FN: entre racisme et amateurisme, un ex-cadre raconte les coulisses du parti

Insultes, racisme, homophobie… Vincent Morelle, ex-directeur de campagne à Meaux, raconte comment le FN, parti qu’il croyait « javéllisé » n’en a pas fini avec ses vieux démons. « Ecoeuré », il détaille le déroulé de la campagne municipale 2014 à Meaux.
Une opportunité « de faire gagner le souverainisme », c’est ce qui a poussé Vincent Morelle à rejoindre le Front national en avril 2013. Lundi, cet ex-directeur de campagne a rendu sa carte, « écoeuré » par le racisme et l’amateurisme du parti frontiste. Dans Libération, il raconte son passage au sein du mouvement d’extrême droite.
« Notre score sera celui de Marine Le Pen »
Ce qui interpelle dans le récit de ce jeune homme de 24 ans, c’est le manque de sérieux des personnes avec qui il a travaillé. « J’ai adhéré au Front en avril 2013, quand je me suis installé en Seine-et-Marne avec ma compagne » raconte-t-il. Quelques mois plus tard, il rencontre Béatrice Roullaud la candidate aux municipales investie par le FN pour affronter Jean-François Copé à Meaux.
Dès la première rencontre, elle m’a proposé de devenir son directeur de campagne » poursuit Vincent Morelle. Un peu surpris, il accepte tout de même.
L’étonnement est encore là, à la rentrée 2014, lorsque débute réellement le marathon électoral. Le choix des thèmes de campagne? « Pour le moment, c’est une perte de temps: on va d’abord boucler la liste. Notre score sera celui de Marine Le Pen » lui assure la candidate.
Un colistier ivre du soir au matin
Béatrice Roullaud est sujette à la paranoïa raconte le Vincent Morelle. « Elle est persuadée que Copé l’a mise sur écoute, elle a peur qu’il la cambriole pour obtenir sa liste. Même à moi, qui étais son directeur de campagne, elle ne voulait pas donner le nom de ses colistiers » raconte-t-il à Libération. Une situation qui trouve un semblant d’explication quelques mois plus tard lorsque la candidate se plaint d’avoir du mal à constituer sa liste. Commence alors une campagne de recrutement.
« L’amateurisme, c’est une chose. Après tout, des incompétents, on en trouve partout. Mais les propos que j’ai entendus n’ont pas à être tenus ni tolérés. Ce n’est pas ma guerre: je ne me bats pas contre les Juifs ou les Noirs » explique l’ancien directeur de campagne dans les colonnes de Libération avant de mettre en cause la direction nationale. « Un général d’armée est responsable des exactions de ses troupes » conclut-il.