Deux nationalistes corses mis en examen pour des attentats commis en 2012 et en détention provisoire à Nanterre (Hauts-de-Seine) et Meaux (Seine-et-Marne) depuis près de 3 ans ont été remis en liberté ce vendredi soir, a-t-on appris auprès de leur entourage.

Membre de l’exécutif du parti indépendantiste Corsica Libera, Pierre Paoli, âgé d’une cinquantaine d’années, était détenu à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il a été placé sous contrôle judiciaire et assigné à résidence à Nice, a indiqué le porte-parole de l’association de défense des prisonniers Sulidarità, Jean-Marie Poli.
Pierre Paoli avait été mis en examen en février 2015 pour «direction ou participation» à une série de 24 attentats commis en décembre 2012 en Corse-du-Sud, notamment contre des résidences secondaires appartenant à des continentaux. Ces actions destinées à dénoncer la spéculation foncière et immobilière et le bétonnage du littoral avaient été revendiquées par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC).
Le président indépendantiste de l’assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni a annoncé la libération de Pierre Paoli et celle d’un autre militant de Corsica Libera, Marc Ganu, devant les élus corses réunis en session à Ajaccio. L’assemblée, dont la majorité est nationaliste depuis 2015, a applaudi ces mesures. Elles sont intervenues une semaine après une grande manifestation à Ajaccio pour l’amnistie des prisonniers «politiques», un qualificatif rejeté par les autorités françaises.
Marc Ganu, 48 ans, en détention provisoire à Meaux (Seine-et-Marne) depuis près de trois ans également, a aussi été remis en liberté vendredi soir. Il sera assigné à résidence chez lui, à Propriano (Corse-du-Sud). Comme pour Pierre Paoli, c’est le parquet qui avait obtenu en appel son renvoi en prison, en août dernier, alors que le juge d’instruction avait accepté leurs remises en liberté.

