du IIIe Reich, appelé KKK, en référence au Klux klux klan, Kotleba est aussi le fondateur en 2003 d’un groupuscule violent, Fraternité slovaque.

Jusqu’à sa dissolution après trois ans d’existence, ses membres arboraient des uniformes noirs rappelant la Garde Hlinka, la milice pro-nazie active pendant la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, le LS Notre Slovaquie rejette tout lien avec l’idéologie nazie et concentre ses critiques contre les Roms, les immigrés, la corruption, l’Union européenne et l’Otan. « Nous ne sommes pas fascistes ni néo-nazis mais on passe peut-être pour des extrémistes à côté des autres partis tièdes », minimise, Milan Uhrik, député élu samedi.

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