Endetté, Michaël braque le bar de ses parents et blesse sa mère
Mais vous vous en rendiez bien compte, tout de même, que ce n’était pas n’importe qui, que vous alliez braquer ? », interroge la juge Stellina Boresi. Ce 31 août 2015, à Istres, Michaël Marquier entre dans le bar PMU, encagoulé, et se dirige vers la caisse, un couteau à la main. La gérante s’interpose et sera blessée de deux estafilades aux mains. À la barre du tribunal correctionnel, elle justifiera d’ailleurs : « C’est mon bar, madame, alors j’ai voulu attraper le couteau ».
Dans le box, le prévenu baisse la tête. Il confirme que la gérante a tenté de saisir le couteau, pour le maîtriser. « Cela ne vous a pas arrêté ? », demande le tribunal. « Non… »Quand il sort du bar, et qu’il réalise qu’un témoin vient de prendre en photo sa plaque d’immatriculation, le braqueur s’approche de la voiture dans laquelle a grimpé le témoin, saute sur le capot et le menace avec son couteau. « Cet homme s’est vu mourir, vous avez cogné à sa vitre ! », dira plus tard le procureur.
Pourquoi pas un cambriolage sans blesser personne, car il avait les clés du commerce, suggère le parquet ? « Le cambriolage, cela aurait paru louche. Mon père se serait douté que c’était moi… » Son père, qui lui avait d’ailleurs proposé de gérer un autre PMU, à Fos-sur-Mer. « Ce qui n’a aidé en rien à lutter contre votre addiction… » Avant ces faits, le prévenu et sa mère confirment que celui-ci ne s’était jamais montré violent envers sa maman, ni sa famille.
« Il ne faut pas banaliser ce qui s’est passé », commence Olivier Sabin, pour l’accusation. « Vous avez sorti le couteau alors que vous saviez que c’était votre mère, qui était là », rappelant « toutes les fois où vos parents étaient intervenus pour régler vos dettes ! »
Concernant ce jeune homme qui n’avait jamais connu les geôles de la République, le procureur rappelle que « la détention ne sera pas positive ». Son casier judiciaire, avant ces faits, était vierge. Il requiert alors deux ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 3 ans, comportant une obligation de soins pour en finir avec son addiction aux jeux.
Le tribunal va le reconnaître coupable de violences volontaires avec ITT de 8 jours et de vol avec violences, et le condamner à la peine de 3 ans avec sursis et mise à l’épreuve : durant deux ans, il devra suivre des soins et travailler. La justice lui interdit aussi de fréquenter tout lieu de jeux. À l’issue du procès, il n’a pas été maintenu en détention.